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Des fiches pour tout savoir sur l’éducation prioritaire
Les contraintes n’ont jamais été clairement énoncées dans les textes. Cependant elles apparaissent en filigrane dans le dispositif.
À l’origine, trois conditions devaient être réunies pour définir les ZEP : une concentration anormale d’échec scolaire, un projet pédagogique particulier, et l’engagement de tous les acteurs sociaux. Les deux dernières conditions, alors qu’elles sont nécessaires pour agir sur la première, sont souvent oubliées.
Les personnels s’impliquant dans un travail en zone d’éducation prioritaire doivent avoir des compétences humaines d’ordre philosophique, relationnel et des compétences d’ordre didactique. Avoir conscience du lien entre l’école et le social et vouloir s’engager dans les questions sociales est la première compétence.
De celles-ci découlent les suivantes : être capable d’avoir un contact positif avec tous les partenaires (il peut s’agir des parents d’élèves, des acteurs sociaux, des élus, ...), et être capable de transmettre un savoir.
Atteindre les objectifs cognitifs s’impose : les élèves, en ZEP comme ailleurs ont droit à de bonnes conditions de scolarité. Il est donc nécessaire de savoir prendre en compte l’hétérogénéité, de souhaiter bénéficier de formations bâties sur mesure, de participer à des réunions de concertation, ...
Mettre ces compétences en œuvre demande un certain nombre de contraintes. Le rapport Moisan-Simon a mis en évidence que les ZEP qui fonctionnent bien, celles où l’Éducation nationale assume pleinement ses responsabilités, regroupent des personnels qui acceptent ces contraintes.
Concrètement, sur le terrain, elles se traduisent par une implication plus importante dans un travail en équipe. En éducation prioritaire comme ailleurs, existent les réunions de conseils de professeurs, de conseils de classe et de parents d’élèves ; il faut y ajouter les réunions des conseils de zone ou de réseau, les réunions de concertation avec les partenaires. Les travaux de réflexion sur certains aspects, dont les liaisons inter degrés ou l’exploitation du diagnostic que constituent les évaluations nationales, par exemple, y sont plus développés qu’ailleurs.
Comment participer activement à l’élaboration d’un projet de zone si l’on ne connaît ni les partenaires, ni la population, ni les enseignants en amont et en aval ? Comment travailler en classe en s’inscrivant dans la problématique d’ensemble, qui détermine les moyens mis en œuvre pour améliorer la réussite scolaire de élèves dans la zone d’éducation prioritaire, si l’on ne connaît ni le projet d’établissement, ni le projet de zone ? Rencontrer le coordonnateur ou le secrétaire du réseau et le responsable reste indispensable.
Le dispositif indemnitaire est souvent considéré comme une prime à la pénibilité et rarement comme un incitation à s’engager dans une participation plus active et à se concerter. Les textes n’ont d’ailleurs jamais défini les obligations liées aux indemnités perçues dans le cadre de l’éducation prioritaire. Considérées bien souvent comme faisant partie d’avantages acquis, elles ont été quelquefois la cause du ralentissement des sorties du dispositif. Comment, en effet concevoir -et accepter- qu’un investissement important de toute une équipe peut avoir pour conséquence la perte d’une prime ? Comment accepter que, sous prétexte que les objectifs ont été atteints et que le territoire a été particulièrement performant, la prime est supprimée ?
Documents
– Guillaume (François-Régis). Travailler en ZEP.
Note d’information N° 98-16, mai 1998. Ministère de l’éducation nationale, de la recherche et de la technologie. Direction de la Programmation et du Développement. 6p.
– La nature des ZEP, entretien avec Francine Best. Bulletin OZP n° 2, janvier 1993.