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Un dossier thématique de la revue Agora (INJEP) traite des jeunes, « riches » et « pauvres » : processus de socialisation. Des articles sur les jeunes de milieu populaire à l’université et sur les enfants de l’"ouverture sociale"

3 mai 2010

Le dossier thématique de la revue Agora débats/jeunesses n°53 est consacré à la question des inégalités et de leurs conséquences sur les processus de socialisation des jeunes

Un dossier coordonné par Francis Lebon et Chantal de Linares

Deux extraits du sommaire

La jeunesse populaire à l’épreuve du classement scolaire, par Stéphane Beaud :

Après avoir rappelé que le niveau de diplôme obtenu détermine plus que jamais l’intégration sociale et professionnelle des jeunes, l’auteur montre comment les classements scolaires opérés très précocement par l’école, la norme récente des études longues, la dévalorisation des études professionnelles pèsent sur les trajectoires scolaires et pénalisent fortement les jeunes majoritairement d’origine populaire. Ceux d’entre eux qui s’engagent dans des études supérieures vivent leur statut d’étudiant comme ambivalent. Cet article souligne fortement les divisions entre jeunesse populaire et jeunesse bourgeoise ainsi que les défaillances des politiques publiques.

Les enfants de l’« ouverture sociale ». Reçus et collés aux concours des grandes écoles, par Paul Pasquali

Cet article s’intéresse au devenir d’élèves scolarisés dans une « prépa » expérimentale pour bacheliers ZEP. Admis dans un lycée prestigieux, puis, pour certains, dans une grande école, ces jeunes font l’expérience d’un déplacement social qui ouvre leur horizon des possibles et les place dans un porte-à-faux plus ou moins durable. Après les concours, les collés sont contraints de reformuler leurs aspirations et de s’adapter à la « fac ». Les reçus aux grandes écoles, eux, voient leur « élection » confirmée et tentent de « faire avec » les tensions induites par leur déplacement.

Un extrait de l’introduction

Des ZEP aux grandes écoles

Les trajectoires scolaires atypiques analysées par Paul Pasquali montrent des concurrences éducatives et socialisatrices suscitées par une politique publique. Pour les jeunes issus de milieux populaires et scolarisés au lycée en zone d’éducation prioritaire (ZEP), la « prépa » apparaît comme un « sous-monde » qui se situe « en contraste au “monde de base” acquis au cours de la socialisation primaire » et rend nécessaire « l’acquisition de connaissances spécifiques de rôle12 ».

Ce « coup de pouce » institutionnel a des effets sur ces jeunes qui, s’ils doivent aménager la situation de « dédoublement » dans laquelle ils sont plongés, acquièrent des ressources morales, en particulier de l’ambition. L’article de Paul Pasquali apporte en effet un éclairage sur des parcours bien d’actualité ! Des élèves de ZEP intègrent une classe de « prépa-sup expé » qui doit leur permettre de suivre des études supérieures le plus souvent réservées aux enfants de l’élite, pour accéder à une pleine réussite scolaire, sésame dans la société française pour être classé en haut de la hiérarchie sociale13.

Les parcours analysés par l’auteur montrent bien comment cette mobilité dans l’entre-deux (entre un milieu populaire et un milieu favorisé), même si la réussite est là, même si les élèves « tirent de leurs succès scolaires des profits symboliques ou matériels », contraint à trouver des arrangements avec ce qu’ils restent : « des jeunes d’origine défavorisée » qu’ils soient reçus ou collés.

L’année de préparation qu’elle soit ou non couronnée de succès aura été une expérience de la mobilité faite par « un ensemble d’allers-retours symboliques et géographiques ». Quand la réussite en milieu favorisé est soutenue par un narcissisme familial bien constitué et génère une sorte d’allant-de-soi quant à la réussite, en milieu populaire elle fait porter sur l’élève une lourde responsabilité puisqu’il incarne des espoirs d’ascension. Il peut y trouver d’ailleurs, au moins dans un premier temps, un soutien familial qu’il peut mobiliser pour « réussir ».

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Cette information est extraite de La Lettre d’information qui est éditée par la mission Communication du Secrétariat général du comité interministériel des villes

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