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"Ne tirez pas sur l’école !... réformez la vraiment", par Éric Debarbieux, Armand Colin, août 2017 (présentations éditeur, Café et ToutEduc)

22 août 2017

"Nous en sommes arrivés au point où le maître d’école n’ose plus dire son métier". Comment a pu se constituer et se développer une telle critique sur l’Ecole ? Ancien instituteur, ancien délégué ministériel à la prévention de la violence scolaire, Eric Debarbieux livre à cette rentrée un livre qui analyse cette situation et fait mouche. Il dit ce qu’il en est réellement du climat scolaire dans les écoles et les établissements. Il montre la forte montée du ras le bol chez les personnels de l’Ecole et en premier lieu les enseignants. Et il en donne les causes : une gestion pyramidale et inhumaine, une incapacité à prendre en compte les problèmes concrets des enseignants, une formation qui met à coté de la plaque. Eric Debarbieux dit ce qu’il a sur le coeur. Il ouvre des pistes pour un vrai changement de l’Ecole qui ne peut venir que de la base. C’est le livre d’un amoureux de l’Ecole mais c’est aussi celui d’un homme qui reste fidèle à l’ancien instit qu’il a été. Eric Debarbieux demande de la considération pour les élèves ET pour les personnels de l’Ecole. Et ça c’est révolutionnaire...

Extrait de cafepedagogique.net du 23.08.17 : Ne
tirez-pas sur l’école

 

"Ne tirez pas sur l’école ! ... réformez-la vraiment", E. Debarbieux, Armand Colin, 238 p., 15,90€, en librairie le 23 août.

Présentation éditeur :

Sans être l’horreur absolue que le « school bashing » habituel décrit, l’école française n’est pas non plus l’école « bienveillante » que méritent tous ceux qui y travaillent, élèves comme personnels. Rumeurs et intox, désinformation organisée ou non ont dressé une représentation de l’école et de ses personnels particulièrement négative. Dans cet essai très personnel, né de plusieurs colères, Eric Debarbieux dénonce avec un humour ravageur et sans langue de bois la méconnaissance des réalités concrètes vécues dans les établissements scolaires. A partir d’enquêtes inédites, ce sont les paroles des principaux intéressés, autant celles des élèves que des professionnels de l’école, qu’il nous donne à entendre. Déconstruire les discours des « faussaires » mais aussi proposer : Eric Debarbieux affirme la nécessité du respect pour les élèves ET pour les personnels de l’école, une « bienveillance » pour laquelle ni les uns ni les autres ne sont des « crétins » selon le titre d’un ouvrage célèbre. Toutes les questions cruciales sont abordées : punition et exclusion, inégalités et laïcité, formation des personnels, conflits destructeurs entre adultes, sécurité, radicalisation, climat scolaire et sentiment d’appartenance, bureaucratie, gouvernance et stratégies de changement

 

Presentation de ToutEduc

Eric Debarbieux est un homme en colère. Son dernier livre est un cri, et l’universitaire n’hésite pas à évoquer les médiocres coups bas dont il a été victime, les insultes imbéciles sur les réseaux sociaux, et toutes choses qui ne vaudraient pas d’être mentionnées si elles n’étaient révélatrices du grand désarroi qui frappe l’Ecole. Et pourtant, retrouvant la hauteur de vue du chercheur en éducation, spécialiste des violences scolaires, tout ne va pas si mal, loin de là, et la réalité est très différente de ce qu’en disent "les chantres de la décadence" : "la mauvaise foi, l’idéologie et l’incompétence fonctionnent très bien chez les contempteurs de l’école" et de la pédagogie, rebaptisée "pédagogisme".

Mais plus encore, l’auteur est désolé. Il a commencé sa carrière comme éducateur avec des enfants en très grande difficulté, il a été "petit instituteur" et a enseigné dans les classes de relégation, mais ce sont les trois années passées au ministère de l’Education nationale comme délégué en charge des questions de violence qui ont été "les plus difficiles", parmi des hauts fonctionnaires qui, lorsqu’ils ne rédigent pas de circulaires font... "des pots de départs". La "loi de Refondation" était "une belle loi, humaniste, puissante", "avec de vrais moyens financiers", mais elle a fait l’impasse sur la question, essentielle, du pouvoir. On ne change pas les comportements par circulaires, et, faute de l’avoir anticipé, elle a provoqué "de la rancoeur et du désavoeu". E. Debarbieux y revient à plusieurs reprises, "le malaise des professionnels est immense". Il est urgent de reconnaître "que dans l’humanité des classes et des établissements, nul n’est un automate". Car, avec "les meilleures intentions du monde", les réformes oublient de considérer "le point de vue des acteurs de terrain".

A côté de la souffrance des personnels, des enseignants notamment, il pense aussi à la souffrance des élèves. Pas tous. Pour la plupart, ils se portent bien, aiment l’école, et y sont heureux. Mais que fait-on pour ceux qui n’y trouvent pas leur place ? Quand comprendra-t-on que la prévention coûte moins cher que la répression ou la remédiation ? Première priorité donc, se donner les moyens d’une école réellement inclusive. Vient ensuite, comme son corollaire, "l’aide aux personnels" et "les solidarités entre adultes", alors que "la question des conflits d’équipe (...) pourrit la vie de milliers d’établissements". Troisième priorité, faire en sorte que tous se sentent concernés par les questions de discipline, de maintien de l’ordre, d’éducation. Quatrième priorité, "l’éducation prioritaire doit être réellement prioritaire", et pour l’auteur, c’est un problème d’ensemble, qui inclut notamment la question de la pédopsychiatrie dans les quartiers de la politique de la ville. Cinquième priorité, "changer la manière de changer", et donc une réflexion "sur le pouvoir et sa co-construction dans les établissements et les écoles". Enfin, un "investissement massif" dans la formation professionnelle des enseignants.

"Ne tirez pas sur l’école ! ... réformez-la vraiment", E. Debarbieux, Armand Colin, 238 p., 15,90€, en librairie le 23 août.

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