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Débats passionnés autour de l’émission de France 2 sur l’école

23 avril 2006

Extrait du site de France 5, le 23.04.06 : Arrêt sur image
Parce qu’ils voulaient comprendre « Pourquoi on peut souffrir en classe »

Christophe Nick et Patricia Bodet ont décidé de poser leurs caméras à l’école

Ils ont choisi quatre écoles différentes : un collège militaire aux règles très strictes, une école en ZEP, celle de Montessori, à Paris, et une plus classique. "Nous souhaitions des écoles à pédagogie et à sociologie différentes. Non pas pour les comparer mais pour faire sortir justement ce qu’elles pouvaient avoir en commun", explique Christophe Nick.

Le parti pris : filmer à hauteur d’enfant, pour comprendre leur quotidien. Et le documentaire s’ouvre sur les larmes de Grégory. Sa maîtresse, Véronique, veut lui faire prononcer le mot "extrait". "En France, on trouve normal de pleurer à l’école", commente la voix-off.

Une affirmation que réfute Madame Storti , inspectrice générale de l’Education nationale, une de nos invitées : "On a sa dignité et on ne voudrait pas se ranger dans le camp de ceux qui font pleurer les enfants - jusqu’à ce que, dans un élan de courage, on s’autorise quelques questions. (...) Et si le tournage n’était là que pour illustrer une thèse, déjà écrite ? (...) Car contrairement à ce que déclarent les auteurs - ’Nous ne sommes pas là pour juger mais pour regarder’ -, j’ai bien eu l’impression, moi, qu’ils ne faisaient que cela, comparer et juger. Et trouver dans l’école dite banale ce qu’ils y cherchaient, ce qu’ils avaient décidé d’y trouver. Je ne leur reproche pas ce choix qui relève de leur liberté. Je leur reproche d’ériger ce qu’ils nous donnent à voir en discours de vérité".
Une opinion également partagée par Jean-Paul Brighelli (autre invité de cette semaine), agrégé de lettres et auteur de La fabrique du crétin, qui analyse longuement ce premier épisode sur son blog

Cette institutrice qui fait pleurer son élève a d’ailleurs été au cœur du débat, notamment sur les forums de France 2 "Je voulais réagir sur l’émission du 13/04. Je suis outrée par la maîtresse qui persécute ces enfants, en leur disant des mots blessants, et en les dévalorisant constamment, comment peut-on être institutrice et aussi méchante ! On se demande encore pourquoi des enfants sont en échec scolaire ? Quand on voit cette institutrice là, tout devient clair !", écrit Rainette73.

Denis1368 prend la défense de Véronique, la maîtresse : "Et pourtant, c’est une instit formidable ! Mon fils est dans sa classe, et est très heureux d’y être ! Le reportage - pour lequel Christophe Nick n’est jamais allé dans la classe en 7 semaines de tournage 6 heures par jour ! - est très orienté et ne montre la maîtresse que quand elle grogne, jamais dans les moments de vie de la classe..."

La maîtresse est également critiquée sur le forum pour son attitude envers Lola, la "petite nouvelle", qui s’adapte difficilement

Sylvain Connac, autre personnage fort de la série de Christophe Nick, professeur des écoles en ZEP et membre du réseau Marelle , est au contraire encensé par ZazouTZ pour sa pédagogie » joyeuse, motivante et relaxante pour un élève » même si CVF fait remarquer que "les démarches qu’il met en œuvre ne sont possibles que parce qu’il gère un groupe à effectif réduit".
Sylvain Connac est intervenu sur le forum de France 2 pour défendre sa collègue : "Véronique m’apparaît comme une enseignante digne et respectueuse des enfants. (...) Il me semble que ce qui est montré dans ce premier opus est une situation qui a inconsciemment échappé à Véronique : souhaitant conduire l’ensemble de la classe vers de la réussite individuelle, l’approche pédagogique que l’on voit de ses pratiques ne permet pas autre chose que des interventions visant à ’remettre sur les rails’ « quelqu’un qui risque de s’en défaire et d’en entraîner d’autres. »

Professeur des écoles à Montpellier, Sylvain Connac gère une classe unique Dans le documentaire, on le voit animer une discussion philosophique avec ses élèves, une séquence appréciée par les téléspectateurs, surtout comparée aux cours plus classiques dispensés par Véronique.

Ludovic01 estime que ce montage est malhonnête : "Dès le début, les réalisateurs comparaient ce qui est impossible à comparer : une séquence de début d’année pour Véronique où elle expliquait la mise en page des cahiers avec une séquence d’atelier philo’ pour Sylvain. Il est très probable que Sylvain ait lui aussi une séquence de mise en page avec également des échecs...".

Accès au forum de France2 sur cette émission

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