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Le parcours de Patrice Bride, enseignant en ZEP, formateur et chercheur, rédacteur des Cahiers pédagogiques (Les portraits du jeudi des Cahiers)

27 mars 2017

Les mots pour dévoiler les compétences enfouies
Patrice Bride

Les portraits du jeudi, par Monique Royer

Recueillir la parole des autres, ceux qui exercent un autre métier, écrire leurs mots pour garder la trace des savoirs infimes ou copieux qui donnent toute la densité du travail au quotidien, l’objectif de «  Dire le travail  » est ambitieux et généreux. Témoignage de Patrice Bride, un de ses fondateurs, qui déroule le fil de l’éducation depuis les murs de l’école aux apprentissages informels, ceux qui s’enrichissent du quotidien.

Enseignant, il l’est devenu un peu malgré lui, en effectuant des remplacements dans l’enseignement privé au retour du service militaire. Il découvre un univers étrange, plus hétérogène qu’il ne le pensait, entre établissements confessionnels et écoles installées en banlieue, en terre de mixité sociale. Il enseigne les mathématiques, sa discipline d’origine, puis l’histoire-géographie, une matière qui le passionne, au gré des besoins. Il apprend avec les cours à préparer, avec les projets qui se construisent, un métier qu’il adopte.

Il suit des formations au Cepec (Centre d’études pédagogiques pour l’expérimentation et le conseil), réussit les concours d’enseignant dans le privé et le public, choisit le second secteur et intègre l’IUFM de Lyon, dirigé alors par Philippe Meirieu. «  J’avais le sentiment d’en profiter plus que mes collègues frais émoulus du concours. J’étais moins dans l’urgence du quotidien, du cours suivant à assurer donc plus ouvert à préparer un métier que l’on va exercer toute la vie.  » La pédagogie le passionne, il découvre les Cahiers pédagogiques et adhère rapidement au CRAP, participe à ses rencontres estivales.

Les Minguettes
Pour sa titularisation en 2002, il est nommé dans un collège en zone d’éducation prioritaire situé au milieu du plateau des Minguettes, à Vénissieux. «  Le poste était compliqué pour un débutant mais l’environnement était soutenant, avec une direction et une équipe pédagogique investies, un engagement sur la pédagogie.  » Il progresse au quotidien dans son approche et ses pratiques avec des élèves remuants, peu intéressés d’emblée par leur scolarité mais avec une ambiance exempte de violence.

Il est invité à témoigner de son expérience d’enseignant débutant dans les Cahiers pédagogiques, prend goût à l’exercice d’écriture qui lui permet de poser les choses, de prendre conscience de ce qu’il fait, de ses erreurs. Il devient peu après formateur à mi-temps au centre académique Michel Delay, dont les thématiques sont l’éducation prioritaire et la prévention de la violence. Il anime des stages de formation, intervient dans les établissements, accompagne des collègues en difficulté. Il découvre la formation pour adultes avec ses méthodes pédagogiques différentes, ses temps de régulation, qui font écho à ce qu’il vit au sein du CRAP, lors des comités de rédaction ou pendant les rencontres estivales. Il s’associe également à des recherches à l’INRP (Institut national de recherche pédagogique, devenu l’IFÉ, Institut français de l’éducation) sur le travail en enseignement professionnel face aux prescriptions, et côtoie là pour la première fois l’analyse du travail. [...]

Monique Royer

Site de Dire le travail

Extrait de cahiers-pedagogiques.com du 16.03.17 : Les mots pour dévoiler les compétences enfouies

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