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Selon un rapport de l’Igésr, la crise sanitaire risque d’accroître les inégalités dans la mobilité internationale des étudiants

25 novembre 2021

L’’impact de la crise sanitaire sur la mobilité européenne et internationale des jeunes

IGÉSR Rapport
n° 2021, septembre 2021, 71 p.

EXTRAIT (page 26)

[...] 2.3.5. Un désir de mobilité toujours présent chez les étudiants, mais une reprise au risque d’un accroissement des inégalités
Dans la totalité des entretiens que la mission a pu mener, le désir de mobilité des étudiants du système universitaire français a été présenté comme restant intacte. La crise sanitaire ne semble donc pas avoir affecté, à première vue, le désir de mobilité des étudiants.
Néanmoins, la mission identifie quatre risques majeurs pour cette relance des mobilités sortantes, qui appellent à une vigilance accrue en vue d’atteindre les objectifs présidentiels en la matière.
Le premier risque est celui d’un accroissement des inégalités sociales entre étudiants : dans la mesure où la mobilité sortante constitue un marqueur social puisque « l’attrait de l’expérience internationale est fortement corrélé au contexte familial social et culturel », que 59 % des étudiants doivent financer leur séjour international sans aides publiques et que 52 % des boursiers sur critères sociaux affirment avoir des
difficultés à financer leur séjour61, les difficultés économiques résultant de la crise sanitaire risquent de peser à l’avenir sur le choix des étudiants issus des familles les plus modestes d’effectuer une mobilité à l’étranger quand la crise sanitaire sera terminée.
Ce risque est d’autant plus accru que, d’après les résultats de l’enquête OVE sur les conditions de vie étudiante au cours de la pandémie, l’optimisme des étudiants quant à leurs perspectives d’insertion professionnelle à l’étranger diminue : depuis le début de la crise, 31 % des étudiants estiment ainsi que ces perspectives sont mauvaises ou très mauvaises (contre 21 % en 2016), tandis que la proportion d’étudiants
optimistes à cet égard est tombée de 40 % en 2016 à 28 % en 2020.

Le deuxième risque est celui d’un accroissement des inégalités entre universités et grandes écoles. Ces inégalités existent déjà : les grandes écoles déclaraient en 2016 à elles seules environ 65 % à 70 % de la mobilité sortante et diplômante hors de France, si bien que 81 % des étudiants des grandes écoles effectuent une mobilité internationale au cours de leur cursus contre seulement 26 % des étudiants des universités62
.
Notes :
Cependant, dans la mesure où, d’une part, la crise économique et sociale risque de toucher davantage les universités du fait de la composition sociale de leur population étudiante, et, d’autre part, où aucune université française ne semble avoir pour projet de mettre en place un fonds d’aide en faveur des mobilités sortantes interrompues en cas d’urgence sanitaire (au-delà du soutien déjà mis en place pour le retour des étudiants en France au printemps 2020)63, il peut exister à moyen terme un risque de décrochage accru des universités françaises par rapport aux grandes écoles en termes de mobilité sortante.
61 Deux tiers des étudiants issus de milieux aisés sont ainsi encouragés à la mobilité contre seulement un tiers des étudiants issus de milieux modestes (La mobilité sortante des étudiants de France, Note n°48, Campus France, févier 2016).

Extrait de education.gouv.fr

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