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Stanislas Dehaene : « L’enjeu de l’école doit devenir une véritable cause nationale » (une tribune dans le Monde idées), avec un commentaire de ToutEduc et une réaction de Nestor Romero

25 février 2019

ADDITIF du 04.03.19

Education : réponse à Stanislas Dehaene
Blog : Nestor Romero

Comment ne pas être impressionné par les titres de Stanislas Dehaene énumérés dans le « chapô » coiffant son article « L’école doit être une cause nationale » (Le Monde, 24, 25 février 2019) ? Comment n’aurait-il pas raison cet homme alors qu’il sait tant de choses, qu’il sait, pour ainsi dire, lire dans le cerveau ?

Extrait de blogs.mediapart.fr/nesto-romero du 02.03.19 : Réponse à Satanislas Dehaene

 

Stanislas Dehaene : « L’enjeu de l’école doit devenir une véritable cause nationale »

Tribune
Stanislas Dehaene
Professeur au Collège de France, président du Conseil scientifique de l’éducation nationale

Pour enrayer la baisse des résultats des élèves, le président du Conseil scientifique de l’éducation nationale appelle, dans une tribune au « Monde », à une « mobilisation générale », éclairée par une « approche rationnelle fondée sur l’expérimentation et les données probantes ».

[...] C’est pourquoi, alors que l’Assemblée nationale vient d’adopter en première lecture, le 19 février, un projet de loi qui vise à revitaliser l’éducation en France, je lance un appel : l’enjeu de l’école doit devenir une véritable cause nationale, notre cause à tous car il s’agit de nos enfants et de notre futur. Il y a urgence, et je voudrais partager ici l’inquiétude que m’inspirent certains chiffres, mais aussi l’espoir que nous puissions trouver collectivement des solutions. Nous devons tous nous mobiliser pour notre école.

[…] Quelles sont les recettes de ces succès [en Angleterre et en Pologne, NDLR] ? J’en retiens deux : une mobilisation collective et résolue, particulièrement tournée vers les familles défavorisées et la petite enfance, là où la recherche démontre que les effets sont les plus productifs ; et une approche rationnelle, dépourvue d’idéologie mais fondée, comme en médecine, sur l’expérimentation et les données probantes.
La recherche scientifique peut et doit éclairer les politiques publiques de l’éducation, et accompagner leur administration et leur évaluation. C’est l’engagement qu’ont pris 21 scientifiques en acceptant de donner bénévolement de leur temps au sein du Conseil scientifique de l’éducation nationale (CSEN). Ce ne sont pas, dans leur grande majorité, des neuroscientifiques, et peu leur importa par quelle circonvolution du cerveau s’effectue telle ou telle opération. Mais, en tant que psychologues, économistes, sociologues, ils connaissent les rouages de l’apprentissage, peuvent aider à évaluer les politiques pédagogiques existantes et proposer de nouvelles pistes, grâce à une veille permanente sur la recherche et les pratiques internationales.
[...]

Extrait de lemonde/fr/idees du : Stanislas Dehaene : « L’enjeu de l’école doit devenir une véritable cause nationale"

 

Voir l’éditorial de la Lettre de Touteduc du 27.02.19

[...] Quant aux enseignants "qui font un métier terriblement difficile", le CSEN va leur donner les bons outils pour travailler, et "rendra prochainement public un point sur les méthodes de lecture" de façon à trier parmi les manuels le bon grain de l’ivraie.

On pourrait objecter à M. Dehaene que cette mobilisation existe déjà, et que l’Education nationale a découragé bien des bonnes volontés de la "réserve citoyenne". Mais surtout, cette mobilisation en rappelle une autre, pour le climat. Celle-ci se fonde également sur les acquis de la science, tels que le GIEC peut les porter à la connaissance du grand public, et faire interface entre la recherche la plus pointue, l’opinion et les politiques. Mais le GIEC réunit la communauté scientifique la plus large, et distingue soigneusement ce qui fait consensus dans le monde académique et ce qui fait débat. Même si ses règles de fonctionnement n’évitent pas toutes les polémiques, elles sont globalement garantes de la solidité des avertissements qu’il nous adresse.

Le président du CSEN peut-il mobiliser l’opinion sans ouvrir grand les portes et sans soumettre ses avis à l’ensemble de la communauté scientifique ? Il se prévaut de la littérature internationale et de la notoriété de certains des membres du Conseil pour dire le vrai. Mais est-ce suffisant pour convaincre tous les acteurs du système éducatif français ? Peut-il en même temps vanter la mise en activité des élèves et dénoncer les pédagogies actives ? Un objectif négatif, éviter une catastrophe, est-il suffisamment mobilisateur ? L’esprit de la loi qui vient d’être examinée par nos députés traduit-il cet appel à la mobilisation ?

 

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