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Des écoles du centre de Paris mieux dotées que celles en ZEP

18 février 2005

Extrait du « Parisien » du 17.02.05 : enseignement à deux vitesses ?

Le débat n’est pas vraiment nouveau mais il a repris de la vigueur à l’occasion des fermetures de classes envisagées pour la prochaine rentrée à Paris. Bertrand Delanoë envisagerait d’ailleurs d’écrire au recteur sur ce thème. « A situations égales, certaines écoles du XIIIème ne sont pas traitées de la même manière que des établissements du centre ou de l’ouest de Paris », tempête Serge Blisko, maire socialiste de cet arrondissement périphérique.

Edouard Rosselet, inspecteur d’académie, réfute pourtant toute idée de « collusion ou de complaisance » à l’égard de certains arrondissements. Il admet malgré tout la nécessité d’une « sauvegarde du service public ». « Parfois, fermer une classe, c’est mettre en péril l’école entière, souligne ainsi Nicolas Boudot, son directeur de cabinet. Un peu comme cela se passe en milieu rural. On est obligé de maintenir un service minimum et le maillage scolaire dans la capitale. » « Il s’agit en fait d’une histoire de concurrence avec le privé dans ces arrondissements, commente Nicolas Wallet, du syndicat SNUipp. On aboutit parfois à des situations paradoxales où certaines écoles du centre comptent moins d’élèves par classe que dans les ZEP. »

L’école de l’Arbre-Sec, dans le Ier, accueille ainsi cette année 195 élèves répartis dans 9 classes, soit une moyenne de moins de 22 élèves. Très loin du seuil requis pour conserver toutes ses classes. L’école a été mise sous « surveillance » par le rectorat mais aucune fermeture n’est prévue. « A chaque rentrée, on pense qu’on va y avoir droit mais ça ne vient pas, s’étonne presque une enseignante. Cette année, c’est la première fois que j’ai beaucoup d’élèves, j’ai une classe de... 22 enfants ! »

Par comparaison, l’école du 47, avenue d’Ivry (XIIIème) vient de subir une fermeture et devra fonctionner avec 9 classes et une moyenne d’un peu moins de 27 élèves l’an prochain. « On va se retrouver avec des classes à 30 élèves et 46 % des enfants qui rentrent en CP sont issus de deux maternelles situées en ZEP », s’inquiète le directeur, Marc Vinson. Le coeur de Paris ferait-il l’objet d’un traitement de faveur ? « Il est très difficile de toucher à des écoles que fréquentent les enfants des hommes politiques et des stars du show-biz », déplore Michel Delattre, du syndicat enseignant UNSA.

FG.

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