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Une histoire engagée de l’enseignement professionnel de 1984 à nos jours". Du baccalauréat professionnel aux campus des métiers et des qualifications, par Daniel Bloch, PUG (avec le concours du SNETAA), 1er sept. 2022, 154 pages (présentation ToutEduc)

23 août 2022

L’enseignement professionnel : un beau projet inachevé (Daniel Bloch)

"Dans les tous premiers jours de janvier 1985", le président de l’INPG (l’Institut national polytechnique de Grenoble) propose à Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l’Education nationale "que soit introduit, à côté du baccalauréat général et technologique, un nouveau baccalauréat, le baccalauréat professionnel". C’est ainsi que Daniel Bloch entame son "histoire engagée de l’enseignement professionnel, de 1984 à nos jours", un enseignement "trop souvent invisible, quand il n’est pas ostracisé, voire méprisé", comme le souligne dans sa préface Pascal Vivier, secrétaire général du SNETAA.

Cet ordre d’enseignement apparaît en effet comme essentiel, tant pour répondre aux besoins de l’économie française qui manque encore de techniciens et d’ingénieurs qu’à ceux des élèves, notamment ceux qui sortent "cabossés" du collège et dont, miraculeusement, "l’enseignement professionnel réussit à remettre d’aplomb une partie significative" ; l’ancien recteur ne cache pas sa sympathie pour ceux qui y consacrent leur vie professionnelle. Il ne cache pas non plus les difficultés qu’il a rencontrées, à l’inverse, avec le système scolaire. La "révolution culturelle" que représentait la création de ce baccalauréat s’est faite de façon "extra-utérine, n’impliquant ni l’administration centrale ni l’Inspection générale" qui, au fil des années, lui rendront la monnaie de sa pièce. Mais dans les différentes fonctions qu’il occupe, recteur notamment, Daniel Bloch continue de se battre, principalement pour trois causes. Il travaille, avec plusieurs ministres, à développer l’enseignement professionnel supérieur, pour lui-même et comme débouché de l’enseignement professionnel secondaire, et il continue de plaider pour que des places soient réservées aux "bac pro" dans les STS.

Autre combat, apporter à ces élèves le "capital culturel" qui leur manque et donc instituer un enseignement de la philosophie dans les lycées professionnels, ce qu’il a fait dans les trois académies dont il a eu la charge, Nantes, Montpellier et Reims, "sans en avoir demandé l’autorisation à qui que ce soit". La philosophie a été pour eux "libératrice en les transformant - ce sont eux qui l’ont dit - en lycéens ordinaires". Mais les freins à sa généralisation ont été "nombreux, y compris au sein des corps d’inspection qui considéraient que tous les élèves n’étaient pas capables de faire de la philosophie". Jean-Michel Blanquer a bien donné à cet enseignement une légitimité, "mais de façon modeste, avec des horaires insuffisants et sans l’honorabilité qui aurait consisté à lui attribuer un coefficient aux épreuves du baccalauréat".

Et surtout, Daniel Bloch a créé des classes de 3ème "de découverte professionnelle" pour les collégiens en grande difficulté. "Les résultats ont été à la hauteur des espérances", même si ces classes sont "moins efficaces que ne l’étaient les 4èmes et 3èmes professionnelles", mais elles se heurtent à l’opposition d’une partie du monde enseignant qui redoute la constitution d’une "filière ghetto". Le dispositif est maintenu sous des formes diverses par Luc Chatel, puis par Najat Vallaud-Belkacem et par Jean-Michel Blanquer, mais sans avoir "l’ampleur qui eût été nécessaire".

L’ouvrage, assez court, tient donc du récit documenté et du plaidoyer pour une voie qui a contribué "pour une part essentielle" à la transformation sociale qu’a connue le pays depuis quarante ans, mais pour laquelle "les marges de progrès demeurent considérables".

"Une histoire engagée de l’enseignement professionnel de 1984 à nos jours", Daniel Bloch, PUG (avec le concours du SNETAA), 154 pages, 20€

Extrait de touteduc.fr du 23.08.22

 

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