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Le Café pédagogique présente le rapport Bentolila et rappelle les positions d’autres chercheurs

23 décembre 2007

Extrait de « L’Expresso » du 21.12.07 : Maternelle : Le rapport Bentolila veut faire des enfants sages

Des enfants qui découvrent "les vertus du silence". Des femmes qui sont d’abord des mères ("Il convient d’insister encore sur l’absolue nécessité qu’une femme puisse conjuguer avec sérénité son travail et son rôle de mère. On ne peut pas condamner un enfant de deux ans à ne voir sa mère qu’une heure à peine par jour pendant la semaine ; on ne peut pas condamner une mère à laisser toute la journée son enfant"). Une école où l’on travaille ("L’école maternelle a souvent privilégié ce qui se voit, s’expose, s’affiche, au plus grand plaisir des parents et des élèves. Le « bien vivre » a parfois pris le pas sur le « bien apprendre »). Le rapport d’Alain Bentolila, que le Café s’est procuré et vous propose de lire, donne d’abord avec générosité les leçons de morale. Au risque de flirter parfois avec le mépris, par exemple quand il décrit ces parents : "On peut espérer, peut-être, que les parents, au lieu de n’avoir comme principal sujet de conversation la dernière exclusion de « La ferme des célébrités » ou de la Star Académy, pourront parler avec leurs enfants et entre eux de la beauté de certains poèmes ou de l’énigme de tel ou tel récit".

Mais alors où est l’école maternelle, objet du rapport demandé par Xavier Darcos ? Pour A. Bentolila, l’école maternelle est en perdition. "L’école maternelle vit aujourd’hui sur ses acquis. Suivie par la quasi-totalité des enfants bien que non-obligatoire, surpeuplée, elle fait illusion aux parents... Elle fait illusion à certains enseignants qui pensent créer une pédagogie active et efficace fondée sur l’interaction, la participation, l’action en classe.... A trop vouloir faire de l’école maternelle une école « autre », on risque de contribuer - par endroit - à en faire « autre chose » qu’une école... Les séquences où l’apprentissage s’effectue sous le contrôle attentif et lucide de l’enseignant sont en fait extrêmement réduites".

Il faut donc préparer le jeune enfant à ce qu’est la vie d’un écolier et d’abord lui donner le goût du travail scolaire. "Il faut qu’il accepte le fait que le plaisir de lire est au bout d’un apprentissage qui sera parfois aride". Le jeune devra affronter les grands textes. "Tous les textes ne se valent pas et qu’il en est de superbes et de fort médiocres. En la matière, la « modernité » n’est pas toujours une garantie ; certains textes et poésies classiques charmeront les oreilles et les esprits de jeunes enfants plus sûrement que certains albums de littérature jeunesse. En bref, l’école maternelle doit commencer à créer les fondements d’un patrimoine littéraire de qualité". A vrai dire aucune référence ne vient appuyer ces prises de position.

Les recommandations vont donc dans le sens de la tradition. Il faut "que la maternelle (soit) une école à part entière et non « entièrement à part » en rendant obligatoire la scolarité dès trois ans révolus. Présenter clairement les objectifs prioritaires de l’école maternelle et détailler pour chacune des trois années des programmes et les progressions spécifiques. Se désengager progressivement de la scolarisation à deux ans".

Sur le Café, le rapport (enpdf)

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L’Expresso rappelle les positions d’autres linguistes  :

Extrait de « L’Expresso » du 20.12.07 : Primaire : Le rapport Bentolila sur la maternelle

Le rapport d’Alain Bentolila sur la maternelle n’est pas publié. Mais l’AFP en cite des extraits. A. Bentolila demande que la scolarisation soit obligatoire dès l’age de 3 ans mais supprimée avant. Il préconise la découverte "d’un mot par jour". Chargé par X. Darcos d’identifier "les réformes qui vous semblent nécessaires à une refondation de l’école maternelle", Alain Bentolila avance-t-il des idées neuves ?

Il faut d’abord signaler que la scolarisation à 3 ans est déjà un fait établi pour tous les enfants. A deux ans, la demande de suppression va dans le sens de ce qu’appliquent les ministres depuis quelques années.

Dans les dernières semaines de Robien, A. Bentolila avait rendu un rapport recommandant l’apprentissage systématique du vocabulaire dès l’école maternelle par des "leçons de mots". C’est cette idée que l’on retrouve dans le nouveau rapport. Elle avait été contestée en son temps par des spécialistes. Ainsi Philippe Boisseau, dans le Café , expliquait que "l’enregistrement dans les années 60 / 70 de telles leçons, la déception qui résulta de leur analyse, conduisit à se méfier de la culture du seul vocabulaire et à accorder une bien plus grande part à la construction de la syntaxe... Les leçons de mots de Bentolila, son insistance sur les mots peu fréquents, pourraient nous ramener à la case départ !!"

Plus récemment, Bernard Devanne, dans une tribune du Café confiait : "Comment ne pas voir que ce sont justement les rencontres quotidiennes avec les documentaires, avec la littérature de jeunesse, qui peuvent fonder une construction élaborée de la langue ?... Comment ne pas voir en creux dans ces pages que des apprentissages discursifs fondamentaux - raconter, justifier, argumenter - se développent dans le contexte de lectures ainsi conduites « en réseaux » sans trouver d’équivalent dans les pratiques ordinaires (a-culturelles, pour aller vite) de l’école maternelle ?"

Le Se-Unsa a réagi au rapport Bentolila en estimant sa "rigueur scientifique incertaine", "dont les affirmations, parfois péremptoires, ne débouchent pas nécessairement sur des propositions concrètes et les propositions ne sont pas toujours assises sur une argumentation. Le peu de connaissance des pratiques réelles des enseignants y est frappant... Le SE-UNSA est clairement en désaccord avec celle sur le désengagement progressif de la scolarisation à 2 ans."

Dépêche AFP

Communiqué

Sur le Café : Dossier sur la leçon de mots

Sur le Café : article de B. Devanne

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Extrait du site du Sénat, le 22.12.07 : Création d’un groupe de travail sur la scolarisation des jeunes enfants

A l’initiative de Mme Monique Papon (UMP - Loire-Atlantique), et de M. Pierre Martin (UMP - Somme), la commission des affaires culturelles du Sénat vient de mettre en place un groupe de travail sur la scolarisation des enfants de moins de trois ans.

Outre ces deux sénateurs et M. Philippe Richert, rapporteur pour avis des crédits de la mission enseignement scolaire (UMP - Bas-Rhin), ce groupe de travail est composé de Mme Béatrice Descamps (UMP - Nord), Mme Françoise Férat (UC-UDF - Marne), Mme Brigitte Gonthier-Maurin (CRC - Hauts-de-Seine), M. Serge Lagauche (Soc - Val-de-Marne), Mme Colette Mélot (UMP - Seine-et-Marne), M. Michel Thiollière (RDSE - Loire) et M. Robert Tropéano (Soc - Hérault).

Les sénateurs procèderont à des auditions et à des visites d’établissements afin de dresser un état des lieux de l’accueil de la petite enfance sur l’ensemble du territoire, de faire le bilan des expériences dans ce domaine et de procéder à une évaluation des dispositifs, notamment au regard de la prévention des inégalités sociales et scolaires.

Ces travaux donneront lieu à la publication d’un rapport d’information qui sera présenté à la fin du premier semestre 2008.

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Extrait de « VousNousIls », le 20.12.07 : Rapport sur la maternelle : le SE-Unsa contre l’abandon de la scolarité à 2 ans

Le SE-Unsa a assuré jeudi être "clairement en désaccord" avec la proposition formulée dans un rapport sur l’école maternelle par le linguiste Alain Bentolila d’un "désengagement progressif" de la scolarisation des enfants dès deux ans.

Le syndicat a assuré dans un communiqué en revanche "approuver" en revanche la préconisation de rendre la scolarité obligatoire dès 3 ans, et non six comme aujourd’hui.

Il s’est également dit d’accord avec une "formation initiale et continue spécifique pour les enseignants de maternelle", l’organisation d’"ateliers d’apprentissage" dans la journée de classe, ou encore le "repérage et suivi efficace des enfants présentant des troubles spécifiques du langage".

Jugeant néanmoins le rapport "composite, à la rigueur scientifique incertaine", le SE-Unsa a critiqué des "affirmations parfois péremptoires" qui "ne débouchent pas nécessairement sur des propositions concrètes" et des propositions "qui ne sont pas toujours assises sur une argumentation".

"Le peu de connaissances des pratiques réelles des enseignants y est frappant", a-t-il relevé.
Dans ce rapport remis mercredi au ministre de l’Education Xavier Darcos, le célèbre linguiste préconise également l’apprentissage d’"un nouveau mot par jour" et "un pacte entre les parents et la maternelle".

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Lire le dossier du SNUipp : L’école maternelle a de l’avenir

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Quelques uns des précédents articles du « Quotidien des ZEP » sur ce sujet :

 Pour Alain Bentolila la maternelle avant 3 ans ne peut être que pure garderie

 La maternelle plus utile encore aux enfants de ZEP

 La scolarisation des moins de 3 ans dans les secteurs défavorisés : l’une des nécessités pour un groupe de travail partenarial du ministère

 Pour Bentolila, les ZEP recréent des ghettos sociaux

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