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Louis Schweitzer : les inégalités démarrent dès l’orientation après la classe de troisième

29 octobre 2007

Extrait de « 20 minutes » du 26.10.07 : « Les inégalités démarrent dès la troisième »

Louis Schweitzer, Président de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde) :

La Halde organise aujourd’hui une conférence à Bobigny sur le thème « Parcours professionnel et discriminations ». Que voulez-vous démontrer par ce biais ?

 Cette initiative s’inscrit dans notre effort de sensibilisation de l’opinion publique aux différentes formes de discrimination. Lors de cette conférence, nous allons réfléchir à la manière de rendre plus accessible l’enseignement supérieur, car les inégalités démarrent dès l’orientation après la classe de troisième. Autre thème abordé : le recrutement des jeunes de banlieue dans les entreprises. Enfin, nous aborderons la question des discriminations en cours de carrière, car 75 % des réclamations reçues par la Halde dans le domaine de l’emploi portent sur ce point.

Nous voudrions inciter les entreprises à comparer, par exemple, l’évolution des hommes et des femmes, à vérifier que la formation professionnelle bénéficie à tous les salariés et pas uniquement aux cadres...

Constatez-vous des progrès dans l’engagement des entreprises à lutter contre les discriminations ?

 Oui, car de nombreux grands groupes ont adopté des accords d’entreprise sur le sujet et certains pratiquent même l’autotesting pour vérifier qu’ils ne discriminent pas à l’embauche. En revanche, les PME sont moins avancées sur le sujet, car elles ne savent pas toujours comment passer des bonnes intentions aux actes. Nous avons donc édité un guide pour les aider dans leurs démarches.

Vous soulignez les progrès des entreprises, pourtant le nombre de réclamations reçues par la Halde est passé de 4 058 en 2006 à plus de 6 000 en 2007.

Oui, et c’est plutôt un point positif, qui prouve la notoriété croissante de la Halde et la plus grande sensibilité de l’opinion à ces questions. Prenons l’exemple des femmes : il y a quelques années, elles acceptaient les inégalités dont elles étaient victimes sans protester. Désormais, elles ont davantage le réflexe de saisir la Halde. La moitié des plaintes portent toujours sur l’emploi et l’on constate cette année une augmentation des réclamations liées à l’état de santé ou au handicap des personnes.

Avez-vous davantage utilisé le nouveau pouvoir de sanction dont vous disposez depuis fin 2006 ?

 En 2006, vingt dossiers ont fait l’objet de transactions pénales qui ont donné lieu à des amendes et, dans certains cas, à l’indemnisation des victimes. Même si nous ne disposons pas des chiffres 2007, nous prévoyons une augmentation de ces transactions pénales. Ce nouveau pouvoir permet de légitimer encore davantage notre action.

Avez-vous effectué des testings auprès des entreprises en 2007, pour vérifier si elles pratiquaient la discrimination à l’embauche ?

 Nous avons pratiqué une quinzaine de tests de ce type sur des grands groupes et des intermédiaires de l’emploi (cabinets de recrutement, agences d’intérim...) en 2007. Leurs résultats seront rendus publics à la fin 2007.

Recueilli par Delphine Bancaud - ©2007 20 minutes

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