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Nouvelles craintes pour les ZEP devant le projet de publication des résultats des écoles primaires

22 décembre 2007

Extrait du « Monde » du 21.12.07 : Les syndicats craignent une mise en concurrence des écoles primaires

Les écoles primaires seront-elles mises en concurrence comme le sont chaque année les lycées, à travers la publication des résultats du bac par établissements ? C’est ce que redoutent désormais les syndicats d’enseignants.

Dans un premier temps, le ministre de l’éducation, Xavier Darcos, avait seulement affiché sa volonté de renforcer l’évaluation des résultats des élèves en primaire. En modifiant, dès la prochaine année scolaire, les deux "évaluations nationales" : des tests, que passent tous les élèves de CE1 et de CM2, qui servent de points de repère aux enseignants et à l’administration et nourrissent les statistiques de l’éducation nationale. En précisant, le 11 décembre, que ces résultats "seront rendus publics école par école dès la rentrée 2009", le ministre a pris le risque de réveiller l’hypersensibilité des enseignants sur ce thème.

Favorables à l’évaluation comme outil pour "enseigner le mieux possible" et à la transmission aux familles des résultats détaillés, les syndicalistes jugent l’idée du ministre "inquiétante" et réclament des "discussions sérieuses".

"Si cette idée de publication devait être maintenue, ce serait un motif de conflit très lourd", commente Gilles Moindrot, secrétaire général du SNUipp-FSU, syndicat majoritaire des professeurs des écoles, qui voit déjà se profiler la publication de "palmarès" des écoles primaires et leur "mise en concurrence". Même réaction au SE-UNSA, dont le secrétaire général, Luc Bérille, estime que la publicité des résultats ferait entrer les écoles "dans une logique de marché". Sur un plan technique, les deux syndicats soulignent les "effets pervers" possibles : par exemple que des enseignants ou des écoles "jouent le chiffre" au détriment du reste, ou que des réputations bonnes ou mauvaises s’établissent sur des biais statistiques insignifiants. L’entourage de M. Darcos souligne que "la mesure des résultats est un acte professionnel et non un jugement moral".

Lancées en 1989 sous le ministère de Lionel Jospin, les évaluations nationales, d’abord placées en début de CE2 et de 6e, étaient devenues "des outils appréciés", de l’avis des syndicalistes. Le ministre Gilles de Robien, en 2005, a avancé vers le début du CE1 et du CM2 ces évaluations dites "diagnostiques", c’est-à-dire qu’elles permettent de situer un élève ou une école par rapport à des moyennes locales, académiques ou nationales, mais ne sont pas focalisées sur un objectif à atteindre.

Les tests sont en cours de modification, pour les rendre compatibles avec le "socle commun des indispensables" voulu par la loi d’orientation Fillon et, justement, pour les centrer sur des objectifs préalablement fixés en matière de connaissances et de compétences. "Nous dirons : voilà ce que doit être un niveau CE1 ou CM2, et ce ne sera pas des demandes extravagantes", indique l’entourage de M. Darcos.

Luc Cédelle

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