> VIII- POLITIQUE EDUCATIVE DE LA VILLE > Vacances et Loisirs, VVV, Colos et Centres de loisirs > Vacances, Loisirs (Généralités) > Le droit aux vacances pour tous les enfants

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Le droit aux vacances pour tous les enfants

12 juillet 2007

Extrait de « L’Expresso » du 10.07.07 : Le départ en vacances de tous les enfants : un devoir de justice sociale

L’éditorial de l’Expresso, par Jacques Chauvin, Ligue de l’Enseignement :

Aujourd’hui, les vacances sont considérées comme une pratique courante accessible à tous. Les chiffres publiés par le ministère du tourisme accréditent cette vision : la France est considérée comme la première destination touristique au monde et les effets positifs dans l’économie sont importants. Pour autant ces données ne concernent pas le départ des Français en vacances et encore moins celui des enfants.

La dernière enquête a été réalisée en 2004 et les résultats n’ont été publiés que fin 2006. A priori, la situation pourrait paraître meilleure qu’en 1999 puisque que l’on a compté 74,5 % des 5 - 19 ans étant partis en vacances alors qu’ils étaient 71,2 % en 1999.

En 2004, on a donc dénombré que 8 250 000 enfants et jeunes étaient partis en vacances alors que 2 830 000 n’étaient pas partis (25,5 % de non partants). Parmi l’ensemble de ces enfants et de ces jeunes 927 500 jeunes ont bénéficié de vacances collectives (11,3 % des partants). Les séjours collectifs sont pratiqués de manière diverse selon les âges, avec toutefois une dominante des adolescents : 7 % pour les 5 - 7 ans, 23 % pour les 8 - 10 ans, 14 % pour les 11 - 13 ans, 31 % pour les 14 - 16 ans et 15 % pour les 17 - 19 ans.

Les revenus du ménage sont le facteur le plus déterminant pour le départ en vacances collectives.

Le deuxième élément déterminant est constitué par les aides : 43 % des participants déclarent avoir bénéficié d’une aide pour des séjours collectifs ; ce sont les comités d’entreprise qui sont toujours les organismes qui aident le plus au départ en vacances : 29 % d’aides des comités d’entreprise, 13 % des Caisses d’Allocations Familiales (CAF) et 5 % des collectivités territoriales.

Enfin, le niveau d’étude est le troisième facteur favorisant le départ en vacances collectives puisque 40 % des 5 - 19 ans des enfants en vacances collectives ont des parents diplômés de l’enseignement supérieur alors qu’ils ne représentent que 18 % de la population de référence.

En 1982, 66 % des ménages déclaraient avoir reçu une aide pour le départ de leurs enfants en vacances collectives. Ils n’étaient plus que 40,7 % en 2004 et la baisse des organismes financeurs est flagrante. Pour les aides des collectivités territoriales on passe de 15 % en 1982 à 6 % en 2004, pour les aides des CAF on passe de 36 % à 15 % et enfin pour les aides des comités d’entreprise on passe de 50 % à 27 % !

Si on comptait 2 800 000 enfants qui ne sont pas partis en vacances en 2004, parmi ceux-ci, 2 000 000 ne sont pas du tout partis, ni en vacances, ni en séjours courts, ni en week end.

En résumé, on peut considérer que la situation face au départ en vacances des 5 - 19 ans, en 2004, malgré un taux de départ légèrement supérieur à 1999, s’est dégradée dans la mesure où elle est plus inégalitaire. Ces inégalités reposent principalement sur une disparité importante d’accès aux aides.

Les catégories sociales les plus aisées partent encore plus en vacances et surtout l’exclusion des vacances ne touche plus seulement les catégories sociales les plus basses, mais de plus en plus les catégories sociales moyennes.

Répondre à cet article