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« Socrate », une association de lycéens pour l’aide scolaire aux collégiens et écoliers

2 novembre 2007

Extrait du site « Rue 89 », le 02.11.07 : Socrate : le parrainage scolaire plébiscité mais pas financé

Permettre à des lycéens d’aider les enfants en difficulté scolaire : c’est l’objectif de Socrate. Malgré le succès de l’initiative, les subventions manquent, et l’association est contrainte cette année de limiter son action.

"Tu commences à lire et quand tu en a marre, je prends la relève", encourage Sonia, lycéenne en seconde et marraine du petit Abd-el-Nour. Comme elle, les lycéens participants retrouvent leurs filleuls une heure par semaine, dans leur école primaire ou leur collège, au moment de l’étude.
Mais au-delà du simple soutien scolaire, l’ambition de Socrate (pour "Soutenir, organiser, créer des relais d’apprentissage tous ensemble") est de "créer du lien social", comme l’explique Jean Pecqueur-Pautard, fondateur et président de l’association depuis 2001. Cet ancien chargé d’études à l’Insee a constaté avec amertume pendant près de vingt-cinq ans le "fossé entre les enfants et les adultes" dans le cadre scolaire.

"On n’est pas souvent aidé quand est dans un collège en ZEP"

Il a choisi de miser sur les lycéens, déplorant que les instituteurs, assistantes sociales et psychologues se contentent trop souvent de se renvoyer la balle. Aux 15-18 ans donc de jouer le rôle de courroie de transmission entre le monde des enfants et celui des adultes dans les écoles, par le biais du parrainage.

Ainsi, Kévin, en terminale au lycée Charlemagne à Paris, aide Amin, collégien en ZEP : "On n’est pas souvent aidé quand on est en collège en ZEP. Les profs ne sont pas toujours là pour nous soutenir, on lâche très vite l’école". Kévin sait de quoi il parle : la ZEP, il en vient. Face aux difficultés de son filleul, cet ado qui ne manque pas d’imagination raconte comment il tente de s’ériger en modèle :

Socrate entend faire la guerre au fatalisme scolaire, en refusant qu’un enfant soit catalogué "mauvais élève" dès le CP, et en cherchant les vraies causes de l’échec scolaire. Pour ses membres, "un enfant qui a des problèmes tire forcément ses difficultés de son environnement familial ou social."

Le remède ? Le relationnel, explique Jean Pecqueur-Pautard : "Ce qui compte, ce ne sont pas les qualités pédagogiques des lycéens, mais leurs qualités humaines." Excellents médiateurs, les lycéens ont su faire de vrais miracles, explique-t-il, "comme avec ce petit Malien fraîchement débarqués, poings serrés sur le ventre", se souvient-il. Une lycéenne, la seule à avoir su le rassurer, a réussi à sortir l’enfant de son mutisme.

"En tant qu’instituteurs, nous ne sommes pas proches des enfants"

Des initiatives largement saluées par le corps enseignant. Un instituteur de l’école Marsoulan, dans le XIIe arrondissement de Paris, explique :

"En tant que maîtres, nous ne sommes pas proches de enfants : c’est normal, il y a une distance qui s’instaure. Alors qu’avec quelqu’un de plus jeune, il y a une proximité... Nous n’avons pas le temps, et puis ce n’est pas notre rôle."

Un rôle que les jeunes assurent avec succès, à en croire Sérine et Ophélie, élèves en classe de première et seconde :
En termes de résultat, l’association Socrate n’a pas à rougir, et le bouche-à-oreille faisant bien son travail, les établissements scolaires sont de plus en plus nombreux à réclamer des lycéens. Mais si les demandes sont de plus en plus pressantes, les aides des mairies restent toujours aussi timides. Cette année, Socrate pourrait même abandonner les actions menées dans certaines écoles, comme l’explique Sébastien Anfray, médiateur Socrate :

"L’année dernière, on assurait le parrainage dans vingt-six écoles parisienne, mais cette année, on ne pourra pas remettre en route tous les projets : les subventions manquent. On a du mal à trouver des financements pour les établissements parisiens qui ne sont pas classés en ZEP."

Selon Jean Pecqueur-Pautard, c’est l’originalité de la démarche qui explique ce manque de subventions :
"On ne rentre dans aucune case, si bien que des associations plus récentes mais moins novatrices touchent plus d’aides."

Dépitée, l’association envisage de se développer plus en banlieue, où les mairies sont plus généreuses, et où sont action est plus valorisée et ses responsables plus écoutés.

Alice Millot (étudiante)

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