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Ne laisser aucun élève au bord du chemin : utopie ou feuille de route ?
Sommaire du n° 155 – Septembre 2017
Coordonnateurs : Lydie KLUCIK et Françoise MARTIN-VAN DER HAEGEN
Pour agrémenter votre lecture de ce numéro spécial des actes du colloque AFAE 2017, vous pouvez découvrir une somme de ressources en ligne
intégralement en accès libre sur notre site : conférences en vidéos, articles, bibliographies,…
dans la rubrique Colloques nationaux précédents
REGARDS RÉTROSPECTIFS : UNE PRÉOCCUPATION PARTAGÉE DE LONGUE DATE
Jérôme KROP Créer une école pour tous : une tentative de brève synthèse historique
Claude PAIR Il y a 35 ans : une prise de conscience des difficultés scolaires et l’émergence de solutions
Marc FOUCAULT « No child left behind » : entre espoir et déception
LE DÉFI DES SINGULARITÉS TERRITORIALES
Patrice CARO Répartition du décrochage scolaire et des risques sociaux de décrochage dans le Grand Est
Cathia BATIOT De ma perception des singularités de la population scolaire dans une circonscription
UN DÉFI POUR LES ÉTABLISSEMENTS ET LES ACADÉMIES
Françoise MUNCK Amener toute une génération au socle commun
Élisabeth BINTZ Problème de décrochage ? Manque d’accroche ?
Myriam FRÉMAUX et Richard KRAWIEC L’établissement formateur de ses équipes, et autour ?
William MAROIS Ne laisser personne au bord du chemin : notre priorité
UN DÉFI POUR LE SYSTÈME ÉDUCATIF
Jean-Marie DE KETELE Concilier norme et singularités : comment utiliser nos marges de liberté ?Michel FAYOL Michel FAYOL Les premiers apprentissages
Aziz JELLAB Les voies professionnelles, entre relégation et valorisation
Bénédicte GIRAULT De bac–3 à bac+3 : comment sécuriser les parcours ?
Emmanuel PERCQ De la distillation fractionnée à l’orientation réussie : un rêve impossible ?
Martine CARAGLIO Les élèves en situation de handicap : inclusion, encore un effort !
Jean-Marc HUART Ne laisser personne au bord du chemin grâce à la lutte contre le décrochage scolaire
Céline DARNON Évaluer les élèves de façon positive : de l’incantation à la réalité ?
Daniel AUVERLOT, André CANVEL Valoriser les compétences non scolaires ? Lesquelles ?
RICHESSE DES PARTENARIATS, OUVERTURE
Sandra SCARIOT Ramener les jeunes vers une formation : comment font ceux qui relèvent ce défi ?
Christine ROSSIGNOL De la maîtrise à la surprise
Nathalie BROUX Les Microlycées : Retrouver le chemin du diplôme et une confiance en l’avenir
Gabriel BRAN LOPEZ La persévérance scolaire au Québec
Extrait de afae.fr de 10/17 : Ne laisse aucune élève au bord du chemin
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" Il s’agit du plus grand défi pour l’avenir de l’éducation : conserver notre exigence universelle en y ajoutant une bonne dose de confiance et de bienveillance, d’attention à chacun, de moindre prégnance de la norme. Nous savons très bien trier, il nous faut aussi former chacun des élèves !" Présidente de l’AFAE, Catherine Moisan ouvre ce numéro 155 d’Administration et Education par une introduction où elle interroge le système éducatif. " Comment prendre en compte les « singularités », à l’école, au collège, au lycée, dans la classe, avec nos partenaires ? Comment conduire chaque élève sur le chemin des apprentissages, sur son propre chemin de progression ?.. Comment repenser une diversification du système qui ne soit pas hiérarchie, instrument de sélection, ségrégation ?" Voilà quelques unes des questions soulevées dans ce numéro qui va croiser les regards, multiplier les exemples, sans apporter de "recette" fallacieuse. Car pour améliorer la réussite , le système éducatif doit personnaliser mais aussi inventer et abandonner ses réflexes de tri. Une révolution ?
L’échec de NCLB
Autre article clé, celui l’inspecteur général Marc Foucault sur l’échec et finalement l’abandon du No Child Left Behind Act aux Etats-Unis. Lancé en 2002, ce dispositif liait d’importantes subventions fédérales à une évaluation stricte des résultats des élèves dans les disciplines fondamentales et responsabilisait les équipes et les chefs d’établissement. Les écoles peu performantes étant sanctionnées rapidement et les équipes sujettes à redressement. Au final, le système a traumatisé des communautés et des établissements, affirmé le "teaching to the teste" et fait reculer tout ce qui n’était pas discipline fondamentale. Jusqu’à ce que Obama mette un terme final à l’expérience en 2015. Une expérience qu’il convient de rappeler au moment où ce nouveau management arrive au pouvoir de ce coté ci de l’Atlantique.
De nouvelles alliances locales ?
Alors quelles solution sont proposées dans ce numéro d’Administration et Education ? La revue propose des regards de terrain de cadres du système éducatif sans jamais descendre au niveau de la classe ou donner la parole aux enseignants. Ce qu’on a de plus proche du terrain c’est la vision de " l’inspecteur et le chef d’établissement (qui) vont encourager les équipes pédagogiques à relever le défi". Ca nous laisse sur notre faim...
Deux pédagogues nos ramènent à l’essentiel. Michel Fayol revient sur les inégalités précoces, celles que JM Huart soulignait. " Améliorer les performances des enfants aux savoirs et savoir-faire fondamentaux est crucial pour leur réussite ultérieure. Cela suppose d’abord que des progressions plus précises que celles dont nous disposons actuellement soient élaborées, avec des objectifs associés à des instruments d’évaluation. Il s’agit en effet de pouvoir repérer les lacunes, les difficultés, voire les risques d’échec, le plus tôt et le plus précisément possible. Cela suppose ensuite que des dispositifs soient conçus et leurs effets évalués, de sorte que les pratiques ne reposent pas seulement sur l’intuition". Mais " rien ne pourra se faire sans que les enseignants ne soient formés, formés à toutes les connaissances disciplinaires requises pour intervenir à un niveau donné, formés à savoir ce que sont les apprentissages et leurs difficultés et leurs troubles, formés à l’intervention efficace, exigeante et bienveillante, ce qui implique de repenser la formation des enseignants". Autrement dit le changement va être long...
C’est aussi ce que nous dit JM de Ketele. " Les transformations réussies des systèmes éducatifs dans le monde relèvent avant tout de la capacité et de la volonté locale des acteurs et s’inscrivent nécessairement dans la durée, c’est-à-dire un temps long, et ne sont jamais achevées. C’est donc avant tout au niveau de la triade élèves/enseignants/établissement (chef d’établissement et coordinateurs au sein de l’établissement) que se jouent essentiellement les transformations et que doivent se concilier normes et singularités". Et il invite les acteurs à mettre en place un "leadership partagé" dans les établissements.
On mesure que le défi d’assurer "la réussite de tous" , pour reprendre une formule actuelle, relève de nombreux facteurs et exige une refonte profonde du système éducatif. C’est tout le paradoxe de ce numéro que les gardiens du système, ses cadres, participent d’une rénovation qui serait aussi une transformation de leur rôle.
François Jarraud
Extrait de cafepedagogique.net du09.10.17 : Le défi de la réussite pour tous porté par l’Afaé