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Le drame de l’élève tchétchène bouleversera-t-il la rentrée dans la ZEP d’Amiens-nord ?

17 août 2007

Extrait du « Courrier Picard » du 16.08.07 : Un élève doué et studieux

Au cours de la conférence de presse, Maître Lec a montré un bulletin de notes d’Iva Dembski, scolarisé en sixième au collège Arthur Rimbaud à Amiens. Les notes sont plus que correctes : 16,5 en maths ; 17,7 en anglais ; 16,2 en allemand ; 15,7 en histoire-géographie.

L’enfant était passé haut la main en cinquième. Maître Vergès précisant : "Cet enfant parle presque mieux notre langue que ses camarades français de souche. C’est un excellent élève désireux de réussir et il n’a pas à être expulsé". ..."

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Extrait d’un communiqué du RESF, le 09.08.07 : On ne pratique pas la chasse à l’enfant sans « dégâts collatéraux »

C’est un enfant, il a douze ans, il est entre la vie et la mort à Amiens. Il aurait pu être Chinois, être plus âgé, et le drame aurait pu avoir lieu à Dôle, Lyon, Lille ou n’importe où en France. Ce n’est pas un accident. C’est l’effet direct et inéluctable de la politique imposée aux préfectures et aux policiers par le gouvernement. Les services sont soumis à des quotas en matière d’interpellation (125 000 exigés par le ministre en 2007) et d’expulsions (25 000).

Oui, les sans-papiers sont pourchassés par la police. Jusque chez eux.

D’autres drames, moins spectaculaires, se déroulent partout en France : à l’heure où nous écrivons, 10 parents (pères ou mères) d’enfants scolarisés sont placés en centre de rétention par la préfecture de police de Paris, en attente de leur expulsion pendant qu’à la maison le parent échappé à la rafle et les enfants sont dévorés d’inquiétude devant leur avenir de demi-orphelins. A Metz, un autre père de famille risque l’expulsion par l’Allemagne vers la Mongolie. Et on pourrait poursuivre cette liste qui dénombrera toujours en deçà de la réalité arrestations et expulsions, familles déchirées et vies brisées....

Le Réseau sans frontières est fier de défendre ces familles, ces enfants ; il s’efforce de construire la solidarité nécessaire, même en cette période où l’Etat, quoiqu’il en dise, en profite pour mettre les bouchées doubles.

Les enfants de ce pays, où leurs familles sont venues chercher tolérance et liberté ont le droit de vivre comme tous les enfants, sans la peur quotidienne au ventre, de même que leurs parents.

Il faut mettre fin aux expulsions, et aux pratiques auxquelles les forces de police se livrent, et donner à ceux qui vivent à nos côtés le droit au séjour..

Réseau éducation sans frontières

Adresse postale : C/o EDMP 8 Impasse Crozatier 75012 Paris -

Contact

Contacts sur ce dossier : Jean Pierre Fournier : 06 13 26 33 42 - Armelle Gardien : 06 89 49 48 47

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Extrait du « Monde » du 14.08.07 : Les interpellations de sans-papiers chez eux restent rares

Deux jours après l’accident d’Ivan, un Russe de 12 ans grièvement blessé, jeudi 9 août, en tentant de s’enfuir lorsque les policiers sont venus interpeller ses parents sans papiers à Amiens, le ministre de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du codéveloppement, Brice Hortefeux, a demandé, samedi, au préfet de la Somme, de délivrer aux parents, André Dembsky et Natalia Aboueva, "une autorisation provisoire de séjour de six mois à titre humanitaire".

Elle leur permettra de rester légalement en France auprès de leur fils pendant qu’il est hospitalisé, précise un communiqué du ministère. Un geste qualifié d’"aumône" par le Réseau éducation sans frontière (RESF) qui avait demandé la régularisation de toute la famille "dès le 12 juillet" et qui se dit "choqué par le manque d’humanité de ce gouvernement".

M. Hortefeux, chargé d’une politique de l’immigration qui se veut "ferme", et dont Nicolas Sarkozy attend des résultats rapides, a rappelé, samedi, "la situation irrégulière" des parents d’Ivan, soulignant que malgré trois rejets successifs de demande d’asile, "ces personnes se sont maintenues en France irrégulièrement". "Notre politique est sur deux jambes : prévention et accompagnement, expliquait-il, jeudi, avant d’avoir eu connaissance de l’accident. Les clandestins doivent savoir en venant ici que c’est une voie sans issue pour eux."

En attendant les résultats de l’enquête de l’inspection générale de la police nationale ouverte jeudi, M. Hortefeux se tient "régulièrement informé de l’état de santé du jeune Ivan", insiste-t-on au ministère. Dimanche, l’adolescent tombé du 4e étage de son immeuble était "dans un état stable", selon l’hôpital d’Amiens.
Lundi matin, RESF-Somme n’avait pas de réponse à sa demande d’audience auprès de M. Sarkozy pour s’entretenir sur la situation de la famille. "Depuis le début de l’été, nous n’avons plus de réponse à nos demandes de régularisation", déclare Didier Cottrelle de RESF.

Indépendamment du drame qu’elle a provoqué, la tentative d’interpellation d’Ivan et de ses parents à leur domicile illustre la volonté des pouvoirs publics de combattre, pied à pied, l’immigration clandestine. Le mode d’intervention des policiers n’est certes pas nouveau. A l’époque où Charles Pasqua était ministre de l’intérieur, de 1993 à 1995, les forces de l’ordre avaient, en quelques occasions, procédé de la sorte, se souvient Jean-Pierre Alaux, du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti).

Dans un passé plus récent, les associations d’aide aux plus démunis avaient été directement concernées par de telles interventions. En février 2003, la police aux frontières (PAF) s’était rendue dans la communauté Emmaüs de Bourg-en-Bresse pour arrêter un Algérien sous le coup d’un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière. En mai de la même année, trois Algériens en situation irrégulière avaient été interpellés dans des centres d’hébergement de l’agglomération lilloise.

Le nombre d’interpellations à domicile augmente-t-il ? Difficile à dire. Interrogés, les ministères concernés ne semblent pas avoir de statistiques sur le sujet. Les syndicats de policiers, pour leur part, ne font pas état de consignes particulières. "Des quotas ont été fixés sur le nombre d’interpellations à réaliser mais pas pour le mode opératoire", explique Patrice Ribeiro, secrétaire général adjoint de Synergie officiers.

En février 2006, les ministères de l’intérieur et de la justice avaient adressé aux préfets et aux procureurs une circulaire sur les "conditions de l’interpellation d’un étranger en situation irrégulière". Mais elle se bornait à préciser la marche à suivre pour procéder à des arrestations "sur la voie publique, aux guichets des préfectures, au domicile ou dans les logements foyers et les centres d’hébergement".

Dans le monde associatif, certains ont toutefois le sentiment que les interventions policières au domicile des sans-papiers progressent tout en restant marginales sur le plan quantitatif. "Ces pratiques étaient excessivement rares il y a quelques années, estime Laurent Giovannoni, secrétaire général de la Cimade (service oecuménique d’entraide). Aujourd’hui, elles ne sont plus exceptionnelles." Elles sont souvent mises en oeuvre dans des zones géographiques "où les préfets ont du mal à faire leurs chiffres", assure Richard Moyon, porte-parole de RESF.

En Ile-de-France, le phénomène s’avère presque inexistant, d’après un responsable syndical policier, car les forces de l’ordre ont déjà fort à faire avec les sans-papiers contrôlés sur la voie publique. Elles lancent des opérations ciblées dans des quartiers qui ont la réputation d’être fréquentés par des étrangers sans titre de séjour, par exemple Belleville à Paris, remarque Pierre Henry, directeur de France Terre d’Asile.

Bertrand Bissuel et Anne Rodier

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Nouvelles du 17 août sur Yahoo actualités

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Nouvelles du 22 août dans "Le Monde"

Le jeune Ivan, enfant russe de sans-papiers, est sorti du coma.

Ivan, 12 ans, enfant russe de sans-papiers, est sorti du coma dans lequel il était plo,ngé après être tombé, le 9 août, du quatrième étage d’un immeuble d’Amiens.

Le petit garçon avait tenté d’échapper, avec son père, à la police venue l’interpeller, la famille n’ayant pas répondu à une convocation. (AFP)

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