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Béatrice Gille, présidente du Conseil d’évaluation de l’école, présente un premier bilan de l’action du conseil (ToutEduc)

19 mai 2021

Conseil d’évaluation de l’école : les premiers résultats au mois de novembre (B. Gille)
Après la “nation apprenante“, est venu le temps de l’ “organisation apprenante“, celle où l’on s’évalue en continu. L’organisation, entendez l’école pour Béatrice Gille, présidente du CEE (Conseil d’évaluation de l’école) qui souhaite par ce biais “redonner vie aux établissements, avec un pouvoir d’agir explicite, clair et collectif“.

Créé par l’article 40 de la loi du 26 juillet 2019, le conseil d’évaluation de l’école a la charge d’évaluer tous les établissements scolaires en matière de pédagogie, de bien-être à l’école ou encore de fonctionnement de l’établissement. Béatrice Gille a présenté, ce 18 mai, l’action du conseil sur cette année 2020-2021 à l’association des journalistes de la presse éducative.

Pour elle, c’est une “préoccupation constante d’avoir un conseil indépendant“, même si ce conseil, sur 14 membres, compte trois représentants du ministère de l’Education nationale, quatre parlementaires et une directrice nommée par le président de la République.

Si ce type d’organisme “n’est pas le premier mais le quatrième depuis le début des années 2000“, elle estime que définir un cadre légal “n’est pas évident“, car il a fallu poser “le principe d’auto-évaluation faite par l’ensemble des équipes des établissements, suivi d’une évaluation externe en regard“. Selon Béatrice Gille, “la finalité de cette évaluation, c’est de trouver le modèle français“ d’un tel système. Elle ajoute que “comme on est bon dernier, on avait beaucoup d’exemples à l’international et des bilans, plus quelques expérimentations dans des académies au gré du passage de certains recteurs“.

“Nous ne citerons pas nominativement tel ou tel établissement“, prévient Béatrice Gille, qui insiste d’ailleurs sur le fait que il n’y aura pas de classement, que le but sera d’accompagner et de faire progresser les missions de service public, de se poser des questions, d’évaluer pour emmener plus loin.

Si le périmètre est défini pour le collège et le lycée, elle avoue que le CEE n’a pas encore défini de procédure pour le premier degré, et que cela ne sera pas fait avant l’automne prochain. De plus, du fait de la crise sanitaire, le cadre concernant le second degré a été réduit : “on a proposé aux établissements et recteurs (qui organisent l’évaluation, ndlr) qu’on ne retienne que les établissements volontaires et les calendriers ont été assouplis, nous sommes donc à 12% (au lieu des 20% par an annoncés), soit 1200 établissements du 2nd degré, et ce sont surtout des collèges (83%) sur toute la France.“

Pour les résultats, il faudra attendre. “On a juste fini la campagne, et reçu très peu de rapports d’évaluation externe“ estime Béatrice Gille, qui prévoit pour novembre, après que chaque recteur d’académie aura fourni un bilan, la publication d’un futur rapport public du CEE. Bien qu’elle note “un grand engagement des établissements“, selon elle “cette pratique évaluative n’est pas développée dans notre système, on va y passer du temps, on va beaucoup former, on va peu à peu gagner en compréhension“.

Il y aurait ainsi “un changement culturel à induire" pour une évaluation participative et contributive, à laquelle “tout le monde doit participer, les élèves, les parents d’élèves et les partenaires (comme les associations, ndlr), avec le souhait de dynamiser le collectif“.

Dans ces évaluations, cinq domaines principaux sont étudiés pour chaque établissement : l’analyse du contexte externe et interne (ce qui arrive mais qu’il n’a pas décidé, comme l’environnement social ou économique), les enseignements (pédagogie), la vie ainsi que le bien-être et le climat scolaire, les acteurs de la stratégie de l’établissement (RH), et l’établissement dans son environnement institutionnel et partenarial (relations avec d’autres établissements, l’Etat, les partenaires culturels, les associations). Pour Béatrice Gille, “la France jusqu’à présent a toujours été attentive à l’évaluation personnelle des enseignants et aux acquis des élèves, le niveau établissement c’est le lieu de vie et on l’avait laissé de côté“. Elle y voit ainsi une “possibilité d’évolution de notre système“, car “l’efficience est au cœur d’une démarche évaluative.“

Elle demande aux autorités de suivre ces évaluations, et souhaite que cela “permette aux recteurs d’alimenter les plans de formation afin que ce dispositif produise des effets, que l’évaluation soit tournée vers l’action et la capacité d’agir.“

[Extrait de touteduc.fr} du- 18.05.21

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