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Fadela Amara (NPNS) nouvelle ministre de la Ville

20 juin 2007

Extrait de « Métro » du 20.06.07 : Fadela Amara, nommée secrétaire d’Etat, veut "redonner espoir à la banlieue"

La présidente de l’association "Ni Putes Ni Soumises", Fadela Amara, a expliqué mardi avoir accepté d’entrer au gouvernement comme secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville pour "redonner espoir à la banlieue".
"Je n’oublie pas les émeutes urbaines de l’automne 2005", a-t-elle ajouté dans une déclaration à la presse dans les jardins du ministère du Logement et de la Ville en compagnie de la ministre Christine Boutin.

"J’ai joué longtemps le rôle de poil à gratter. Je continuerai, mais toujours avec la volonté d’agir pour changer les choses dans les quartiers", a-t-elle insisté.
S’agissant de sa relation avec Mme Boutin, elle a salué "notre couple paradoxal mais extraordinaire pour travailler ensemble et pour changer les choses en banlieue".

Fadela Amara a précisé que sa démission de l’association qu’elle a fondée "allait de soi" et interviendrait bientôt.
"L’expertise de Fadela Amara va compter pour régler les questions de précarité et d’exclusion dans les villes", a estimé pour sa part Christine Boutin, qui a vu dans sa nomination "la volonté de Nicolas Sarkozy de ne pas opposer deux France".

Elle s’est félicitée qu’il y ait "pour la première fois deux femmes dans un même ministère" et s’est souvenue avoir rencontré sa secrétaire d’Etat sur des plateaux de télévision.

"D’ailleurs, on s’est bien frité", s’est amusée Fadela Amara à cette évocation.

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Extrait de « Libération » du 20.06.07 : Finalement, Fadela Amara a dit d’accord

Politique de la ville

La présidente de Ni putes ni soumises avait déjà été approchée, juste après le 6 mai.

Elles se donnent du « Christine », du « Fadela », redoublent de courtoisies et de sourires. L’une en veste de tailleur blanche à fleurs noires, l’autre en saharienne kaki, elles jouent à fond de leurs « différences » et mettent en scène l’incongruité de leur alliance. Boutin la catholique de droite, antiavortement, Amara la laïcarde de gauche, qui se dit « féministe » ; Boutin la madone des Yvelines, Amara la pasionaria des cités. Main dans la main, la ministre du Logement et sa toute fraîche secrétaire d’Etat à la Politique de la ville veulent « redonner espoir à la banlieue ». L’image est trop belle. Boutin s’en émeut un instant : « Plutôt que de parler de "couple", je préfère qu’on dise "tandem." » Puis elle enfonce le clou, avec joie : « Ce choix correspond à la volonté du Président de ne pas vouloir opposer deux France ... »

« De gauche »

Pour Fadela Amara, cela a été « simple comme un coup de fil ». C’est Claude Guéant qui a pris son téléphone tôt hier matin. « Il m’a dit : "C’est la volonté du gouvernement de vouloir changer les choses dans les quartiers. On a pensé à vous », raconte-t-elle à Libération. La patronne de Ni putes ni soumises (NPNS) avait pourtant décliné l’offre lors de la formation du premier gouvernement Fillon : « Je me sentais plus utile à l’association. »

Mais elle l’avoue, c’est « difficile à refuser ». « Surtout, quand il y a eu novembre 2005 » et ses violences urbaines. « Je ne voulais pas rester dans la dénonciation. » Mais pourquoi avoir refusé avant d’accepter ? « La situation globale me pousse à y aller », élude-t-elle rapidement. Peut-être aussi que pour une « femme de gauche », comme elle se revendique, il est moins embarrassant de rejoindre un gouvernement où siègent déjà des Hirsch et des Kouchner.

Fadela Amara est née en 1964 à Clermont-Ferrand, dans une famille kabyle. Son père était ouvrier du bâtiment. Les quatre soeurs et les six frères n’avaient pas les mêmes droits. Elle milite depuis ses 16 ans, a participé aux mouvements antiracistes (Marche des beurs, SOS Racisme) avant de fonder le mouvement Ni putes ni soumises, en 2002. Elle a été un temps conseillère municipale PS à Clermont-Ferrand. Et s’est mobilisée contre le port du voile à l’école.

Gratin

Est-elle une déçue de la gauche ? Elle ne veut pas le dire. Aux législatives, elle n’a soutenu que deux candidats : Michel Charzat, maire PS du XXe arrondissement de Paris, où se situent les locaux de NPNS, et Nicole Ameline, l’ancienne ministre à la Parité.

A la tête de son association, Fadela Amara a fait attention à ne pas taper sur Sarkozy. Elle a toujours cultivé officiellement l’oecuménisme politique. Lors de l’inauguration, en 2006, de la Maison de la mixité, qu’elle chapeaute, on retrouvait le gratin de gauche (Delanoë, Hollande, Dray) comme de droite (les Chirac, fille et père, Debré, Veil). « Elle cautionne le gouvernement, regrette une responsable de NPNS, atterrée. Elle ne s’en rend peut-être pas compte. Elle est devenue Madame Laïcité, Madame Contre-l’Intégrisme, elle a été bouffée. »

Fin 2006, elle a publié la Racaille de la République. Un titre au second degré. Ou déjà un clin d’oeil à Sarkozy.

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1 Message

  • Qui se souvient des déclaration de Fadela Amara dans les jardins du ministère de la ville, lorsqu’elle a prononcé : "Moi, en tant que musulmane, je" ? Je cherche désespérément à savoir si c’était bien dans les jardins du Ministère de la ville, ou si c’était plutôt dans les jardins de Matignon. Merci pour votre précision. Salma

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