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Occupations nocturnes en Seine-Saint-Denis

31 janvier 2006

Extrait du site « VousNousIls », le 31.01.06 : Poursuite des occupations nocturnes de collèges en Seine-Saint-Denis

Les professeurs et personnels éducatifs de Seine-Saint-Denis qui ont entamé il y a une semaine le mouvement d’occupations nocturnes des établissements où ils travaillent, afin de dénoncer la politique éducative du gouvernement, ont décidé de poursuivre ces occupations.
Une dizaine de collèges et un lycée devraient se mobiliser mardi soir, selon le Snes-FSU, à l’origine de ce type d’actions destinées à "inscrire dans la durée" la grogne des enseignants du département, après une journée de grève, le 26 janvier, suivie par 50 à 60 % des personnels selon les syndicats (33 % selon le rectorat).

Ainsi, selon Goulven Kerien, secrétaire général du Snes-93, des occupations sont notamment prévues mardi dans deux collèges de Saint-Denis (Iqbal Masih et Fabien) et Aubervilliers (Rosa Luxembourg, Henri Wallon), mais aussi au Blanc-Mesnil, Villepinte, La Courneuve, Bobigny...
Au collège Travail à Bagnolet, les personnels se relaient jour et nuit depuis le 23 janvier, avec l’aide de parents mobilisés. Une assemblée générale est prévue mardi à 18 h pour décider des suites de leur action.

Dans les autres établissements, les enseignants et surveillants n’occupent en général qu’une seule nuit leur établissement.

Le lycée Liberté à Romainville a décidé de rejoindre ce mouvement qui concernait plutôt jusqu’ici des collèges. "Les mesures annoncées par le gouvernement vont toucher nos lycées. C’est pourquoi nous avons voulu nous aussi +protéger le lycée+ contre les réformes qui vont accentuer les inégalités entre les élèves et les établissements", estime Nadia Pozzebon, déléguée Snes pour qui "l’apprentissage dès 14 ans est une mesure dangereuse".

Par ailleurs, le collège Paul Langevin, à Drancy, organise une "cérémonie en mémoire des ZEP" sous forme de cortège funèbre, avec "tenue de deuil de rigueur" à partir de 18 h devant l’établissement. "Il s’agit pour nous de montrer que nous ne sommes pas résignés sur la réforme de la politique éducative prioritaire", a expliqué à l’AFP

Clément Dirson.

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Extrait de L’US n°631 datée du 26-1-06 :

ZEP : Toutes les raisons de nous mobiliser
Engagé dans ce qu’il faut bien appeler un véritable plan de
dynamitage des ZEP, le ministère cherche à rassurer l’opinion publique et la profession sur ses ntentions. Mais il maintient l’intégralité de son projet !

La bataille d’information et de mobilisation que nous avons engagée dès les annonces ministérielles de décembre, et la publication dans la dernière US de la liste des 164
collèges pressentis pour être EP1, ont provoqué la colère du ministère qui s’est empressé de démentir dans un communiqué de presse l’ensemble de nos commentaires.

L’audience FSU second degré que nous avons eue le 19/01 avec son cabinet a pourtant confirmé à quel point nos analyses étaient justes.Avec la stratification envisagée à trois étages (EP1, EP2 et EP3), ce sont bien des
centaines d’établissements EP3 qui seront rayés de la carte d’éducation prioritaire d’ici 3 ans maximum, et des dizaines de milliers de jeunes de milieux défavorisés qui seront sacrifiés.Mais parce qu’il veut à tout prix
éviter un large mouvement revendicatif, le ministère retarde au maximum la publication des listes EP2 et EP3, et se garde bien d’annoncer les critères qui auront permis de les constituer (aucune garantie par exemple que les lycées seront maintenus en éducation prioritaire).Et il affiche pour la rentrée 2006 un maintien théorique des moyens dans tous les établissements de l’éducation prioritaire.

Non seulement cette affirmation ne porte que sur la seule rentrée 2006 (les saignées les plus fortes seraient reportées à la rentrée suivante) mais elle est déjà invalidée par la perte d’une demi-heure par division de Cinquième et Quatrième (qui touchera tous les collèges, classés ou non), et la logique de contractualisation des moyens. Il cherche par ailleurs à minimiser la portée dévastatrice de son projet en affirmant que tous les enseignements seront assurés en ZEP comme ailleurs. Et
pourtant chaque fois qu’il évoque les EP1,c’est pour mettre systématiquement l’accent sur la seule acquisition des « fondamentaux » ou du socle commun.Ces établissements sont bel et bien programmés pour constituer des
laboratoires de la déréglementation (organisation dérogatoire des enseignements sous couvert d’expérimentations,affectation sur postes à profil de 1 000 enseignants constituant un échelon hiérarchique
intermédiaire et ouvrant la voie à la polyvalence au collège...). Pour le ministère, il s’agit bien de distinguer,dans ces collèges,quelques élèves
« méritants » avec les bourses au mérite et la possibilité de déroger à la carte scolaire pour choisir leur lycée... et de renoncer à toute ambition pour tous les autres, cantonnés au mieux à l’acquisition du socle commun.
En affirmant le 19 janvier qu’il fallait avoir « le courage de reconnaître que les classes prépas les
plus performantes ne se trouvent pas dans les lycées de banlieue » et que « la question pour [le gouvernement], c’est moins la mixité sociale des ZEP que celle des élites »,le cabinet n’a-t-il pas confirmé tout ce que nous
dénonçons dans la loi Fillon et ce faux projet de « relance » des ZEP ?

Monique Parra-Ponce

Deux encadrés

Une carte des EP1 non stabilisée à ce jour

Le ministère reconnaît que les barres fixées pour les critères de classement EP1 ont été définies pour
aboutir à un nombre très limité de collèges (200 à 250), laissant ainsi de côté bon nombre d’établissements qui concentrent pourtant difficultés sociales et scolaires.
Les établissements qui répondent aux critères ministériels ne sont même pas tous retenus. La liste ministérielle des 164 ne serait donc pas définitive : elle pourrait évoluer en fonction des recteurs, autorisés à la compléter mais
aussi à l’amender sous réserve de justifier leur demande sur la base des critères définis par le ministère.

Il convient de nous réunir rapidement partout pour informer largement la profession, dénoncer ces choix et débattre de nos propositions pour une véritable relance de l’éducation prioritaire. Les Assises nationales que nous organisons avec les autres syndicats de la FSU le
mercredi 8 mars à Paris constitueront un temps fort de la nécessaire mobilisation.

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