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Les élèves défavorisés risquent de subir la semaine de 4 jours plus que les autres, selon François Testu

4 octobre 2007

Extrait du site du « Monde » du 03.10.07 : "La suppression du samedi matin risque de déboucher sur le pire aménagement du temps scolaire"

L’intégralité du débat avec François Testu, professeur en psychologie à l’université François Rabelais de Tours et spécialiste des rythmes scolaires se trouve sur le site du « Monde ».

Il fustige la décision d’éliminer le samedi matin à l’école en estimant que la semaine de quatre jours "est la solution à éviter". Sur la forme, il regrette que le gouvernement s’appuie "sur des sondages" pour décider de mesures éducatives.

Extraits

Ethana : Que pensez-vous de la suppression des cours le samedi matin ?

François Testu : Ma réponse est double. Cela peut être une opportunité pour redistribuer le temps scolaire hebdomadaire sur la semaine, en allégeant le temps de présence journalier, notamment en faisant rentrer les enfants un peu plus tard, et en faisant travailler les enfants le mercredi matin, mais pas plus de deux heures. C’est le côté positif.

La réalité est tout autre. La suppression du samedi matin risque de déboucher sur une semaine de quatre jours, ce qui est à mon avis le plus mauvais aménagement du temps. Tous les travaux montrent que c’est vraiment la solution à éviter.

Cumulonimbus : A qui va vraiment profiter cette mesure ? Qui va bénéficier de ce samedi en moins ? Les enfants ? Les parents ? Les enseignants ?

François Testu : Ceux qui risquent d’en profiter le plus, ce sont les adultes, et plus particulièrement les parents qui ne travaillent pas. Et ce ne sont pas tous les parents qui ne travaillent pas le samedi. D’autre part, quelques enseignants, qui n’ont pas saisi toutes les conséquences que cela peut avoir. Mais surtout pas, à mon avis, les enfants. Ou alors certains enfants qui auraient leur week-end occupé et bénéficieraient d’un accompagnement, et seraient en mesure de participer à des activités familiales. Mais ce n’est pas le cas pour tout le monde.

(...)

trez : Est-ce que la coupure du week-end - deux jours pleins désormais à partir de septembre 2008 - n’est pas trop longue du point de vue des apprentissages ?

François Testu : La coupure du week-end a des conséquences différentes sur les comportements et les apprentissages selon les enfants. Je m’explique. Les enfants qui ont la chance de bénéficier d’un environnement familial, culturel, social qui leur permet de vivre bien leur week-end ne présentent pas de perturbations dans leur comportement, ni dans leur apprentissage.

Ils se remettent en route le lundi normalement. A l’inverse, ceux qui sont livrés à eux-mêmes - et il y en a de plus en plus - pâtissent du week-end. Ils font une reprise plus difficile le lundi, voire jusqu’au mardi matin. Nos travaux le montrent clairement. C’est pourquoi nous sommes un peu dubitatifs. Nos travaux montrent bien que ces enfants qui sont en difficulté présentent des rythmicités atypiques. Et par voie de conséquence, des comportements inadaptés en classe et des performances plus faibles.

hanna : Il y a vingt ans, des études montraient que la semaine de quatre jours étaient pénalisante pour les élèves en difficulté. Que disent les recherches plus récentes ? Y a-t-il confirmation ou infirmation ?

François Testu : La même chose. C’est un sujet assez tabou, même scientifiquement. La plupart du temps, ce sont des travaux menés dans le cadre de notre équipe. La conclusion est la même : la semaine de quatre jours est source de perturbation d’un point de vue rythme propre à l’enfant. Surtout pour les enfants qui sont livrés à eux-mêmes et ne bénéficient pas de soutien. On a unanimement écrit un manifeste contre les quatre jours il y a quelques années. Les enfants d’aujourd’hui, même s’ils évoluent, leur comportement est le même.

(...)

Chat modéré par Luc Vinogradoff

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Extrait du site « VousNousIls », le 03.10.07 : Samedis matins : Darcos sûr que les élus prendront en charge l’accueil des élèves

Le ministre de l’Education nationale Xavier Darcos s’est dit convaincu mercredi à l’Assemblée nationale que les collectivités locales n’hésiteraient pas à "prendre en charge" l’accueil des enfants les mercredi et samedi matin désormais déchargés de cours, après "discussions".
"Je doute que Mesdames et Messieurs les maires ou les élus considèrent qu’il n’est pas de leur charge de s’occuper des enfants qui ont besoin d’être accompagnés pendant les week-ends", a-t-il lancé lors des questions au gouvernement.

Interrogé par Benoît Apparu, député UMP de la Marne, sur la suppression de deux heures de cours au primaire, il a reconnu que certains élèves allaient "sans doute se trouver le matin, le samedi ou le mercredi, en situation de besoin d’accompagnement".

Le gouvernement va "en accord avec les collectivités, avec qui nous allons discuter, faire en sorte que l’école ouverte s’organise comme elle le fait déjà", a-t-il déclaré, déclenchant un tonnerre de protestations dans les rangs de l’opposition.

A partir de la rentrée 2008, tous les enfants du primaire auront cours deux heures de moins par semaine, avec une semaine désormais répartie sur quatre jours, sans samedi ni mercredi.

Hors temps purement scolaire, les coûts de fonctionnement des écoles maternelles et élémentaires sont intégralement pris en charge par les municipalités.

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