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Xavier Darcos : doublement des RAR ayant un partenariat artistique en un an

22 juin 2007

Extrait du site du ministère de l’Education nationale, le 22.06.07 : Éducation culturelle et artistique

Discours de Xavier Darcos le 21 juin 2007

S’exprimant au collège Jean-Lurçat, à Sarcelles, dans le Val d’Oise, Xavier Darcos a déclaré que l’éducation culturelle et artistique est « un puissant facteur d’intégration sociale et d’égalité des chances ».
« C’est la raison pour laquelle », a poursuivi le ministre, « chaque élève, quels que soient son origine sociale, son lieu de résidence ou l’établissement scolaire qu’il fréquente, doit recevoir une éducation culturelle et artistique de qualité, comme l’a proposé le Président de la République. »

Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie de votre présence, cet après-midi, à Sarcelles. Lorsqu’un ministre de l’éducation nationale se déplace dans un collège « ambition réussite », c’est généralement pour rappeler que la réussite scolaire est possible partout. Aujourd’hui, je voudrais aussi vous parler de culture et d’excellence et montrer qu’il y a un besoin commun à tous les élèves : celui d’une éducation culturelle et artistique de qualité.

Ici, à Sarcelles, le collège Jean-Lurçat a développé un pôle d’excellence « arts et culture », en partenariat avec des institutions nationales prestigieuses telles que l’Opéra de Paris ou la Comédie Française. Il participe, depuis trois ans, au programme « Dix mois d’école et d’opéra » mené par l’Opéra national de Paris, qui permet aux élèves de partir à la rencontre des œuvres et des métiers de l’opéra.

Je veux rendre hommage à l’organisatrice de ce programme, madame Danièle Fouache, qui se consacre avec un engagement sans faille et une passion communicative au service des enfants et de la culture.

Je veux saluer aussi la formidable implication des équipes pédagogiques qui, pour préparer le spectacle auquel nous assisterons tout à l’heure, ont associé toutes leurs disciplines, qu’il s’agisse de la musique, des arts plastiques, de l’histoire, des lettres, des langues vivantes, du sport, de la technologie.

Les élèves se sont investis avec passion dans ce projet. Il suffit de lire les textes qu’ils ont rédigés pour l’exposition que nous venons de voir ou pour le journal annuel du programme édité par l’Opéra, pour mesurer combien cette expérience les a enrichis. Ils ont découvert toute la rigueur, l’exigence, la beauté des métiers de l’opéra. Ils ont fait l’expérience d’un projet mené en commun, dans un respect réciproque, et ont trouvé l’occasion de mettre en valeur des talents trop souvent ignorés.

L’éducation culturelle et artistique procure beaucoup de satisfaction à ceux qui la transmettent, comme à ceux qui la reçoivent. Mais elle n’est pas un divertissement. En confrontant les élèves à des formes d’expression différentes, elle est une composante essentielle de leur formation, car elle contribue au développement de leurs connaissances, de leur sensibilité, de leur créativité.

Parce qu’elle transmet les codes et les références qui font la particularité d’une culture, elle est aussi un puissant facteur d’intégration sociale et d’égalité des chances. C’est la raison pour laquelle chaque élève, quels que soient son origine sociale, son lieu de résidence ou l’établissement scolaire qu’il fréquente, doit recevoir une éducation culturelle et artistique de qualité, comme l’a proposé le Président de la République.

Qu’entend-on par là ? L’éducation culturelle et artistique n’est pas une discipline supplémentaire, additionnelle, voire optionnelle. C’est la conjonction de trois types d’actions pédagogiques absolument complémentaires.

• la première de ces actions, c’est la confrontation des élèves aux œuvres artistiques. C’est sans doute lorsqu’ils ont assisté à la représentation de Rusalka à l’opéra Bastille, davantage encore que dans tous les cours qui l’avaient précédée, que les élèves du collège Jean-Lurçat ont vraiment compris ce qu’était l’opéra. Le plaisir esthétique ne doit pas être réservé à ceux qui, par leur entourage familial, ont un accès facile aux œuvres de l’esprit.

• C’est ensuite l’apprentissage du contexte dans lequel se sont développées les différentes formes d’expression artistique et les rapports qu’elles ont entretenu entre elles. Il est particulièrement important que les élèves sachent que, de la peinture à l’architecture, de la sculpture au design, chaque époque se bâtit une identité culturelle singulière dont ils doivent apprendre à reconnaître les traits.

• Enfin, l’éducation culturelle et artistique repose sur l’exercice d’une pratique artistique. Tracer un dessin, exécuter un morceau de musique, écrire un texte, c’est comprendre très intimement ce qui fait la spécificité d’un art.

À partir de là, comment renforcer, concrètement, la place de l’éducation culturelle et artistique à l’école ? Je veux vous proposer les pistes d’actions qui seront les miennes au cours des prochains mois.

En premier lieu, je souhaite que l’on renforce la présence de l’histoire des arts dans l’enseignement obligatoire dès le plus jeune âge. C’est la condition pour que chaque élève puisse acquérir les bases de cette culture humaniste que nous avons reçue en partage. À chaque niveau, les programmes devront faire coïncider les enseignements artistiques avec les notions et les périodes abordées dans les disciplines générales, tout en évitant les redondances. De même, je souhaite que les élèves aient une connaissance aussi précise que possible des pensées et des civilisations qui ont contribué à façonner la culture française et européenne.

Je souhaite également que l’enseignement des pratiques artistiques soit recentré sur l’apprentissage des techniques. Il me semble important de développer les classes à horaires aménagés danse et musique qui sont proposées aujourd’hui dans 80 établissements de l’enseignement élémentaire et 110 collèges. Ce système original est prometteur et il pourrait être élargi aux autres disciplines artistiques.

Par ailleurs, pour renforcer le contact direct entre les élèves et les œuvres, je souhaite encourager un rapprochement entre les élèves des établissements situés en zone rurale ou périurbaine, et l’offre culturelle. D’ici la fin de l’année scolaire prochaine, le nombre de collèges « ambition réussite » ayant un partenariat dans le domaine artistique sera doublé. Plus largement, je souhaite que d’ici cinq ans, tous les établissements scolaires aient noué un partenariat suivi avec une institution culturelle.

La réalisation de ces projets suppose bien entendu un travail constant entre l’éducation nationale et le ministère de la culture. Je sais déjà qu’un dialogue constructif et fructueux pourra être noué avec Madame Christine Albanel, qui est très attachée au développement de l’éducation artistique et culturelle. Je veillerai à associer également étroitement les représentants des collectivités territoriales à nos travaux, car je sais les efforts importants qu’elles ont consentis en faveur des institutions culturelles dont elles ont la charge.
Enfin, je souhaite que la formation des enseignants accorde une plus grande part à la dimension culturelle et artistique des différentes disciplines. Je proposerai à Valérie Pécresse que nous examinions ensemble les moyens de renforcer l’importance de l’histoire des arts dans les cahiers des charges des formations proposées par les I.U.F.M.

Mesdames et messieurs,l’éducation culturelle et artistique est indispensable à ce que le siècle de Condorcet appelait le bonheur, c’est-à-dire la contribution au progrès collectif par le développement des facultés individuelles. C’est à cette vision de l’école que j’ai voulu vous associer ce matin. Je vous remercie.

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Extrait du site « Infobourg », le 22.06.07 : Dix mois d’école et d’opéra

Cet après-midi, le ministre de l’Éducation nationale, Xavier Darcos, rend visite au collège « Ambition réussite » Jean Lurçat de Sarcelles dans le cadre du programme pédagogique « 10 mois d’école et d’opéra », un programme qui a fêté l’année dernière ses 15 ans de succès...

Depuis 1991, l’Opéra national de Paris s’associe avec les académies de Paris, Versailles et Créteil pour mettre en place le programme pédagogique « 10 mois d’école et d’opéra ». Ce programme ambitieux a pour but de faire découvrir à une même classe pendant deux ans les coulisses de l’Opéra de Paris, ses métiers, ses spectacles, son histoire... Au total, 1000 élèves de collèges et de lycées, principalement issus du réseau « Ambition réussite », ont ainsi la chance de participer à un projet passionnant et motivant.

Car il ne s’agit pas simplement d’assister à des représentations et des répétitions générales : les élèves, encadrés par une équipe pédagogique, doivent faire un travail de préparation avant chaque spectacle, puis un réinvestissement après la représentation sous forme orale et écrite. Ce programme redonne le goût d’apprendre à des élèves qui n’ont pas facilement accès à la vie artistique et culturelle.

Les élèves ont aussi l’occasion d’être en contact avec 150 métiers différents et de découvrir toutes les personnes qui oeuvrent en coulisses pour permettre à un spectacle d’avoir lieu. « Ce programme repose sur le postulat suivant : l’échec scolaire n’est pas une fatalité, et l’appropriation du patrimoine culturel et artistique est un moyen d’accéder à l’expression, à la dignité et à la citoyenneté », explique-t-on sur le site de l’Opéra de Paris.

Mais ce n’est pas tout : les élèves doivent participer à la rédaction d’un journal qui paraît au mois de juin et réaliser un projet pédagogique de leur choix (exposition, spectacle, film...). Ils seront évalués par leurs professeurs selon leur investissement.

Si les élèves le désirent, ils peuvent participer avec leur classe à des ateliers de pratique artistique (musique, chant, danse) à l’Opéra de Paris pendant deux ans. Cela donne ensuite lieu en mai à un spectacle présenté à l’amphithéâtre de l’Opéra.

Parmi les établissements ayant participé à « 10 mois d’école et d’opéra », on compte le collège Jean Lurçat de Sarcelles (95). À cette occasion, le collège reçoit cet après-midi à 15h le ministre de l’Éducation nationale pour la promotion des filières artistiques. Le collège présentera un spectacle créé dans ce cadre. Vous pouvez visiter ici le web présentant le travail des élèves pendant ces deux années. On peut voir que les élèves ont fait de nombreuses recherches sur les métiers et l’opéra et ont travaillé sur les spectacles qu’ils sont allés voir.

Et si ce programme pédagogique créait des vocations chez les élèves ?

Lucile Donnat, APP

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