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La mairie et les problèmes de la rentrée à Drancy (Seine-Saint-Denis)

4 septembre 2006

Extrait de «  Libération » du 04.09.06 : Drancy s’affaire pour la rentrée

Laver les classes, gérer les inscriptions... Emploi du temps chargé pour la mairie

Prévenir la violence, tous les spécialistes éducatifs le disent, passe davantage par des petits gestes que par des grands discours. Et la rentrée scolaire est toujours un moment crucial de prévention. A la mairie de Drancy (Seine-Saint-Denis) par exemple, on a deux leitmotivs pour faciliter la tâche des enseignants : être prêt à temps, et faire en sorte que les inscriptions à la cantine et les aides financières se fassent dans le calme.

Etre prêt à temps, c’est avant tout une question de remue-ménage, notamment pour les primaires. On nettoie en grand. Chaises et tables dans les couloirs, poupées sur les radiateurs. Les jouets sont lavés. Les rideaux aussi. Des femmes passent la serpillière dans le préau. Chaque année, on essaie de nouveaux décapants. La cireuse change de disques. Le « rouge », c’est pour briller. La ville, 60 000 habitants, s’occupe ainsi de 18 écoles élémentaires et 17 maternelles, dont certaines en ZEP.

Les agents n’aiment pas les agrafes sur les panneaux, les fils qui pendouillent du plafond. Ce sont des vestiges des mobiles réalisés par les enfants. Ils apprécient lorsque les enseignants leur adressent, le jour de la rentrée, un petit mot de remerciement sur l’état de leur classe. « Un peu de reconnaissance », souffle un responsable du service éducation. Un peu de respect, diraient les élèves.
Le responsable des travaux passe dans les classes, vérifie si tout est en place. Les armoires sont peintes, pas les étagères. Il soupire. Dans cette cour, les racines des peupliers ont fait craquer le bitume : on change le bitume. La directrice dit que la salle des profs n’a pas été refaite. « On verra plus tard », explique le responsable. Une institutrice trouve la peinture jaune trop « criarde ». Elle l’a pourtant choisie. Avant, le sol était noir et des raccords de moquette ornaient le mur. En 2005, 481 000 euros ont été investis. En 2002, il a fallu mettre aux normes toutes les cantines (3 millions d’euros environ). « Jusqu’au matin de la rentrée, il a fallu bosser », dit le directeur de cabinet. Ils l’assurent : tout s’est fait dans les temps.

En mairie aussi, la rentrée commence lundi. Derrière son ordinateur, à l’accueil du service éducation, Sylvie prend les inscriptions pour la cantine et les centres de loisirs. Calcule le quotient familial. « Est-ce que la petite fait des allergies ? Monsieur n’a plus de travail ? » Trente minutes par parent, majoritairement des bas revenus. Quelquefois, ça va plus vite. Il y a 7 000 enfants dans la commune. Tout est fait pour « diluer » les flux (on peut s’inscrire depuis juin), mais « les parents ne s’intéressent à leur enfant qu’au dernier moment », regrette Sylvie. Malgré l’insistance de la mairie à pousser les gens à prendre date, chacun tente sa chance. « Ils ont l’impression qu’un rendez-vous fixe est une contrainte », dit Sylvie. Limite des inscriptions : 30 septembre. Après, les parents paient plein pot.

Didier Arnaud

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