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Les ZEP dans la grève du 2 février. Un communiqué du Snes

3 février 2006

Extrait d’un communiqué du SNES du 02.02.06 : Les enseignants interpellent Gilles de Robien

Le SNES dispose des résultats de la grève pour 530 établissements et 16 120 personnels attendus.

La participation à la grève est en moyenne de 41 % (45 % en collège et 32,5 % en lycée). La participation est donc presque égale à celle de la grève interprofessionnelle du 4 octobre et meilleure que la grève du 24 novembre qui était une grève dans le seul second degré. Les résultats sont particulièrement bons dans les zones qui se sont mobilisées ces dernières semaines (grève dans l’académie de Lille le 20 janvier, grève et occupations d’établissements en Seine-St-Denis).

Tous les échos qui remontent des établissements depuis ce matin confirment que si les enseignants ont fait aussi grève pour les salaires, c’est très directement le ministre de l’Education Nationale qu’ils interpellent à l’occasion de cette journée. Au cœur de leurs préoccupations, le démantèlement de l’Education Nationale auquel va conduire l’accumulation des mesures annoncées par le ministre, notamment depuis décembre, et dont certaines constituent de véritables reculs de société (remise en cause de la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans, remise en cause de la politique d’éducation prioritaire, etc...). Ils contestent tout particulièrement les conditions dans lesquelles se prépare la rentrée (- 4 500 postes d’enseignants, soit - 20 000 en 4 ans) et ne sont pas dupes des atermoiements du ministre qui ne fait que différer sur 2007 son plan de liquidation des ZEP.

Le SNES appelle les personnels à poursuivre l’action :

  En participant aux côtés des jeunes à la manifestation anti CPE du 7 février (un préavis de grève est déposé).

  En préparant dès maintenant les Assises de l’Education prioritaire le 8 mars qui réuniront des délégués de tous les établissements ZEP avec une manifestation en direction du Ministère.

  A discuter d’une grande manifestation nationale réunissant tous les acteurs de l’Ecole pour la fin du mois de mars.

Paris, le 2 février 2006

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Extrait de « l’Expresso », le 03.02.06 : La grève du 2 février

Traditionnelle bataille de chiffres à l’issue de la journée. Le ministère annonce 22 à 28% de grévistes (22 en lycée, 29 en collège, 28 dans le primaire). Le Snes parle de 41% dans le secondaire et le SNUipp de 40 à 50% dans le primaire.

La presse a remarqué une forte représentation des enseignants dans les cortèges (20 000 personnes à Paris).

Pour le SNUipp, "les opérations de carte scolaire ont lieu dans tous les départements : elles ont renforcé la participation des enseignants du premier degré à cette journée... Par ailleurs, sur la prétendue relance des ZEP, non seulement la plus grande part des 7 115 écoles actuellement situées en zone prioritaire ne sont pas concernées par le dispositif « réseau ambition réussite », mais celles qui font partie du dispositif EP1 sont écartées des mesures prévues. La création de 740 postes, alors que plus de 34 000 élèves supplémentaires sont attendus, amplifiera les difficultés déjà rencontrées notamment en maternelle".

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Extrait du site « VousNousIls », le 03.02.06 : Moyens, ZEP, lecture et CPE : dans la manif, des profs furieux

"Ras le bol ! Ils nous enterrent vivants, il faut mettre des adultes dans les Ecoles et ils n’arrêtent pas d’en enlever" : prof de sport en banlieue, Dominique Lhuillier ne manifeste pas que pour l’augmentation de son salaire mais bien pour crier son inquiétude sur les réformes actuelles.

"C’est de pire en pire, dans mon collège-lycée d’Ivry-sur-Seine nous n’avons plus de médecin, plus d’infirmière et pas de psychologue. Ils sont remplacés par des précaires. On n’a pas de gymnase, on n’a rien", soupire cette enseignante chevronnée de 55 ans, jeudi, dans le défilé parisien des syndicats de la fonction publique.
Elle crie des slogans aux côtés de centaines d’étudiants en éducation physique, révoltés par la baisse de moitié des postes aux concours cette année.

Une banderole colorée du collège Jean-Jaurès à Montfermeil (Seine-Saint-Denis) reprend un refrain de chanson : "ne laissons pas les chacals brouter nos idéals !".
Les enseignants sont majoritaires dans le cortège et viennent surtout de Seine-Saint-Denis, à la pointe ces dernières semaines dans la contestation des réformes du ministre de l’Education nationale Gilles de Robien.
Ils ne sont pas tant là "pour la défense du pouvoir d’achat" et "un service public de qualité", que pour défendre une vraie politique des zones d’éducation prioritaires (ZEP). Beaucoup s’indignent que des établissements soient voués à sortir du dispositif mais aussi que les collégiens "méritants" puissent déroger à la carte scolaire pour s’inscrire au lycée.

"On a des effectifs allégés et des heures de soutien qui permettent de bien tourner. Si on nous retire ces moyens, on s’occupera moins bien des élèves", assure Karen Wuillai, prof de SVT dans un lycée classé ZEP dans l’Essonne. Elle craint que son établissement devienne "un lycée poubelle" et que tous les bons élèves aillent dans les deux autres lycées de la ville.

Une jeune enseignante, Julie Coicaud, annonce "qu’on fait tout pour que les jeunes n’aient rien dans la tête et qu’ils entrent le plus vite possible dans le monde du travail, avec l’apprentissage à 14 ans". Et d’ajouter : "et après ça ils vont se coller le contrat première embauche, quel avenir !".

Derrière une banderole "non au CPE", 300 jeunes hurlent au milieu du cortège : "à ceux qui osent insulter la jeunesse, on répond quoi ?, Résistance !".

Si elles entendent obtenir un meilleur pouvoir d’achat, Sophie et Cécile, professeurs des écoles à Courbevoie (Hauts-de-Seine) sont "hérissées" par l’interdiction de la méthode globale pour apprendre à lire : "Ca prouve tellement qu’il (le ministre, ndlr) méconnaît le terrain : comment pourrait-on l’accepter ? C’est agressif, ça ne colle pas, il s’est planté de cible".

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Extrait d’un communiqué de presse du SNUipp du 02.02.06 : Ecole : 40 à 50 % de grèvistes

Avec l’ensemble des fonctionnaires, 40% à 50% des enseignants des écoles sont en grève aujourd’hui pour une autre politique de l’emploi, basée sur une progression du pouvoir d’achat, une hausse du nombre de postes au concours et une réduction de la précarité.

Les opérations de carte scolaire ont lieu dans tous les départements : elles ont renforcé la participation des enseignants du premier degré à cette journée du 2 février en l’accompagnant de multiples délégations, rassemblements ou manifestations liés à la préparation de la rentrée 2006.

Par ailleurs, sur la prétendue relance des ZEP, non seulement la plus grande part des 7 115 écoles actuellement situées en zone prioritaire ne sont pas concernées par le dispositif « réseau ambition réussite », mais celles qui font partie du dispositif EP1 sont écartées des mesures prévues. La création de 740 postes, alors que plus de 34 000 élèves supplémentaires sont attendus, amplifiera les difficultés déjà rencontrées notamment en maternelle. Il faudrait au moins le double de postes pour maintenir le taux d’encadrement des élèves au niveau actuel et enrayer la baisse du taux de scolarisation en maternelle.

Le Ministre de l’Éducation Nationale doit répondre aux exigences des personnels et à la nécessité de mettre en place des mesures qui favorisent vraiment la réussite scolaire de tous les élèves. Cela exige une toute autre politique éducative.

Le SNUipp appelle les enseignants du premier degré à poursuivre les mobilisations pour les conditions de la rentrée 2006. Il appelle à participer à la journée d’action du 7 février en faveur de l’emploi des jeunes et pour obtenir le retrait du Contrat Première Embauche.

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Extrait du site de l’UNSA, le 03.02.06 : Mobilisation réussie

Le monde de l’éducation s’est fortement mobilisé. Le nombre de grévistes dans les établissements et les services est élevé (aux environs de 40%). Le mécontentement demeure vif. Le contentieux salarial accumulé, les conditions de travail dégradées, la remise en cause des ZEP, une politique éducative à contretemps : autant de motifs qui ont compté dans la réussite des mobilisations de l’ensemble des personnels.

Le gouvernement doit changer d’attitude. Le refus de négocier sur les salaires comme sur l’avenir de la Fonction publique ne peut tenir lieu de politique.

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