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Un accompagnement éducatif démarre dans un collège RAR du Val-de-Marne

18 septembre 2007

Extrait du site « VousNousIls », le 18.09.07 : Lancement officiel du soutien scolaire dans l’académie de Créteil

Le recteur de l’académie de Créteil, Jean-Michel Blanquer, a lancé officiellement, lundi dans un collège classé "ambition réussite" à Orly (Val-de-Marne), le soutien scolaire, projet annoncé fin juin par le ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos.

Le collège Robert-Desnos "est l’établissement qui a su aller le plus vite pour la mise en place de la politique d’accompagnement éducatif", a dit M. Blanquer, en rappelant les trois "piliers" de cet accompagnement : l’aide aux devoirs, les activités sportives et les ateliers artistiques.

"Dans ce dispositif, l’aide aux devoirs est centrale", a ajouté M. Blanquer, qui avait annoncé à la rentrée que l’académie de Créteil (Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis et Seine-et-Marne) bénéficierait de 250.000 heures supplémentaires pour la mise en place du soutien scolaire, le contingent d’heures le plus important de France selon lui.

Dans l’académie, sont concernés les 21 collèges classés "ambition réussite", les 91 collèges classés en zone d’éducation prioritaire (ZEP), ainsi qu’une vingtaine d’autres collèges au regard de leur situation, a précisé le recteur.

Le dispositif, animé par des enseignants sur la base du volontariat, devrait "monter en puissance" jusqu’aux vacances de la Toussaint. Le recteur espère à terme toucher "plus de 50% des élèves" des établissements concernés.

Au collège Robert-Desnos, où des enseignants assuraient déjà depuis les années 80 une aide aux devoirs, le nouveau dispositif va apporter "davantage de moyens", a expliqué le principal de l’établissement, Fernand Nasari. "Avant, nous avions une vingtaine à une trentaine d’élèves par jour. Nous pourrons désormais avoir plusieurs ateliers chaque jour", a-t-il dit.

Une vingtaine d’enseignants sur 60 se sont portés volontaires. Outre l’aide aux devoirs classique, trois ateliers sont proposés à partir de 16h00 ou 17h00 aux élèves, et notamment à ceux de 6e : méthodologie générale pour apprendre à s’organiser au collège, lecture et méthodologie pour l’apprentissage des leçons. Mais le collège propose aussi des activités sportives (natation) et culturelles (théâtre, cirque, danse...).

Dans le centre de documentation de l’établissement, une vingtaine d’élèves de 6e, très majoritairement des filles, bénéficiaient pour la première fois lundi soir de l’aide aux devoirs. "Moi, c’est ma mère qui m’a convaincue de venir. Elle pense que je progresserai dans mon travail", a raconté Imane, 11 ans.

"On essaie de leur apprendre des méthodes, comme bien tenir son cahier de texte", a expliqué Marie-Dominique Vallaudière, professeur de français. Pour elle, face aux "difficultés des élèves (qui) se sont nettement aggravées (...) c’est une goutte d’eau dans la mer". Mais "comme c’est un établissement difficile, on se serre les coudes".

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Extrait du « Figaro » du 18.09.07 : Les premiers pas des études dirigées au collège

À Orly, les collégiens de Robert-Desnos testent de nouvelles activités après la classe.

C’est l’un des chantiers majeurs de la rentrée. Ceux que Nicolas Sarkozy surnomme les orphelins de 16 heures commencent à être pris en charge : ils peuvent bénéficier de soutien scolaire ou pratiquer des activités sportives et culturelles après la classe deux heures par jour et quatre jours par semaine. D’ici au 5 novembre, les collégiens des 1 119 établissements classés éducation prioritaire devraient bénéficier du dispositif, grâce à un financement de 140 millions d’euros. Les académies d’Aix-Marseille, de Lille, de Rennes et de Créteil n’ont pas attendu cette échéance pour mettre en place les premières études dirigées.

En suspension sur les mains d’un camarade, Linsay, 12 ans, se concentre pour ne pas tomber. Le front plissé par l’effort, le jeune garçon tend les bras pour maintenir l’acrobate. La figure humaine tremble, penche dangereusement sur le côté, se redresse. L’adolescente fait la grimace : « Mais attention, je vais tomber ! » L’alerte arrive trop tard, les deux élèves s’écroulent sur le tapis de sol. Leurs rires résonnent sur les murs du gymnase. Au collège Robert-Desnos, à Orly, la sonnerie vient de retentir pour annoncer la fin des cours. Mais tous les élèves n’ont pas pour autant déserté l’établissement. Depuis hier, l’accompagnement éducatif après la classe voulu par le ministre de l’Education a débuté. Études dirigées, activités sportives artistiques et culturelles sont proposées aux élèves qui le souhaitent entre 16 heures et 18 heures. Dans l’académie de Créteil, 112 collèges des quartiers sensibles (dont 91 classés éducation prioritaire et 21 classés ambition réussite) sont concernés.

Robert-Desnos est de ceux-là. Dans l’établissement, des ateliers de photo, danse, théâtre sont entre autres mis en place. Déjà en pointe, le collège proposait depuis plusieurs années certaines de ces activités. « Mais les financements nous permettent de mieux les structurer et d’en faire profiter beaucoup plus d’élèves », précise Fernand Nasari, le principal. À l’image de Ouerdia, en 5e, qui rêve de faire du cirque depuis l’an dernier. « Quand j’ai vu le spectacle de fin d’année, j’avais envie d’être à la place des élèves. Mais c’était réservé aux 4e », raconte la jeune fille. Alexandra est tout aussi enthousiaste. « Avant, le soir, quand j’avais fini mes devoirs, je regardais la télé, je m’ennuyais, se souvient l’élève de 5e. Là je m’amuse trop ! »

Heures suplémentaires

Côté soutien scolaire, l’accent a été mis sur les élèves de 6e. Au programme : ateliers de méthodologie, de lecture et d’apprentissage des leçons. À terme, 60 % d’entre eux devraient profiter de cette aide. Au CDI, une vingtaine d’élèves de 6e sont réunis. Mélanie prend un cours de méthodologie improvisé. « Ton cahier de textes est vide... Tu es sûre que tu n’as rien pour demain ? Montre-moi ton emploi du temps », demande un prof. Réponse de la tête blonde : « J’ai des maths pour mercredi mais je n’ai pas mon cahier madame... » Le professeur, du tac au tac : « Il faut que tu prévois pour la prochaine fois. En attendant, tu vas me ranger cette trousse et ne garder sur toi que ce qui est nécessaire ! » Sourire jusqu’aux oreilles, sa voisine est ravie d’être là. « À la maison, mes petites soeurs m’embêtent trop pour faire mes devoirs ! »

Pour mettre en place le dispositif, 250 000 heures supplémentaires ont été accordées à l’académie. À Robert-Desnos, l’ensemble des activités sont chapeautées par une vingtaine de professeurs volontaires rémunérés. « Certains collègues sont réticents, par peur que le volontariat ne devienne obligatoire. Mais une bonne moitié est très motivée », estime Yannick Delbos, prof d’EPS. Lui a mis en place un atelier de plongée et water-polo. « Cette année, seuls 17 élèves sur 102 savaient nager : l’inverse des statistiques nationales ! Là nous allons pouvoir leur apprendre la natation en les amusant. »

Anne-Noémie Dorion

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