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Maths et genre : - Ce que les mathématiques font aux filles, par Claudine Moïse et Martine Pons-Desoutter, Editions Bréal (sept. 2021) - " Bons en maths : gare aux stéréotypes de genre à l’école primaire " (Le Monde)

15 novembre 2021

Ce que les mathématiques font aux filles
de Claudine Moïse, Martine Pons-Desoutter
Editions Bréal
septembre 2021

Les mathématiques occupent une place de distinction dans le cursus scolaire. Elles ouvrent non seulement la porte à des métiers à forte sélection mais renvoient une image d’excellence, d’intelligence, de logique et de créativité.

Face à cette situation et à ces représentations, certain•e•s élèves expriment un fort rejet voire une détestation de cette matière, qui peut relever d’une « haine des maths ». Or celle-ci ne s’exprime pas de la même façon dans les discours des filles et des garçons, et n’a pas les mêmes conséquences individuelles et professionnelles pour les unes et les autres. C’est cette situation que mettent en lumière les autrices de cet ouvrage à partir d’une enquête auprès de jeunes étudiant•e•s.

Finalement cette tension autour des mathématiques révèle aujourd’hui de forts enjeux pour l’égalité entre les deux sexes.

Avant-Propos et sommaire (avec des chapitres sur les familles et sur l’orientation)

Extrait de studyrama.com de septembre 2021

 

" Bons en maths : gare aux stéréotypes de genre à l’école primaire "

CHRONIQUE. Dans sa carte blanche, Etienne Ghys met en garde vis-à-vis des mécanismes qui peuvent induire des différences de performances en maths et en français en classe de CP, entre filles et garçons.

Dans sa carte blanche, Etienne Ghys met en garde vis-à-vis des mécanismes qui peuvent induire des différences de performances en maths et en français en classe de CP, entre filles et garçons.
(...)
Une note récente du conseil scientifique de l’éducation nationale, intitulée « Qu’apprend-on des évaluations de CP-CE1 », tire quelques conclusions de cette masse de données. Certaines ne surprendront pas les professeurs des écoles. Par exemple, dans une même classe, les enfants nés en janvier réussissent significativement mieux que ceux qui sont nés en décembre de la même année. Il fallait s’y attendre : quand on a six ans, un an de plus ou de moins, c’est une énorme différence. Il va de soi que les professeurs le savent et en tiennent compte. Une autre observation, hélas évidente, est que les écoles situées dans des zones défavorisées ont des résultats inférieurs. Pour se rassurer sur le rôle de l’école, on vérifie heureusement qu’à la rentrée en CE1 ce déficit s’est en partie résorbé, même s’il subsiste.
Une constatation surprenante est la rapidité extrême avec laquelle une différence se met en place entre les garçons et les filles en matière de mathématiques. Les chiffres sont vraiment alarmants. À l’entrée en CP, les garçons et les filles ont exactement les mêmes compétences en mathématiques. A peine cinq mois plus tard, les garçons ont des résultats nettement meilleurs, et un an plus tard, à l’entrée en CE1, l’écart s’est encore creusé. Cela ne dépend ni du type d’école, ni de la position sociale, ni de l’âge des élèves.
[...] Le but principal de ces évaluations à l’école élémentaire n’est pas seulement de déterminer un état des lieux des compétences des enfants au niveau national : un simple sondage suffirait. Il s’agit avant tout de proposer aux enseignants un outil qui leur permet de mesurer le plus objectivement possible les progrès de chacun de leurs élèves, et de détecter à temps des difficultés qui peuvent se présenter dans leur apprentissage. Pour l’instant, seule une petite moitié des professeurs des écoles déclarent que ces évaluations leur ont permis de déceler des problèmes chez leurs élèves. On ne sera pas surpris de leur méfiance face à ces évaluations nationales un peu trop normatives : qui connaît mieux les élèves que les maîtres et les maîtresses ?

Etienne Ghys(secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, directeur de recherche (CNRS) à l’ENS Lyon)

Extrait de lemonde.fr 03.11.21

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