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Les ZEP dans les programmes des candidats

15 mars 2007

Extraits du « Monde » du 15.03.07 : Education : les programmes des candidats

Nicolas Sarkozy : l’effort et le mérite

Le candidat de l’UMP veut "inculquer le goût de l’effort et du travail" et "récompenser le mérite" dans "une école du respect". L’école primaire doit donner à tous "les bases fondamentales", le collège "le goût des grands auteurs, le sens de la rigueur scientifique, les repères indispensables", et 5 % d’élèves de chaque lycée devraient pouvoir rejoindre une classe préparatoire.

Etablissements autonomes. Le candidat de l’UMP défend "l’autonomie" des établissements, mobilisés autour d’un "projet". Il prône une "suppression progressive de la carte scolaire en donnant la liberté de choix aux parents" et souhaite que les établissements privés sous contrat "réorganisent leurs implantations".

Partisan de "déposer le bilan des ZEP", M. Sarkozy projette de "diviser par deux les effectifs des établissements les plus dégradés pour en faire, en cinq ans, des établissements d’excellence". La carrière des enseignants et leur pouvoir d’achat seront revalorisés. Les tâches supplémentaires seront rémunérées. Nicolas Sarkozy attend des enseignants qu’ils soient "aussi des éducateurs" et que les parents soient "informés, reçus et respectés".

Ségolène Royal : un service public de la petite enfance

La candidate du PS veut organiser, dès le mois de mai, des "états généraux de la réussite scolaire", "rétablir les moyens retirés à l’école" et "garantir leur stabilité". Elle souhaite que la reconnaissance envers les enseignants "se traduise dans leur pouvoir d’achat, leur évolution de carrière et leur formation". Parmi ses principales propositions : un "service public de la petite enfance", la scolarité obligatoire dès 3 ans et un "soutien scolaire individualisé gratuit", auquel participeront, contre rémunération, des enseignants volontaires. Elle prône la création d’un "nouveau corps de répétiteurs", le renforcement de la présence adulte dans les établissements et dans les classes, "si nécessaire".

Allocation de rentrée doublée. L’éducation nationale doit "rompre avec les approches uniformes", développer "des pédagogies sur mesure", favoriser "le travail en équipe" et "l’expérimentation". Ségolène Royal propose d’assouplir la carte scolaire. Elle veut limiter à dix-sept le nombre d’élèves par classe en CP et CE1 dans les zones d’éducation prioritaire (ZEP). L’allocation de rentrée scolaire serait "doublée" dès la rentrée 2007.

Jean-Marie Le Pen : libre choix de l’école

La fin du collège unique.

Le président du FN entend "lutter contre la politisation de l’éducation nationale" et "affirmer l’autorité" dans les établissements scolaires "au besoin en suspendant à la famille de tout élève perturbateur les diverses allocations sociales et familiales dont elle bénéficie".

Il veut exiger des élèves "une tenue vestimentaire sobre" et "interdire les téléphones portables dans l’enceinte des collèges et des lycées". Souhaitant faire une "plus grande place au mérite" dans les carrières enseignantes, le candidat FN veut "imposer aux professeurs un temps de présence supplémentaire". Il propose de supprimer 20 000 postes administratifs et techniques afin d’augmenter le nombre d’enseignants.

Favorable à la "suppression progressive" de la carte scolaire, il souhaite la mise en place du "chèque scolaire", pour garantir le "libre choix de l’école", et veut modifier les lois pour que les collectivités territoriales puissent mieux financer les établissements privés. Partisan d’un retour aux "fondamentaux", notamment d’une "réhabilitation complète et définitive" de la méthode syllabique, M. Le Pen propose l’abandon du collège unique et la revalorisation des filières professionnelles.

Marie-George Buffet : école obligatoire jusqu’à 18 ans

La candidate de la "gauche antilibérale" défend l’idée d’un "service public d’éducation laïque et véritablement gratuit" et veut "maintenir la carte scolaire", dont la suppression "aurait pour conséquence l’institutionnalisation d’une hiérarchie des établissements en fonction du niveau social de leurs élèves". Elle propose de créer un "fonds national de lutte contre les inégalités scolaires et territoriales" et de recruter "150 000 enseignants et 45 000 personnels non enseignants en cinq ans".

Langues régionales. Marie-George Buffet souhaite l’abrogation de la loi Fillon d’avril 2005 créant "un socle commun de connaissances" exigible à l’issue du collège, au profit d’une politique de "promotion d’une culture de haut niveau". Elle réclame une "loi de démocratisation du système éducatif" établissant la "scolarité obligatoire de 3 à 18 ans". Elle préconise le développement de "l’apprentissage de la langue maternelle, de la langue de ses parents et des langues régionales" à l’école. Elle se prononce, enfin, en faveur d’une "intensification" de la politique de l’éducation prioritaire et prône la création de conseils scientifiques et pédagogiques dans chaque établissement.

Arlette Laguiller : faire des citoyens actifs

L’enseignement doit s’efforcer d’ouvrir à la culture et doit apprendre à apprendre", estime la candidate de LO. Il faut former les jeunes, dit-elle, pour "en faire des citoyens actifs, au sens politique du terme, c’est-à-dire capables de comprendre tous les rouages de la société et d’y intervenir". L’éducation nationale doit donc disposer "des moyens nécessaires", pour "être vraiment une priorité", et d’un "nombre d’enseignants suffisant". Pour la candidate, "l’éducation devrait commencer dès le plus jeune âge, 3 ans sans doute", car c’est "très souvent dès la maternelle qu’un enfant issu d’une famille pauvre et immigrée est handicapé pour la suite de ses études".

Suivi individuel des élèves. Convaincue que les enseignants "doivent pouvoir s’occuper individuellement de chaque élève, un peu plus de ceux qui sont en difficulté que de ceux qui sont issus d’un milieu social cultivé", Mme Laguiller suggère de diminuer les effectifs des classes "dès la maternelle". Elle propose de "rendre plus attractif le métier d’enseignant", non seulement du point de vue de la rémunération, mais aussi "en donnant aux enseignants l’assurance et la conviction qu’ils pourront faire quelque chose d’utile et qu’ils en auront les moyens".

Luc Cédelle

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Nota : vers le 23 mars sera mis en ligne sur ce site le compte rendu de la "Rencontre de l’OZP" du 14 mars : " 5 partis et l’éducation prioritaire" qui a permis d’entendre les représentants de l’UMP (Pierre-André Périssol), de l’UDF (Emmanuel Echivard), des Verts (M. Forestier), du PS (Claude Roiron) et du PCF (José Tovar).

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