35% des élèves de ZEP sont en grande difficulté ! (Ouest-France)

26 octobre 2004

Extrait de « Ouest-France » du 17.10.04 : 35 % des élèves de ZEP en difficulté

Un taux d’échec confirmé par le ministère de l’Éducation nationale 15 % d’élèves « paumés » à l’école.
Une nouvelle évaluation des compétences des élèves en fin de primaire et en fin de collège, confirme un fort taux d’échec. 15% des élèves sont en grande difficulté. Au total, 40% d’entre eux n’ont pas le niveau attendu.

Des évaluations, réalisées par le ministère de l’Éducation nationale en 2003 et consultables sur Internet (1), ont été dévoilées, hier. Elles viennent totalement appuyer les conclusions de la commission Thélot sur l’avenir de l’école : trop d’élèves sont à la traîne, abonnés à l’échec. Et on est loin d’inculquer à tous les élèves un véritable « socle commun de connaissances », proposition essentielle du rapport Thélot.

L’analyse des compétences acquises distingue six groupes. En tête, à l’école comme au collège, une élite de 10% d’élèves. En bas, les écoliers en très grande difficulté : 3,4 % d’entre eux ne savent pas lire, et 11,6% déchiffrent difficilement un texte. Ce taux d’échec (15%) ne variera plus avant la fin du collège. C’est-à-dire, pour beaucoup, la fin de la scolarité.

Ils tâtonnent

Autre chiffre inquiétant, celui du ventre mou des classes. Ce sont 25 % d’élèves qui « zappent » dès que la tâche se complique. À l’oral, ils se débrouillent. À l’écrit, ils tâtonnent, et sont par exemple incapables d’entrer dans les détails d’un texte. Ils sont donc loin de ce que l’on attend d’eux (résumer, synthétiser, argumenter, mener un raisonnement complexe, faire des hypothèses et des déductions). Pour 50% des élèves, les compétences sont acquises ; mais 30% achoppent sur la compréhension fine d’un document.

Ces résultats varient d’une académie à l’autre. Rennes et Nantes, par exemple, en tête pour le bac, le sont également en fin de primaire et fin de collège. Les établissements classés en ZEP, Zone d’éducation prioritaire, comptent 35% d’élèves en grande difficulté. Les redoublements sont d’une faible efficacité. En primaire, moins de 10% des redoublants réintègre le peloton des élèves qui arrivent à suivre, cahin-caha, l’enseignement.

Ces évaluations confirment « l’hétérogénéité » des classes, entre une élite qui réussit tout et un fond de classe totalement démobilisé. L’organisation actuelle est loin de faire réussir tous les élèves. Le collège ne sait pas corriger les insuffisances constatées à l’entrée en sixième. En fin de troisième, on compte toujours 15% d’élèves en difficulté. Et 7% quitteront le système scolaire sans aucune qualification, promis aux pires difficultés pour s’insérer dans la vie sociale et professionnelle.

Bernard Le Solleu.

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