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La conférence de presse du Snes-Fsu (Le Café, ToutEduc)

31 août 2021

Le Snes Fsu cherche le débat sur l’éducation
"On souhaite porter les questions d’éducation lors des présidentielles". Après 4 années du ministère Blanquer, le Snes Fsu souhaite que les présidentielles permettent enfin un vrai débat sur l’Ecole. Après le "déni de la réalité" de JM Blanquer, le syndicat souhaite un débat public sur l’adaptation de l’Ecole aux crises, notamment à la crise climatique qui s’installe.

L’amertume des enseignants

"Jean-Michel Blanquer vit dans un monde merveilleux. Et puis il y a la réalité. Avec la présidentielle on va pouvoir parler de l’école". Sophie Vénétitay, secrétaire générale su Snes Fsu, le premier syndicat du second degré, veut porter cette question dans la campagne électorale. Le syndicat veut regarder au delà d’une rentrée au goût d’amertume et croire en un autre lendemain pour l’Ecole.

Pour la rentrée, le syndicat rappelle la suppression de 1880 postes dans le 2d degré alors qu’arrivent des générations particulièrement nombreuses au collège et au lycée. Il y a aussi les promesses non tenues sur la rémunération avec une "revalorisation" qui ne touche qu’un professeur sur deux. Malgré la "prime d’attractivité", le ministère n’atteint pas es objectifs de recrutement et des centaines de postes ne sont pas pourvus.

Il y a aussi l’humeur des enseignants, leur "amertume", face aux réformes Blanquer. "Il y a u refus d’entendre la moindre contradiction... 81% des enseignants sont mécontents de sa gestion de la crise sanitaire".

Pour un protocole sanitaire au niveau 2,5

Car pour le moment, le présent c’est "la légèreté" avec laquelle JM Blanquer gère la crise sanitaire. Le syndicat juge le ministre irresponsable avec son protocole sanitaire et demande que le niveau soit relevé au moins pour la cantine. Alors que le niveau 2 est peu exigeant sur la limitation du brassage dans la cantine, le Snes demande l’application du niveau 3 : une nette séparation des classes dans le restaurant, quitte à utiliser des salles supplémentaires. Mais pour cela il faudrait pouvoir en discuter entre Dsen, syndicats et collectivités locales. Et avec JM Blanquer ce débat là est exclu...

Il y a aussi la question du rattrapage des heures de cours perdues qui n’est pas prise en charge par le ministère, selon le Snes. Le syndicat voudrait des allègements de programmes, ce que le ministère refuse. Le syndicat voudrait faire travailler les élèves en petits groupes.

L’Ecole face à la crise climatique

Mais le Snes Fsu veut aller au delà de la crise sanitaire. "Notre système éducatif est-il adapté aux crises ? Je ne le crois pas", explique S Vénétitay. Le syndicat veut un débat sur l’adaptation de l’école aux crises, qu’il s’agisse de la crise sanitaire, sociale ou de la crise environnementale qui frappe déjà à la porte. "En 2019 on a du décaler le brevet à cause de la canicule", rappelle t-elle.

Mais c’est en lien avec la crise de l’école. "La crise a révélé des failles dans notre société..., un discours antisciences. L’école a un rôle à jouer contre le complotisme", déclare S Vénétitay. "Le discours antisciences prouve la fragilité de la culture scientifique des français. La réforme du lycée ne permet pas de donner les clés nécessaires aux élèves. Comment reconstruire une culture scientifique commune à tous les élèves ?" Le Snes rappelle le "démantèlement" de la filière STI2D, le déclin de STS2S, l’effondrement des options technologiques en 2de avec la réforme du lycée et par suite de la voie technologique. Le Snes veut aussi soulever la question de l’adaptation du bâti scolaire à la crise climatique.

"On souhaite porter les questions d’éducation lors des présidentielles", dit S Vénétitay. "Pas celles qui empoisonnent le débat public. "Quelle école après la crise sanitaire. Et aussi la question climatique. C’est un enjeu démocratique". L’École arrivera t-elle à se faire entendre dans un débat dévoyé par le populisme ?

François Jarraud

Extrait de cafepedagogique.net du 31.08.21

 

Rentrée scolaire et sanitaire : Pour le SNES-FSU, le second degré est “laissé pour compte“

“Il y a des trous dans la raquette du protocole sanitaire“ décryptait ce lundi 30 août, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES, le syndicat FSU du second degré à propos des mesures mises en place par le ministère de l’Education nationale pour la rentrée. En cause, la “légèreté“ et le “manque de responsabilité“ de Jean-Michel Blanquer dans le choix d’un protocole de niveau 2 “alors que dans certaines territoires la situation est en train de se dégrader“, mais également “le cafouillage autour de l’isolement des élèves révélés positifs“. Elle cite l’exemple d’un lycée Toulousain doté d’un centre de vaccination offrant une possibilité de mutualisation avec d’autres lycées, ce qui semble “contradictoire avec le principe du non brassage“ des élèves. Sans oublier les cantines, les sorties scolaires et les capteurs de CO2, sujets pour lesquels le ministre est perçu “en décalage avec la réalité“.

Pour y répondre, le SNES-FSU propose de mélanger les niveaux 2 et 3 du protocole, avec par exemple l’utilisation du niveau 3 du protocole pour les cantines en complément du niveau 2 dans le reste de l’établissement. Le syndicat souhaiterait davantage de présence sur la question des tests, en regardant les exemples d’autres pays où ils sont utilisés comme alternative à l’isolement. Il propose d’utiliser une deuxième salle dans ou à proximité de l’établissement pour la restauration. Enfin, il demande la possibilité d’avoir des réunions entre tous les acteurs de la crise sanitaire : ministre, syndicats, collectivités territoriales et professionnels santé notamment pour traiter des questions de bâti et d’équipements scolaires.

“C’est un enjeu de service public pour toute la société." Sophie Vénétitay rappelle l’importance que revêt l’école, révélée ainsi que ses failles par la crise du Covid-19, et dans la perspective de la présidentielle. Car pour la secrétaire générale du SNES-FSU, les réformes de Jean-Michel Blanquer ont “sacrifié“ le second degré avec des choix budgétaires “contestables“. Elle évoque 7 490 emplois supprimés en quatre années, l’équivalent de “166 collèges de 45 professeurs supprimés en termes de moyens“, malgré une hausse de 63 662 élèves sur la même période. Ainsi, l’augmentation des effectifs à venir implique pour le syndicat de donner des moyens supplémentaires au collège et au lycée. De même, la question de l’attractivité du métier et du recrutement des enseignants reste “entièrement posée“ pour le syndicat, alors qu’il n’est “plus question d’une loi de programmation pluriannuelle“.

Le SNES dénonce encore le “carcan“ que pourrait représenter le projet local d’évaluation pour les pratiques pédagogiques des professeurs, tout autant que l’idée du professeur référent (s’occupant au lycée d’un groupe de spécialité, au contraire du professeur principal qui s’occupe d’une classe, ndlr) dont l’ensemble de tâches “laisse un peu perplexe : moitié coach personnel, moitié nounou“ et qui ne répondrait pas aux enjeux de l’orientation.

Selon Sophie Vénétitay, les enseignants du second degré ressentent, depuis plusieurs mois et années, de l’amertume voire de la rancoeur au vu des réformes et de la “méthode Blanquer“ (comme le fait de s’adresser directement à la presse sans consulter les syndicats, ndlr). Elle estime d’ailleurs que “beaucoup de choses ont été ratées durant ce quinquennat“ et elle cite la récente campagne de communication de promotion de la laïcité, portant une “vision très négative qui brouille le message“. La syndicaliste estime que “ce bruit de fond percute le travail" des enseignants.

D’ailleurs selon elle, “Jean-Michel Blanquer est le ministre qui ne répond absolument pas aux enjeux pédagogiques en cette rentrée“, comme sur la question du rattrapage des savoirs pour les élèves ayant pris du retard avec le distanciel en période de pandémie, ce qui passe, estime le syndicat, par une adaptation des programmes et par des moyens, par exemple pour des dédoublements permettant de repérer les fragilités.

Extrait de touteduc.fr du 30.08.21

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