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« Déposer le bilan des ZEP » reaffirme Sarkozy

2 décembre 2006

Extrait du « Nouvel Obs » du 02.12.06 : Sarkozy veut "diviser par deux" les effectifs des établissements scolaires dégradés

Angers AP) — Nicolas Sarkozy a proposé vendredi de "diviser par deux immédiatement" les effectifs des établissements scolaires les plus dégradés dans le cadre du "dépôt de bilan" des zones d’éducation prioritaire (ZEP) qu’il prône pour 2007.

"Je vous propose que nous divisions par deux immédiatement les effectifs des établissements scolaires les plus dégradés en répartissant les élèves en surnombre dans les établissements avoisinants", a lancé le président de l’UMP lors de son premier meeting depuis sa déclaration de candidature.

Nicolas Sarkozy a suggéré que "des équipes volontaires, spécialement formées, comprenant des enseignants expérimentés, dotées de moyens renforcés, se fixent le défi, par des projets éducatifs d’excellence, d’offrir un autre avenir à ces établissements en déshérence".

"Au terme d’un délai de trois ans, nous évaluerons leurs performances. Celles qui ont réussi pourront élargir leur recrutement, et même essaimer leurs méthodes vers un autre établissement difficile. Pour les autres, nous ne devrons pas hésiter à en répartir les élèves dans d’autres établissements", a expliqué le président de l’UMP.

Il a proposé la création d"’internats de réussite éducative en ville pour tous les enfants qui veulent réussir, mais qui n’ont pas de bonnes conditions de travail chez eux" et "d’écoles de la deuxième chance" pour les "victimes" du système d’éducation prioritaire.

"Déposer le bilan des zones d’éducation prioritaire, ce n’est pas renier le principe de l’éducation prioritaire. C’est ouvrir les yeux sans complaisance sur une politique dont la mise en oeuvre a échoué", s’est défendu le candidat à l’Elysée.

AP

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Extrait du «  Nouvel Obs », le 01.12.06 : Sarkozy stigmatise "l’idéologie folle" de l’Education nationale

Angers (AP) — Nicolas Sarkozy a proposé vendredi un "nouvel avenir pour l’école de la République" pour rompre avec "l’idéologie folle" de l’Education nationale lors du premier meeting de sa campagne présidentielle, consacré à l’éducation.

"Ce soir, je suis venu vous proposer un nouvel avenir pour l’école de la République. Je suis venu vous proposer qu’elle incarne un espoir pour chaque famille, et une envie pour chaque enseignant", a lancé le président de l’UMP. "Je suis venu vous proposer que nous assumions enfin notre ambition pour l’éducation".

Dans un véritable réquisitoire, le candidat a dénoncé "les faux-semblants, les mensonges, la pensée unique, l’hypocrisie", et "l’idéologie folle" de l’Education nationale.

S’inscrivant dans une "rupture totale" avec l’héritage de 1968, il a fustigé "l’hypocrisie d’un bac que l’on brade peu à peu", "des grandes écoles qui accueillent moins d’enfants d’ouvriers et d’employés aujourd’hui que dans les années 50", des zones d’éducation prioritaire (ZEP) "où l’on met les enseignants les plus jeunes et les moins expérimentés", de la carte scolaire "qui ne pèse que sur ceux qui n’ont pas les moyens ou pas les relations pour la contourner".

Nicolas Sarkozy a aussi stigmatisé "l’école à deux vitesses, celle des beaux quartiers où l’on enseigne les grands auteurs et le raisonnement scientifique, et celle des quartiers populaires où l’on demande aux enseignants de remplacer ’Les Fleurs du mal’ par des chansons de rap".

"Je vous propose que l’on cesse de payer l’école avec des mots, et qu’on lui donne les moyens d’avoir des résultats", a lancé le président de l’UMP.

Nicolas Sarkozy s’en est pris à "l’idéologie folle" qui a "dilapidé" l’héritage de l’école de Jules Ferry, la "plus belle réussite" de la République française. "En nivelant l’école par le bas, une idéologie folle a brisé l’outil de l’égalité des chances. C’est là sa plus grande faute", a-t-il dénoncé.

"On a troqué l’égalité des chances contre une illusion éphémère d’égalité. On a préféré le confort et l’apparence des succès immédiats plutôt que la construction de l’avenir", a accusé le président de l’UMP.
Il s’est cependant défendu d’avoir une vision exclusivement nostalgique de l’école qui voudrait revenir "à la blouse", "aux classes de 60 élèves" et à "l’examen en sixième".

"La question n’est pas de revenir aux outils, aux programmes, aux méthodes du passé. La question (...) c’est de permettre à l’école d’aujourd’hui d’accomplir, comme autrefois, les promesses de la République", a estimé le candidat à l’Elysée.

Nicolas Sarkozy a exprimé sa volonté de trouver "un juste milieu" entre "l’école où on ne lit rien de postérieur à 1930 et l’école où on ne lit rien d’antérieur à 1980".

AP

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Extrait de « L’Express » du 02.12.06 : Nicolas Sarkozy se présente en candidat de toutes les "ruptures"

Reuters

Nicolas Sarkozy s’est plus que jamais présenté vendredi en homme de la "rupture", fût-elle "tranquille", dans son premier discours de candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2007.

Pour "construire un nouvel avenir pour tous" et "parler à tous les Français sans exception (...) je vous propose de rompre avec la facilité, avec la démagogie, avec les compromissions, avec les hypocrisies, avec les malhonnêtetés intellectuelles ou réelles (...) avec tout ce qui nous tire vers le bas", a lancé le ministre de l’Intérieur à plusieurs milliers de personnes à Angers, au lendemain de l’officialisation de sa candidature.
Il a promis "la rupture avec le conservatisme, avec l’immobilisme, avec l’archaïsme", avec "l’injustice des discriminations", du "travail méprisé" et de "l’effort non récompensé" et avec une "société bloquée".

"Je vous propose la rupture avec l’assistanat qu’on subventionne sur le dos de ceux qui travaillent (...), avec l’irresponsabilité qu’on finance sur le dos des générations futures", a ajouté le ministre de l’Intérieur.
Il a invoqué l’histoire du Val de Loire, berceau de la Renaissance française, région à laquelle appartient Angers, pour justifier cette volonté de rupture.

Cette région, "pour imposer la Renaissance, n’a pas eu peur de rompre avec les codes de son temps" ; elle a "montré avec la Renaissance que la rupture est possible sans le chaos, sans la crise et sans le risque", a déclaré Nicolas Sarkozy.

Il s’en est pris à la gauche, qui "n’a qu’un seul objectif, battre la droite", auquel il a opposé son ambition de "faire de la France un pays où tout peut devenir possible".

"La gauche n’a qu’un but, prendre sa revanche. Je vous propose un seul idéal, que l’avenir redevienne une espérance (...) Je ne veux pas dire à celui dont on délocalise l’entreprise que je n’y peux rien", a-t-il ajouté en faisant allusion à une déclaration de l’ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin.

Evaluer l’école et les enseignants

Nicolas Sarkozy, qui a reproché à "la gauche des 35 heures" d’avoir abandonné le "beau mot de travailleur" et affirmé, pour sa part, vouloir parler à "la France besogneuse", a attaqué sans la nommer la candidate socialiste Ségolène Royal.

"La France (...) veut des idées fortes, elle n’attend pas des concepts creux", a-t-il déclaré. "La France veut qu’on lui propose un avenir différent, elle n’attend pas qu’on lui serve les recettes du passé. La France veut qu’on la tire vers le haut (...), elle n’attend pas qu’on la berce de formules toutes faites avec lesquelles tout le monde est d’accord."

Venu à Angers présenter ses propositions sur l’éducation, il s’est adressé aux "centaines de milliers d’enseignants", plus enclins, traditionnellement, à voter à gauche qu’à droite.

Il a rendu hommage aux "hussards noirs de la République" que sont selon lui aujourd’hui les enseignants des quartiers difficiles et des zones d’éducation prioritaire qui "résistent à la facilité et à la démagogie des instructions de l’Education nationale".

Le ministre UDF de l’Education Gilles de Robien a insisté ces derniers temps pour imposer le retour de la méthode syllabique d’apprentissage de la lecture.

"Je vous propose que l’on cesse de payer l’école avec des mots et qu’on lui donne les moyens d’avoir des résultats", a ajouté Nicolas Sarkozy, qui a aussi tenu un discours beaucoup moins susceptible de plaire aux enseignants.
Il a ainsi proposé qu’établissements et enseignants soient régulièrement "évalués" sur la base des résultats de leurs élèves et souhaité que la promotion des maîtres se fasse "au mérite, pas en fonction d’une inscription syndicale"

Il a dénoncé "l’hypocrisie du Bac qu’on veut brader peu à peu", des ZEP "où l’on met les enseignants les plus jeunes et les moins expérimentés", de la carte scolaire, d’une "école à deux vitesses", et un "nivellement par le bas" des exigences.

"Pour acheter la paix sociale (...) on a troqué l’égalité des chances contre une illusion éphémère de l’égalité", a-t-il dit. "De tout ce qu’a raté la culture de l’assistanat et de la facilité, l’école est sans doute sa plus belle déroute."

"Plus un enfant est dans un milieu populaire, plus il a le droit à l’excellence républicaine", a-t-il fait valoir. "Je veux m’inscrire en rupture totale avec les idées issues de 1968."

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