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La prime REP+ : qui va décider ? (suite) (revue de presse des Cahiers pédagogiques) (forum)

6 juillet 2018

Promesses
Une prime de 300 € pour les enseignants en REP+. C’était l’une des promesses du candidat Macron. Et bien finalement, elle ne semble pas être tenue intégralement... (francetvinf)
« Le candidat Macron avait promis une prime de 3 000 euros pour les enseignants des quartiers très défavorisés. À la rentrée, elle sera de 1 000 euros, avant une montée en charge progressive, mais le bonus ne sera pas forcément versé à tous. »

Cette prime tourne à la déprime (humanité) pour l’Humanité (article réservé aux abonnés), tandis qu’elle est discutable pour le syndicat des chefs d’établissement (lexpress. « Vous ne pouvez pas demander aux personnels de direction, concernés eux-mêmes par cette prime, de s’autoévaluer. De plus, leur demander de déterminer qui, individuellement, a pris part au bon accomplissement du projet d’établissement, serait très compliqué et générateur de tensions en interne. Voilà pourquoi la piste de la prime individuelle me paraît irréaliste. La réussite d’un projet engage tout le monde puisque tout le monde y participe. »
« Nous redoutons des effets pervers pour les enseignants"(parismatch) : « Vincent Soulage, secrétaire fédéral du SGEN-CFDT, s’inquiète des conditions d’attribution de la prime au mérite annoncée par le gouvernement pour les personnels des collèges et écoles prioritaires. »

A cette occasion, François Dubet s’interroge sur la manière d’évaluer la réussite des établissements scolaires. Il faut s’assurer qu’on ne multiplie pas les projets socioculturels (lacroix) au détriment des apprentissages. Mais c’est réservé aux abonnés.

Extrait de la revue de presse de cahiers-pedagogiques.com du 04.07.18 : Promesses

 

Prime REP+ : confusion à tous les étages
En annonçant une prime REP+ avec part fixe et part modulable sur évaluation, le ministère non seulement s’éloigne de la promesse présidentielle mais ouvre la porte à des inéquités entre personnels.

Pour tenir l’engagement présidentiel d’augmenter de 3000 € la prime REP+, le Ministère a annoncé un premier versement de 1000 € à compter de septembre 2018. C’est une reconnaissance des personnels exerçant dans ces écoles et établissements, qui ne prend cependant pas complètement en compte la réalité de leur travail et le besoin de temps de concertation. Elle ne prend pas non plus en compte toutes les catégories de personnels exerçant en REP + : par exemple les PsyEN EDCO, les AED et les AVS.

Loin de la promesse présidentielle
Le Ministère s’éloigne de la promesse présidentielle en optant pour une part fixe et une part modulable. Tous les collègues exerçant dans ces zones ne la percevront donc pas entièrement. Cette position ministérielle appelle deux remarques :

– sur la forme tout d’abord. À quoi sert-il de réunir les organisations syndicales pour discuter du dossier dans le cadre d’un agenda social si tout est déjà décidé d’avance ? Cette conception verticale du dialogue social pose problème.

– sur le fond ensuite. La part variable de la prime, d’après un communiqué du ministère qui semble sceller les choses, serait conditionnée à l’atteinte d’objectifs tels que les progrès des élèves et l’accomplissement du projet d’école et d’établissement, en contradiction d’ailleurs avec le pilotage par le haut mis en oeuvre depuis la rentrée. Le Sgen-CFDT a déjà souligné que la multiplication des évaluations standardisées entraîne le système éducatif dans le champ de la défiance et de la tension, loin des objectifs d’une école de la confiance.
besoin de reconnaissance financière mais aussi de temps

Pour le Sgen-CFDT, les équipes en réseau d’éducation prioritaire renforcé ont besoin tout à la fois de reconnaissance financière mais aussi de temps de concertation pour élaborer les projets afin de faire réussir les élèves. Pour le Sgen-CFDT les acteurs de terrain ont besoin de confiance, confiance en leur professionnalisme, confiance de leur hiérarchie ce qui n’exclut nullement le contrôle mais sur des objectifs partagés et définis collectivement. Pour conforter le travail en équipe dans les réseaux d’éducation prioritaire, les personnels ont besoin de soutien, ont besoin de poursuivre ce qu’ils ont mis en place ces dernières années.

Extrait de sgen-cfdt.cfr du 05.07.18 : Prime REP+ : confusion à tous les étages

 

Voir aussi sur le site OZP
La prime REP+ à la rentrée 2018 : un communiqué de J.-M. Blanquer, repris par Matignon, confirme la possibilité d’un adossement partiel "aux progrès des élèves et à l’accomplissement du projet d’école et d’établissement". Commentaires et réactions syndicales et politiques

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1 Message

  • La prime REP+ ? Sur ce sujet, il serait très facile de se rassembler contre le ministère, car comment entrer dans une logique où les enseignants seraient rémunérés seront les résultats des élèves ! Les objections fortes peuvent être multipliées.
    Cependant, au-delà des objections, il faut s’interroger : quelle serait la nature de cette prime ? S’agit-il d’une prime de pénibilité, d’une indemnisation de conditions de travail difficiles ? Ou s’agit-il d’encourager le développement des pratiques professionnelles et de l’engagement collectif, si nécessaires avec le public des REP+ ? La même question s’est d’ailleurs posée pour la « pondération » du service des enseignants en REP+. Elle a été instituée, lors de la refondation pour institutionnaliser un temps de concertation et formation sur le terrain. Même si la mise en œuvre de cette refondation a enfin produit des évolutions remarquables, les réseaux où seule une minorité s’implique ne sont pas rares. Une prime automatique sera certes toujours bien venue mais ne résoudrait rien. Etablir un lien avec les performances des élèves, comme envisagé, serait pratiquement impossible ou très arbitraire.
    La solution serait peut-être d’inclure cette prime dans un contrat de réseau, avec obligation de mise œuvre des moyens de la réussite plutôt que sur les performances attendues des élèves.
    Ajoutons au passage : si le ministère souhaite reconnaître l’engagement personnel des enseignants en REP+, il peut le faire avec une prime, mais il aurait pu reconnaître le travail des professeurs référents ou des maitres engagés dans le « plus de maîtres que de classes » au lieu de mettre fin à leur mission sans aucune autre raison que de trouver des ressources pour le dédoublement des CP !
    François Régis GUILLAUME

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