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Les ZEP dans le Café pédagogique n° 75 - 2

20 septembre 2006

Extrait de « Café pédagogique » du 17.09.06 : Extraits du numéro 75

Le Café pédagogique

Septembre 2006

deuxième partie (sur 4)

Une étude reconnaît l’impact positif des dispositifs de l’action artistique et culturelle.

"Un contact différent avec les élèves qui ont été capables de se dépasser et de montrer des qualités autres que celles qui sont plus traditionnelles ou scolaires... La satisfaction de développer des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être chez les élèves dans des activités autres que le cours classique et uni-disciplinaire... Voir les élèves s’impliquer avec enthousiasme dans un spectacle, une exposition sur une culture différente est une récompense inouïe. Les voir mener des recherches documentaires, autonomes et volontaires, et acquérir des connaissances prouve que tout cela valait le coup...

L’atelier artistique permet à l’enseignant de collège de réellement ouvrir le domaine du champ artistique aux élèves. En ZEP il privilégie également les rapports humains qui permettent l’accès à l’apprentissage". L’étude de Chi-Lan Do, Régine Gentil, Patricia Poncet et Cathrine Régnier sur "Le fonctionnement des dispositifs de l’action artistique et culturelle" montre le grand intérêt pédagogique des ateliers de pratiques artistiques et des classes à Pac.

"Quel que soit le type de dispositif, les enseignants sont persuadés qu’il apporte une stimulation bénéfique aux élèves, favorisent leur épanouissement et leur implication dans le travail. Dans le meilleur des cas, les dispositifs peuvent même constituer une aide pour les élèves en difficulté". Mais l’étude met aussi en avance des différences entre ateliers et classes PAC et des difficultés.

"Les apports aux élèves diffèrent selon qu’il s’agit de classes à PAC ou d’ateliers : les premières semblent offrir un apport qui demeure de type scolaire, plutôt fondé sur l’acquisition de connaissances et l’ouverture sur le monde, avec, néanmoins, un accroissement constaté de la motivation des élèves ; les seconds faciliteraient, sur tous les plans, l’expression des élèves, par la maîtrise de nouveaux gestes artistiques, par une plus grande activité orale, le tout vécu sur un mode ludique et récréatif propice à la créativité".

Les difficultés sont liées aux différences entre enseignants et intervenants extérieurs. "Il n’est peut-être pas si facile de travailler ensemble quand on vient de deux univers différents. Les enseignants ont plutôt besoin de contacts ou de conseils pour conduire le projet (48,5 % souhaiteraient être davantage formés dans le domaine choisi), tandis que les attentes des intervenants traduiraient une certaine difficulté à être en phase avec les objectifs de l’École (qu’ils souhaiteraient mieux connaître, tout à fait et globalement, 46,6 % contre pas vraiment e t pas du tout, 34,9 %) et peut-être à trouver leur place au sein des dispositifs, si l’on considère que 48,5 % d’entre eux demandent à être plus impliqués dans le montage du projet. De plus, plus du quart des enseignants (26,3 %) et des intervenants (28,4 %) déplorent le peu de reconnaissance dont ils font l’objet et d’impact de leur engagement en terme d’évolution de carrière".

Cette étude constitue le Dossier 174 de la DEP. Particularité de cette administration : on passe directement du 172 au 174. En effet le dossier 173 a été retiré par le ministère au bout d’une journée ! Ce travail de T. Picketty montre qu’une forte réduction des effectifs élèves en ZEP a un effet bénéfique sur les résultats scolaires. Une suggestion qui n’a pas été retenue dans le cadre du plan "Ambition réussite" mais qui a relancé le débat chez les chercheurs (par exemple entre Picketty et D. Meuret). La libre discussion est-elle devenue insupportable rue de Grenelle ? Verra-t-on un jour revenir le dossier 173 ?

Le dossier 174

Rappel : L’Expresso du 1er juin

Rappel : à propos du dossier 173

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Le programme de réussite éducative

"La réussite éducative concerne quatre champs :

 l’accompagnement scolaire ;

 le socio-éducatif ;

 l’aide à la parentalité ;

 le médico-social (prévention buccodentaire, apprentissage des règles d’hygiène, alimentation, pédopsychiatrie, orthophonie, dyslexie, fragilité psychologique).

Lorsque les sites donnent la priorité aux actions collectives et n’ont pas encore individualisé les parcours, le socio-éducatif est privilégié. Les projets ont aussi une très forte orientation scolaire, quand l’institution scolaire occupe une place prépondérante dans le dispositif. Les actions mises en ouvre ne rompent donc pas toujours avec les pratiques antérieures et ne personnalisent pas toujours les parcours. Cette mutation reste à faire. Elle nécessite des formations".

La Lettre de la Délégation interministérielle à la Ville fait le point sur les Programmes de réussite
éducative. Elle en montre à la fois les ambitions et les difficultés un an après leur instauration. La Lettre rend hommage aux coordinateurs.

Ainsi cette responsable du 92. "Notre équipe comprend les coordonnatrices ZEP et REP, le service municipal de la jeunesse, les centres de loisir, une association d’accompagnement à la scolarité, le centre municipal de santé, les psychologues scolaires, le club de prévention, l’action sociale du conseil général. Nous avons identifié plus de 90 familles - soit près de 300 enfants. Pour l’instant, nous mettons en place des actions de prévention - comme l’atelier "lire en famille" - d’aide à la parentalité avec des groupes de parole, d’accompagnement à la scolarité. Nous accompagnons aussi les familles dans leurs démarches de santé ou de loisirs".

Sur le site de la DIV

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La lecture, un cheval de retour

"C’est la première année où tous les élèves de CP pourront apprendre à lire avec les méthodes les plus efficaces" prédisait le 24 août, devant les recteurs, Gilles de Robien. Le 28 août, sur RTL, il affirmait l’abandon des méthodes globales et semi-globales dès la rentrée, préconisant donc la seule méthode syllabique.

Alors une méthode ? Plusieurs méthodes ? En réalité les programmes de 2002 modifiés par Robien en mars 2006 gardent un flou certain. Et ce n’est pas par hasard. Contrairement à ce que laisse entendre le ministre, la méthode syllabique n’est pas soutenue par les chercheurs. Et si les enseignants pratiquent des approches différentes c’est qu’ils s’adaptent à des élèves et des difficultés différents.

C’est ce que 13 associations professionnelles et pédagogiques (l’Agiem, l’Airdf, l’Icem, la Fcpe, le Gfen, la Ligue de l’enseignement, le Snuipp Fsu, le Se-Unsa, le Sgen Cfdt, l’Afef, le Si-En-Unsa et le Snpien-Fsu) regroupant des enseignants du primaire, des parents, des professeurs de français du secondaire et des inspecteurs de l’éducation nationale, ont voulu rappeler dans une brochure qui sera largement diffusée aux parents à la rentrée.

Sous le titre "Apprendre à lire, pas si simple !", elle rappelle la complexité de l’apprentissage. " En français, si l’on veut écrire ba, il faut utiliser un b et un a. Mais ça ne marche pas à tous les coups pour la lecture. Ainsi, on lit ba dans balai, dans banane, dans là-bas, dans bâiller. mais on ne lit pas ba dans baignoire, dans bain, dans baudruche. Enfin, les syllabes ça n’aide pas à lire fille et ville ! Ça n’aide pas non plus à lire des expressions comme ils marchent, le vent, il tient... qui pourtant « se terminent pareil »". Lire c’est chercher à comprendre et non seulement ânonner des syllabes. Sur ce terrain là, l’école française fait mieux que l’école d’antan et aussi bien que celles des pays voisins.

Comme le ministre, la brochure appelle donc les parents à l’aide. " La qualité des relations familles-école, le fait que parents et enseignants avancent ensemble, tout cela sécurise l’enfant et lui donne confiance. Et puis aussi en s’intéressant à ses activités scolaires ; même si les parents ne lisent pas le français, le fait qu’ils suivent régulièrement ses progrès en lecture, qu’ils l’écoutent lire un court moment et qu’ils en parlent avec lui, constituent des « rituels » quotidiens qui constituent pour l’enfant un puissant ressort dans ses apprentissages".

C’est rappeler la dimension sociale de l’apprentissage de la lecture. Le premier critère qui conditionne sa réussite n’est pas la méthode utilisée mais la place que tiennent le livre et la culture écrite dans la famille. C’est ce qu’illustre la variation historique du taux d’illettrisme entre familles populaires et bourgeoises.

En déplaçant le débat du champ social sur le terrain scientifique, Gilles de Robien suit la même politique que pour l’enseignement prioritaire. En niant la dimension territoriale des ZEP et en défendant une remédiation personnalisée, il conteste les inégalités sociales et personnalise l’échec.

En ce sens, le débat sur la lecture est tout sauf savant ou technique. Il participe du conflit politique traditionnel.

La brochure

Article du Figaro

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Les défis de l’éducation prioritaire dans le Nouvel éducateur

"Pour des parents de milieu défavorisé, entrer dans l’école n’est pas chose facile. Ce que beaucoup d’enseignants prennent pour désintérêt, manque d’implication, démission n’est que silence lié à l’incompréhension et aux complexes devant les attitudes hautaines de l’école. Permettre aux familles d’apporter leurs inquiétudes, leur culture. en faire des partenaires actifs des décisions éducatives demeure une ambition" écrit Marguerite Bachy dans le Nouvel Educateur (n°181).

Pourtant des écoles Freinet relèvent le défi comme le montre ce second numéro dédié à l’éducation prioritaire. A Montreuil, en maternelle, le partage de contes ouvre les portes des cultures traditionnelles à l’école. A Nanterre les parents participent à des ateliers d’écriture. A Nantes, elles collaborent au règlement intérieur.

Ce n’est pas le seul pari. Gérard Chauveau, INRP, montre "comment réussir en ZEP". "Le défi pédagogique des ZEP est le suivant : comment promouvoir un public scolaire globalement défavorisé ? Comment injecter de l’excellence pédagogique dans chaque école populaire.. Pour répondre à ces interrogations., il faut au moins retenir un principe : "donner plus à ceux qui ont moins" c’est donner beaucoup plus d’intelligence aux élèves de ZEP : plus d’activités intellectuelles, plus d’aides aux apprentissages,plus d’apports didactiques,plus de situations de recherche.".

Commander

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Où en sont les ZEP ?

"La période de décadence et de confusion de ce que l’on continue d’appeler "éducation prioritaire" appartient-elle au passé ? Souhaitons-le vivement et oeuvrons vigoureusement en ce sens sur le terrain, car un nouvel échec serait lourd de conséquences pour l’avenir de l’éducation prioritaire. L’école est le court moment pendant lequel les enfants de familles en grande précarité peuvent trouver le moyen de sortir de l’infernale reproduction de génération en génération de l’exclusion sociale".
Alors que le ministère lance son plan "Ambition réussite", ces propos d’Alain Bourgarel, de l’Observatoire des Zones Prioritaires, dans le numéro 445 des Cahiers pédagogiques, peuvent surprendre. Ils illustrent le scepticisme avec lequel les professionnels accueillent les mesures Robien. Le plan Ambition réussite parait incohérent sinon piégé pour ces enseignants qui s’insurgent contre l’apprentissage à 14 ans, le CPE, une réforme de l’apprentissage de la lecture jugée obscurantiste.

Cette coloration se retrouve dans ce nouveau numéro des Cahiers pédagogiques consacré aux ZEP. Mais le grand apport de ce magazine c’est de centrer la réflexion sur les zep sur les pratiques pédagogiques. Gérard Chauveau estime que la pédagogie doit être "au poste de commande" : "les décideurs oublient souvent le plus important : le contenu des actions éducatives, la qualité des prestations pédagogiques, la dynamique intellectuelle et culturelle à l’ouvre dans les établissements scolaires et dabs l’espace éducatif local".

Et d’abord sur le travail d’équipe. Eric Debarbieux explique à quel point c’est le vrai remède à la violence scolaire. Des enseignants témoignent de leurs pratiques. Ainsi Raphaël Prudencio montre l’intérêt d’ateliers philo en Segpa en ZEP. D’autres évoquent leurs pratiques en maths (Aziza Karoumi), en français ’Marie-Madeleine Bertucci), en maternelle (Joce Le Breton), au primaire (Sylvain Connac) etc. Un numéro qui ouvre une fenêtre d’avenir pour les ZEP. On veut y croire.

Où en sont les ZEP ? Cahiers pédagogiques n° 445, septembre 2006.

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