> Evaluation, Orientation, Redoublement > Evaluation. Généralités (hors EP) > Evaluation hors EP (Généralités) : Positions politiques ou syndicales > L’Unsa Education s’inquiète de la multiplication des évaluations (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

L’Unsa Education s’inquiète de la multiplication des évaluations (conférence de presse de rentrée)

30 août 2018

Rentrée : Le Se-Unsa agacé par "la politique du tourni"

"Cette année qui débute est marquée par l’inquiétude et la lassitude. Les enseignants n’en peuvent plus des demandes successives de refaire et de faire et de déconsidérer ce qui a été fait avant". Stéphane Crochet, secrétaire général du Se Unsa a fait le point sur cette rentrée le 29 août. Quelques informations nouvelles. Surtout le second syndicat de l’éducation nationale s’interroge sur les finalités du gouvernement et de JM Blanquer. Il est aussi très critique sur la méthode. Pire il évoque la personnalité de JM Blanquer et son "mirage de la toute puissance". Deux sujets dominent la rentrée : la mise en place d’évaluations qui semblent changer la nature du système éducatif et l’ignorance dans laquelle le terrain est maintenu face aux changements.

[...] Le formatage du système
Un des grands sujets de la rentrée ce sont les évaluations prévues à la rentrée en CP (deux dans l’année), CE1, 6ème et 2de. S Crochet craint qu’elles "étouffent la curiosité et la motivation" des élèves. "Ce n’est pas ce que les parents veulent pour leur enfant", remarque t-il.

Mais ces évaluations vont peut-être plus loin, vers une refonte du système éducatif. "On se pose la question de l’usage des évaluations. Annoncées au début comme des outils pour l’équipe pédagogique elles sont citées par Matignon comme des outils de politique publique… On peut craindre que ces évaluations deviennent l’alpha et l’omega des apprentissages". S Crochet y voit deux risques : le formatage des élèves pour réussir les évaluations au détriment des apprentissages. Et le risque qu’elles deviennent des outils d’évaluation des équipes, des écoles, des collèges et des lycées. On ferait basculer le système vers un système qui répond à une commande institutionnelle et ne regarde pas ce que font les élèves. L’Angleterre a connu cela et cherche à en sortir".

S. Crochet ne parle pas de "pilotage par les résultats" ou "d’evidence based". Mais c’est bien de cela qu’il est question. Et l’application de ces méthodes en Angleterre comme en Suède n’a effectivement pas donné de bons résultats. Le Snuipp Fsu, le syndicat concurrent, le soulignait aussi le 27 août.

"On a l’impression de la transformation du système éducatif en un grand système formaté où on dirait à chacun ce qu’il savoir en février en oubliant qu’on travaille sur de l’humain… On risque de placer les enseignants dans un vrai dilemme : doivent ils regarder leurs élèves ou répondre à une commande institutionnelle ?"

La façon dont l’association Agir pour l’école s’impose dans une centaine d’écoles est significative de cette évolution. Elle impose aux enseignants un protocole particulièrement étouffant pour imposer une méthode que le Se Unsa juge à coté de la plaque. "Le protocole crée par cette association est à la limite de la torture pédagogique", estime Claire Krepper, secrétaire nationale à l’éducation. "Elle ne tolère aucun écart pour les enseignants et si les élèves ne réussissent pas les exercices elle leur en impose d’autres". "L’approche pédagogique de ce ministère va vers des apprentissages parcellaires et répétitifs", estime S. Crochet. "Pour tous les enfants peu scolaires on risque d’avoir raison de leur envie d’apprendre. Ca fait perdre le sens de ce qu’on fait à l’école.".

Extrait de cafepedagogique.net du 29.08.18 : Rentrée : Le Se-Unsa agacé par "la politique du tourni"

 

Répondre à cet article