Le drame du RAR de Meaux

22 décembre 2006

Dernière minute ( 9 h 19) : L’autopsie pratiquée sur Karl, 12 ans, l’élève de sixième mort dans une altercation avec des camarades de son collège, à Meaux, a révélé qu’il souffrait d’une malformation cardiaque ayant entraîné l’arrêt du coeur, a appris "Le Monde", de source proche des enquêteurs.

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Extraits du « Monde » du 22.12.06 : Un collégien de Meaux est mort à la suite d’une altercation avec deux élèves

Un élève de 12 ans est mort, jeudi 21 décembre après-midi, à la suite d’une altercation avec deux autres élèves de 6e, au collège Albert-Camus de Meaux, en Seine-et-Marne, a-t-on appris auprès de la police judiciaire de Versailles, qui enquête sur l’affaire. Karl, la victime était le fils du gardien de cet établissement classé en ZEP.

Deux classes de 6e achevaient un cours d’éducation physique quand une bagarre a éclaté entre la victime et deux élèves, vers 12 h 30, dans un gymnase mis à disposition par la municipalité. Le garçon a reçu des coups, à la tête et aux côtes, avant de tomber au sol, inconscient, précise le SRPJ de Versailles. Il ne s’est plus réveillé.

Deux collégiens, un garçon et une fille de 11 ans, ont été placés en rétention au commissariat de Meaux et entendus par la police. "L’auteur principal des coups" est d’abord rentré chez lui, sans vouloir fuir, selon le parquet. Il a été interpellé à son domicile dans l’après-midi. A l’issue d’une garde à vue de douze heures, prolongeable de douze heures, "les deux mineurs devraient être présentés" à un juge, selon le SRPJ.

Les circonstances exactes de l’altercation restent floues. Un attroupement s’est formé, mais les élèves curieux ont plus cherché à séparer les belligérants qu’à en rajouter, a précisé jeudi la police judiciaire de Versailles : "C’est une situation banale en cas de bagarre dans un collège, dont l’issue est malheureusement tragique."

Pourtant, le site du Figaro, qui a révélé l’information, a décrit une scène plus proche d’un acharnement collectif, précisant que la victime avait reçu un coup de poing avant que "d’autres enfants le rouent de coups". Selon une élève qui s’est approchée de la scène après que la victime soit tombée au sol, "cinq garçons se sont rués" sur Karl, le soulevant de terre, avant de se rendre compte qu’il ne bougeait plus, rapporte Le Parisien vendredi.

Sous le choc

La victime serait décédée d’un arrêt cardiaque. L’élève est mort sur place, au bout de deux ou trois minutes. "Le professeur s’est immédiatement porté à son secours mais il était déjà inanimé", a déclaré Jean Lafontan, secrétaire général du Snep-FSU, majoritaire chez les professeurs d’EPS, précisant que le jeune enseignant était "sous le choc".

Le SRPJ de Versailles précise également qu’un différend existait apparemment "depuis quelques jours" entre la victime et les deux élèves, sans vouloir donner de détails sur sa nature. Selon une source policière, l’enfant victime aurait, pendant le cours de handball, pris le ballon plusieurs fois ballon aux éleves avec lesquels il était en conflit.

La police judiciaire a commandé une autopsie. Elle va entendre les conseillers d’éducation et le personnel du collège, où l’émotion est grande. Une cellule psychologique a été organisée sur place.

Le ministre de l’Education nationale, Gilles de Robien, s’est dit jeudi "très choqué" et a exprimé sa "compassion à la famille et à la communauté éducative".

Le président de la FCPE, principale fédération de parents d’élèves, Hamana Farride, a estimé que "le professeur aurait dû intervenir pour séparer les élèves et protéger les enfants", dénonçant "un gros problème d’encadrement et de vigilance".

Selon le syndicat Snes-FSU, les enseignants du collège alertaient "depuis deux mois" leur hiérarchie à propos des problèmes de violence et du manque de personnels dans l’établissement.

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Extraits de « Libération » du 22.12.06 : A Meaux, bagarre mortelle de collégiens après la gym

Un élève de 12 ans a succombé à la suite de coups de poing et de pied.

Un élève de 12 ans du collège Albert-Camus de Meaux (Seine-et-Marne) a été frappé, hier, par un autre garçon, a perdu connaissance et a « fait un arrêt cardiaque sur place », selon la police. L’enfant victime était le fils d’un agent technique de l’établissement qui y réside, dans un logement de fonction

Vers 12 h 30, après le cours d’éducation physique, une « bagarre a éclaté entre ces deux élèves de la même classe de sixième » à la sortie du gymnase, pour des raisons encore floues. Le site Internet du Figaro, qui a révélé ces faits, a évoqué plusieurs agresseurs. Un élève de 11 ans a commencé par s’en prendre à l’autre de 12 ans « à coups de pied et de poing » : « Il n’avait pas d’arme, ni de couteau, ni de bâton, il a frappé à mains nues. » Les enquêteurs qui auditionnent les collégiens se demandent si d’autres n’ont pas frappé la victime une fois tombée par terre. Un élève a en effet témoigné en ce sens sur LCI : « Il a été tapé par trois ou quatre élèves, il est tombé dans les pommes. Il y a deux élèves qui sont partis prévenir le prof d’EPS (éducation physique et sportive) qui a essayé de le ranimer. » La police confirme que « le professeur de gym est intervenu pour essayer de les séparer, mais trop tard ».

Selon Jean Lafontan, secrétaire général du Snep-FSU, l’enseignant « demandait aux enfants de rapporter leurs maillots » quand il a « vu un attroupement et un élève tomber. Il s’est immédiatement porté à son secours, mais le collégien était déjà inanimé ». Les pompiers ne sont pas plus parvenus à le sauver.

Les policiers attendent le résultat de l’autopsie, qui avait lieu hier soir, pour déterminer avec précision « la cause du décès », afin de savoir « si ce sont les coups qui l’ont provoqué, ou sa chute au sol, ou une fragilité cardiaque ». L’élève qui a porté les coups mortels et une fille de 11 ans ont été placés en rétention à la brigade des mineurs de la sûreté départementale de Seine-et-Marne, qui enquête avec la police judiciaire de Meaux.
Selon les premiers éléments recueillis, il y aurait eu une pomme de discorde entre trois élèves et le défunt, parce que celui-ci aurait « pris trop souvent le ballon pendant le match de hand-ball » durant le cours du matin. Le professeur d’EPS a réuni toute la classe après l’agression, mais l’auteur principal des coups en aurait « profité pour s’enfuir chez lui », où la PJ l’a rattrapé. Selon l’inspecteur d’académie de Seine-et-Marne, Jacques Marchal, il n’y a a priori pas de motif raciste à l’altercation. Le cabinet du maire de Meaux souligne que la victime tout comme le principal agresseur sont « d’origine européenne » et ne sont pas connus de la police ou de la justice.

Pour le cabinet du recteur de Créteil, « c’est une bagarre d’école comme il y en a malheureusement trop souvent ». Le recteur a fait monter « une cellule psychologique pour assurer le suivi des élèves et des enseignants ». Le président de la FCPE, principale fédération de parents d’élève, a considéré que la mort de ce garçon témoignait d’ « un gros problème de vigilance et d’encadrement ». Le Parti socialiste « exprime son inquiétude face à une montée endémique de la violence dont la gravité n’a pas été prise en considération ».

Le ministre de l’Education nationale, Gilles de Robien, s’est dit « très choqué » ; Jean-François Copé, maire de Meaux et porte-parole du gouvernement, « bouleversé ».

Patricia Tourancheau

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Extraits du site « VousNousIls », le 22.12.06 : Collégien mortellement blessé : "un gros problème de vigilance"

Le président de la FCPE, principale fédération de parents d’élèves, a estimé jeudi que la mort d’un collégien de 12 ans à Meaux (Seine-et-Marne), lors d’une bagarre à l’issue d’un cours d’éducation physique, témoignait d’"un gros problème de vigilance et d’encadrement".
"Le professeur aurait dû intervenir pour séparer les élèves et protéger les enfants, surtout qu’un gamin de 12 ans par rapport à un adulte, ça n’a rien à voir", a déclaré à l’AFP M. Hamana, en qualifiant l’événement de "dramatique".

Les faits se sont déroulés en fin de matinée après un cours d’éducation physique. Une altercation a opposé deux collégiens pour des raisons inconnues. Selon plusieurs sources proches du dossier, plusieurs coups ont ensuite été portés par d’autres élèves alors que le garçon se trouvait à terre.

"Ca n’aurait jamais dû se produire", a regretté M. Hamana.
Il a estimé qu’on ne prenait "pas assez conscience qu’on banalise la violence à la télévision, au cinéma, dans les jeux video". "J’ai peur que cette mentalité là absorbe nos élèves les plus fragiles", a-t-il ajouté.

Il a préconisé l’instauration de "séquences où les enfants ont l’occasion de vivre ensemble plusieurs jours et plusieurs nuits pour qu’ils apprennent à vivre ensemble, à être éduqués dans la citoyenneté et le respect".

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Extraits du site « Yahoo », le 22.12.06 : Un élève de 12 ans tué lors d’une bagarre dans un collège à Meaux

PARIS (AFP) - Un élève de 12 ans est mort jeudi dans un collège de Meaux (Seine-et-Marne) après avoir été frappé par un autre collégien de 11 ans et roué de coups à terre par d’autres élèves lors d’une bagarre après un cours d’éducation physique, selon des sources concordantes.
Le procureur de Meaux, René Pech, interrogé par l’AFP, a jugé qu’il fallait attendre les résultats de l’autopsie en cours pour déterminer la cause du décès. La PJ de Versailles a été saisie de l’enquête. Deux collégiens ont été placés en rétention judiciaire (garde à vue pour les mineurs de moins de 13 ans).

L’élève de sixième du collège Albert-Camus, situé en ZEP et classé "ambition réussite", est mort jeudi après-midi après avoir été victime d’un coup porté par un autre collégien qui l’a fait chuter, selon des sources policières, confirmant des informations du site internet du Figaro.

"Un enfant a donné un coup à un autre, au cours d’une bagarre. L’enfant ne s’est pas relevé, et les pompiers ne sont pas parvenus à le ranimer", a-t-on expliqué de source policière.

Selon plusieurs sources proches du dossier, plusieurs coups ont ensuite été portés par d’autres élèves alors que le garçon était à terre. Le collégien n’a pu être ranimé. Il est mort sur place d’un arrêt cardiaque.

Les faits se sont déroulés en fin de matinée après un cours d’éducation physique dans un gymnase mis à la disposition du collège par la municipalité, selon une source proche du dossier.

Selon une source policière, il y avait un "contentieux et des différends" entre les trois protagonistes d’une même classe de 6e et la victime, qui leur aurait "pris plusieurs fois le ballon pendant un match de hand-ball jeudi matin".

A la fin d’un cours de hand-ball, le professeur "demandait aux enfants de rapporter leurs maillots, il a vu un attroupement et un élève tomber", a raconté à l’AFP Jean Lafontan, secrétaire général du Snep-FSU, majoritaire chez les professeurs d’EPS. "Il s’est immédiatement porté à son secours mais il était déjà inanimé", a-t-il ajouté, précisant que le jeune enseignant était "sous le choc".

Le professeur a réuni la classe de 6e après l’agression. "L’auteur principal des coups", âgé de 11 ans, en "aurait profité pour fuir chez lui", indiquait-on de source policière. Selon le parquet, il n’y a pas eu d’intention de fuite. L’enfant a été interpellé à son domicile par la PJ dans l’après-midi. Un second collégien a été interpellé sur place.

Les deux collégiens étaient jeudi en audition à la PJ en "rétention judiciaire", propre aux mineurs, pour une durée de 12 heures qui peut être renouvelée une fois. Ils doivent ensuite être présentés à un juge, selon la même source.

Le ministre de l’Education nationale, Gilles de Robien, s’est dit "très choqué" par le drame. Jean-François Copé, maire de Meaux et porte-parole du gouvernement, s’est dit, lui, "bouleversé".

De son côté, Hamana Farride, le président de la FCPE, principale fédération de parents d’élèves, a mis en cause l’école et le professeur, parlant d’"un gros problème de vigilance et d’encadrement".

Une cellule de soutien psychologique a été mise en place dans l’après-midi pour les élèves de la classe de la victime.

Les enseignants du collège alertaient "depuis deux mois" leur hiérarchie à propos des problèmes de violence et du manque de personnel dans l’établissement, selon le Snes-FSU.

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Extraits de « 20 minutes », le 22.12.06 : Un collégien frappé par ses camarades meurt

Un garçon de 12 ans a été mortellement blessé jeudi lors d’une bagarre avec un autre élève du collège de ZEP Albert-Camus de Meaux (Seine-et-Marne).

Selon les tout premiers éléments de l’enquête, la victime est décédée des suites de ses blessures après un arrêt cardiaque et n’a pu être ranimé. Une autopsie devra déterminer avec précision les causes du décès.

Interrogée par « 20 Minutes », la principale de l’établissement, Madame Lautier a reconnu « un accident dramatique » en cours d’éducation physique, sans confirmer l’agression. Les policiers étaient ce soir au collège en train d’entendre les témoins.

Selon les premiers éléments de l’enquête rapportés par l’AFP citant une source policière, l’agresseur présumé est âgé de 11 ans. Selon nos informations, la victime a été prise à partie à lors d’un match de hand suite à un simple incident de jeu.

Selon le Figaro qui a révélé l’information sur son site web, un élève l’aurait fait tomber au sol en lui assénant un coup de poing. Puis, d’autres enfants l’auraient roué de coups. Il aurait sombré alors dans le coma et n’a pas pu être réanimé.

Réactions

Le ministre de l’Education nationale, Gilles de Robien, s’est dit « très choqué », exprimant sa « compassion à la famille et à la communauté éducative ». Le président de la FCPE, principale fédération de parents d’élèves, a estimé que ce décès témoignait d’« un gros problème de vigilance et d’encadrement ». « Le professeur aurait dû intervenir pour séparer les élèves et protéger les enfants, surtout qu’un gamin de 12 ans par rapport à un adulte, ça n’a rien à voir », a déclaré à l’AFP M. Hamana, en qualifiant l’événement de « dramatique ».

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