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B* En 3ème au collège REP Pablo Picasso de Montfermeil, un travail sur le journal intime et la création d’une comédie musicale transforment la classe. Au final : succès complet au DNB !

29 novembre 2018

En 3ème, une comédie musicale pour se raconter... et grandir

[Sur le Web la bande annonce du projet

Septembre 2017, au collège Pablo Picasso (REP) de Montfermeil : vingt élèves de 3ème, dans une classe choisie au hasard, plutôt remuante, sans grande cohésion.

1er juin 2018 : les mêmes, mais apaisés et soudés, présentent sur la scène prêtée par la municipalité, un spectacle de qualité, au-delà des espérances de leurs enseignants.

Entre deux : une réflexion sur l’autobiographie et le journal intime menée en français et transformée en comédie musicale.

Cette année de 3ème a été vécue par les élèves avec un certain sentiment d’urgence. La 3ème, c’est la fin de l’insouciance, le premier examen, le DNB, avant les années lycée que l’on espère autant qu’on les redoute. De ce précieux moment, il fallait faire autre chose que de l’anodin. c’est pourquoi les élèves ont imaginé le scénario d’une atmosphère de classe transformée. Et en travaillant le texte, la mise en scène et le chant, l’imaginé est devenu réalité.

Les collégiens n’ont bénéficié que d’une heure de soutien à la mise en scène. L’intervenante voulait partager. Ils étaient déjà disposés à recevoir. D’elle, ils ont appris un jeu plus soutenu. Ses critiques bienveillantes ont décuplé la motivation.

La classe a appris la persévérance et s’est mise à participer dans toutes les disciplines. Les enseignants de toutes les disciplines ont constaté davantage d’autonomie et d’échanges constructifs.
La barrière entre filles et garçons s’est levée. Répéter, c’est apprendre à s’ajuster à l’autre, travailler sur le jugement, passer outre en faisant oeuvre commune.

C’est prendre confiance en soi en dépassant son stress, en apprenant la complémentarité avec les autres et à se mieux connaître soi-même. Celui qui n’a pas bien appris son texte découvre en l’autre un partenaire capable de compenser sa réplique oubliée. La responsabilité de chacun grandit et étaye la confiance de soi. L’enthousiasme est désormais fondé sur l’action réussie et non plus sur une rêverie. On ose improviser pour une réinterprétation réussie. La timidité est un souvenir mais n’a pas fait le lit de l’arrogance. C’est ce dont témoignent les élèves et leurs enseignants de lettres et de musique, initiateurs du projet, une professeure de physique et les CPE, créatrices de décor, de costumes et de chorégraphies.

L’expérience fait date : hormis un absent et deux décrocheurs qui ont contribué ponctuellement au projet, tous les élèves ont eu leur DNB, et plus de la moitié avec mention. La présentation de leur expérience en EPI leur a permis de s’affirmer. L’une, intéressée par les sciences, s’interroge sur un avenir plus littéraire. Au lycée, certains se sont inscrits à l’option « arts du spectacles ». C’est là qu’on découvrira des comédies musicales, classiques au cinéma et encore inconnues des élèves. Leur groupe reste soudé même alors que les élèves sont désormais dispersés dans plusieurs établissements.

En 2018-2019, le projet continue, sur un autre scénario qui travaillera la relation que les élèves entretiennent avec le numérique. Les enseignants restent engagés, continuent de ne plus compter leurs heures. L’équipe de direction soutient, indéfectiblement. Dans ce collège, cette classe de 3ème a fait école. C’est là où l’on grandit pour se dépasser.

Extrait de carep.ac-creteil.fr du 20.11.18 : En 3ème, une comédie musicale pour se raconter... et grandir

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