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Journée OZP 2008. Atelier "Le socle commun ? Chiche !", avec le CRAP et Education et Devenir

16 juillet 2008

Journée nationale OZP : 17 mai 2008

Atelier n°1

Le socle commun ? Chiche !

Intervenants  :
Patrice Bride,
CRAP

Guy de Roste,
Education et Devenir

Animateur  : Michèle Théodor,
Centre Alain Savary

Le titre de l’atelier, comme l’indique l’animatrice, propose un véritable défi, si ce n’est une provocation.
Il s’agit de mieux connaître la signification du « socle commun de compétences et de connaissances », de l’utiliser au mieux pour tenter d’assurer la réussite de tous les élèves lors de leur scolarité obligatoire, de passer au crible de nos réactions les critiques adressées très souvent à l’existence même de ce socle.

Patrice Bride, professeur de collège en histoire-géographie, membre du CRAP, résume les craintes et les critiques qu’adressent de nombreux collègues au texte sur le socle commun, devenu officiel mais restant, pour l’heure, presque sans effet pratique. Selon ces critiques, le socle serait un minimum de connaissances à atteindre, qui manquerait d’ambition à l’égard du système scolaire, une sorte de RMI scolaire.
C’est là confondre ce socle avec un « sous-programme ». Au reste, les enseignants ne parviennent pas à se détacher de la notion de programme, ce qui brouille les cartes quant à la définition et l’utilisation positive du socle commun.

Trois critiques principales sont à examiner et appellent des réponses.

1 - Le socle assignerait à tous un niveau de connaissances qui bloquerait tout
approfondissement, tout élargissement du ou des savoirs.
C’est là confondre connaissances et compétences. Or, le « socle commun » met en avant la notion de compétences, de savoir-faire, sans entraver l’acquisition de connaissances. Dès lors, les apprentissages scolaires consistent à mobiliser l’activité des élèves pour qu’ils parviennent à construire et à utiliser des compétences diverses dans toutes les disciplines.

2 - Le socle serait le « RMI » du système scolaire.
A cette critique on peut répondre que les compétences exigées sont multiples et classées selon sept piliers qui sont d’égale importance. Tout enseignant doit se préoccuper de l’ensemble des compétences désignées par le socle. Il ne s’agit pas d’un minimum, sauf si on ne considère qu’un seul pilier, selon la représentation que l’on se fait de « sa » discipline.

3 - Le socle serait un « résumé » de programmes.
Cette réduction ne correspond en rien au texte proposé par le « socle ». Bien au contraire, les programmes doivent apparaître, eu égard à la dynamique sur laquelle ouvre le socle, comme une simple « banque de ressources » aidant à réaliser les apprentissages, conduisant aux compétences, formant un socle de savoir-faire capable d’ouvrir sur des champs de connaissance multiples et variés
Patrice Bride indique que, de temps à autre, il vérifie que les exercices qu’il a proposés, les propos qu’il a tenus, sont bien en cohérence avec telle ou telle compétence attendue .C’est alors que le texte présentant le socle commun est utilisé comme livre de bord de l’enseignant, comme support d’une auto-évaluation.

Jean-Michel Zakhartchouk (CRAP) pense que les piliers 6 (compétences civiques) et 7 (autonomie, capacité d’initiative) sont particulièrement importants pour les écoles et les collèges situés en ZEP.

Certes, les textes qui leur correspondent entretiennent certaines confusions comme celle entre civilité et citoyenneté (pilier 6) ou comme l’insistance sur le respect des règles (pilier 7), mais, entre le « je dois » et le « je peux », tous les possibles ne sont-ils pas ouverts ?
Ces piliers incitent à la pédagogie coopérative. Il faut se saisir de cette opportunité pour engager les démarches de coopération, de solidarité, qui ont toujours animé les mouvements pédagogiques.
Toutefois, il serait regrettable d’isoler ces piliers 6 et 7 ; toutes les disciplines, et pas seulement l’éducation physique et sportive, doivent concourir, avec la vie scolaire, à mettre en place ces démarches citoyennes auxquelles les mouvements pédagogiques sont attachés.

Guy de Roste, principal de collège et membre de l’association « Education et Devenir », souhaite que chefs d’établissement et enseignants se centrent désormais sur les compétences des élèves et leur évaluation. Le socle peut y aider. La pédagogie par objectifs que recèle ce socle est loin d’avoir été suffisamment expérimentée. L’évaluation par objectifs n’est pas encore entrée dans les mœurs. Or, elle seule permettrait des évaluations qui ne soient pas des accumulations de notes ne voulant rien dire.

Cependant restent des questions à se poser et des difficultés à vaincre.
. Que faire pour les élèves qui ne parviendront pas à maîtriser ce socle de compétences ?
. Comment établir une progressivité et définir des « paliers » de compétences ?
. Comment mettre en œuvre une interdisciplinarité ou plutôt une transdisciplinarité et créer des interactions véritables entre disciplines ?
. Comment gérer des vitesses inégales d’acquisition des compétences visées ? Et qu’advient-il de la notation sur vingt ? La classe risque de rester une boite noire, ce qui nie une vraie politique d’établissement.

Débat

Il porte essentiellement sur la difficulté de convaincre les collègues de la possibilité de faire vivre ce socle et sur les formations continues nécessaires.


Un syndicaliste
note que les nouveaux programmes, notamment ceux de l’école primaire, vont à l’encontre de l’interprétation positive du socle qui vient d’être donnée. Dès lors, mieux vaut travailler sur les démarches et la mise en activité des élèves.

Plusieurs coordonnateurs de ZEP ou de REP affirment que les enseignants de premier degré et de second degré ne travaillent toujours pas ensemble. Or, cette coopération est nécessaire pour que le socle soit accepté et mis en œuvre.

Il serait nécessaire de mettre en place des stages sur site. Or, ils sont difficiles à organiser, plus en province qu’à Paris peut-être.

« Le socle, on n’en entend pas parler », disent plusieurs coordonnateurs et ce, malgré les efforts de certains professeurs référents. Des difficultés à entrer dans les programmes de 2002 subsistaient lorsque le socle est arrivé et puis maintenant on a de nouveaux programmes ! Les enseignants en ont assez de cette précipitation et de ces « mille-feuilles » « Si les programmes changent tous les deux ans, pourquoi s’y mettre ? », disent bien des enseignants.

Un participant fait remarquer que Claude Thélot parlait de 50 ans pour mettre en œuvre ce socle commun. Alors, tout espoir n’est pas perdu. Le jeu en vaut la peine », affirme Guy de Roste.

En conclusion s’enclenche une réflexion sur « la richesse perdue » des mouvements pédagogiques. Pourquoi leurs idées, leur expérience d’une pédagogie insistant sur les compétences et l’activité réelle des élèves restent-elles méconnues ?

Jean-Michel Zakhartchouk pense que les pédagogues sont trop modestes et ne savent pas répondre aux attaques des Le Bris et autres qui ne cessent d’attaquer avec une mauvaise foi évidente les partisans d’une réflexion pédagogique sérieuse et se préoccupant de la réussite de TOUS les élèves..

« Mais les difficultés de cet ordre, affirme Michèle Théodor, peuvent conduire à travailler en équipe !. »
Le socle commun est sans doute un des outils qui vont permettre aux enseignants de mieux travailler sur la nature des apprentissages des élèves et qui peuvent porter des fruits pour les élèves en difficulté.

Compte rendu rédigé par Francine Best

Ci-dessous une version en PDF à la mise en page plus élaborée

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