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Extrait du site de la Documentation française, le 24.01.08 : Rapport de la Commission pour la libération de la croissance française : 300 décisions pour changer la France
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Jacques Attali : " Améliorer la prise en charge éducative des jeunes des « quartiers "
Beaucoup a déjà été fait pour aider les jeunes venus de milieux difficiles. De très nombreuses catégories ont été définies : 895 collèges et plus de 5 000 écoles prioritaires, dont des établissements classés en « ambition réussite », des établissements en EP2 et EP3 (enseignement prioritaire) inscrits dans des réseaux de « réussite scolaire ».
Au contraire de l’objectif poursuivi, ces classements et ces aides ont conduit à une homogénéité sociale accrue des écoles et à une stigmatisation de ceux qui les fréquentent. De même, les familles disposant des relations et ressources nécessaires évitent d’envoyer leurs enfants dans les ZEP (Zones d’éducation prioritaire). Quant aux équipes pédagogiques, elles sont jeunes et trop changeantes.
Les moyens affectés directement aux élèves se limitent à quelques heures d’enseignement supplémentaires et les effectifs dans les ZEP n’ont été réduits au mieux que de 2,5 élèves par classe en moyenne sur 10 ans (1982-1992).
Un ensemble de mesures vise aujourd’hui à éviter le redoublement, en suivant mieux les élèves dans leur parcours scolaire. Un programme de « réussite éducative » a été mis en place. Il est décliné en « projets de réussite éducative » (prise en charge personnalisée par un tutorat de « 100 000 étudiants de grandes écoles pour 100 000 élèves de ZEP », notamment) et en « internats de réussite éducative » (fin 2007, 28 internats de réussite éducative, comptant 700 élèves). De plus, les élèves de ZEP ayant obtenu une mention « Très Bien » au brevet sont désormais libres de choisir le lycée de l’académie dans lequel ils souhaitent aller.
Ces politiques, dont les principes sont excellents, sont encore bien trop limitées pour être efficaces. Il ne faut donc pas s’étonner si les résultats scolaires des enfants des quartiers sont moins bons que la moyenne nationale, notamment au brevet.
Décision 149
Prendre en charge très jeunes les enfants dans les « quartiers ».
La généralisation des études du soir permet une prise en charge des jeunes enfants. Pour cela, le nombre d’équipes de soutien peut augmenter, à partir d’un projet local et avec des Équipes pluridisciplinaires de soutien (EPS).
Décision 150
Développer l’accueil en « internat de réussite éducative ».
Il est proposé de passer de 30 internats labellisés à 300, avec l’appui des grandes associations d’éducation, celles-ci disposant souvent de locaux et de l’expérience nécessaire.
Décision 151
Développer le tutorat des élèves des ZEP par des étudiants ou des enseignants retraités.
Ce tutorat peut être assuré par les étudiants dans le cadre d’un service civique hebdomadaire, afin de permettre aux élèves des ZEP de bénéficier des informations nécessaires sur les différentes filières de formation et les débouchés qu’elles offrent.
Décision 152
Favoriser le recrutement de bacheliers issus de ZEP dans les classes préparatoires aux grandes écoles.
Garantir l’accès en classes préparatoires aux grandes écoles aux 10 % des meilleurs élèves de chaque lycée lorsqu’ils le demandent.
Décision 153
Permettre l’installation d’établissements privés conventionnés dans les quartiers.
L’autorisation d’ouverture d’établissements privés dans ces zones devrait pouvoir déroger aux restrictions nationales. En outre (cf. supra), il est proposé de permettre, dans un premier temps à titre expérimental, comme en Suède, l’installation dans les quartiers défavorisés d’établissements privés conventionnés, en accordant à chaque famille un financement global par élève, laissant aux parents la liberté de le dépenser dans l’école de leur choix, privée ou publique. Cela permettra, sans dépense budgétaire particulière, d’assurer une véritable égalité de traitement entre enfants de tous les milieux.
Décision 154
Favoriser l’accès des jeunes issus de la diversité aux grandes écoles.
Il convient d’inciter les grandes écoles à créer des voies de recrutement spécifiques pour favoriser la diversité, sur le modèle de Sciences-Po. On pourrait de la sorte fixer un taux de 10 % pour chaque promotion entrante et demander la publication annuelle des statistiques de recrutement de chaque établissement en matière de diversité par origine et par sexe.
[Note du Quotidien des ZEP : Le rapport Attali prône également la suppression de la carte scolaire, mesure elle aussi en cours d’application.]
A noter aussi dans ce rapport une décision , la 5 , qui serait d’"évaluer les professeurs sur leur capacité à faire progresser leurs élèves".
A méditer surtout dans les ZEP !