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Suppressions de postes, en ZEP notamment.

2 février 2005

Suppressions de postes, en ZEP notamment.

Extrait de Libération du 01.02.05 : Coups de chaud dans les collèges et lycées
Mobilisation d’élèves dans plusieurs établissements contre les suppressions de postes

Ça a fini par se voir. Lancées il y a trois ans, les milliers de suppressions de postes d’enseignants ou d’aides éducateurs se diluaient jusque-là dans les dizaines de milliers d’écoles, collèges et lycées. C’est fini. A mesure que les établissements scolaires prennent connaissance des moyens dont ils disposeront ¬ ou pas ¬ à la rentrée prochaine, les étincelles se multiplient.

Au lycée Pablo-Picasso de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), ce sont les élèves qui mobilisent contre le non-remplacement d’un de leurs professeurs, vacataire. Idem au lycée Chérioux de Vitry-sur-Seine, qui tente d’enflammer les lycéens contre les suppressions de moyens en général et contre « les réformes antilycéennes de Chirac-Fillon » en particulier.

Trois cents lycéens ont manifesté mardi dernier à Rennes pour les mêmes motifs. Le lycée Paul-Eluard de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) s’est remis en grève hier contre la suppression d’une des classes prépa du lycée (Libération du 27 janvier), tandis que les étudiants en BTS productique bois à la prestigieuse école Boulle (Paris) sont inquiets pour leur filière, qui doit être transférée dans un autre lycée. A Paris ou Marseille, les élus enseignants et de parents ont boycotté les réunions des comités techniques paritaires (CTP). A Paris, 2 500 heures seraient supprimées dans le secondaire dont 1 000 pour les collèges ; à Marseille, la dotation académique est en diminution de 197 emplois, dont 160 dans les collèges.

Samedi, quelques dizaines de parents ont manifesté à l’appel de la FCPE (fédération de parents classée à gauche) devant le ministère. La fédération est notamment inquiète « de la façon dont les [zones d’éducation prioritaire (ZEP) sont] victimes de la diminution des moyens ». Elle cite des suppressions de postes dans les ZEP du Gard, du Var, du Vaucluse ou du Finistère.

Dans le Finistère, justement, l’école de Kérénot et le collège de Plougasnou sont menacés de fermeture et ont reçu le soutien d’un ancien élève devenu célèbre, l’écrivain Michel Le Bris, qui s’émeut : « Une école, ce n’est pas simplement quelques salles, des tables et des chaises, ni même des postes d’enseignants, mais une mémoire, un lien entre les générations, une part de l’esprit d’un lieu, ce qui lui promet encore un futur. »

Même les administratifs s’y mettent, comme en témoigne la grève du lundi 24 à l’inspection académique de Rennes, liée à des redéploiements ¬ comprendre des suppressions de postes.

Ces mobilisations hivernales sont certes habituelles mais le contexte est particulier : outre les suppressions de moyens, la proximité de la présentation de la loi Fillon au Parlement et le moral retrouvé des syndicats après le succès de la mobilisation du 20 janvier. Tous ensemble, de nouveau ?

Emmanuel DAVIDENKOFF

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