L’éditorial de ce numéro d’ X.Y.ZEP est très important. Une des clés de la réussite de l’éducation prioritaire s’y trouve. Il faudrait que ce texte soit lu largement car tous les débats sur le « maintien des exigences » et sur « l’image des ZEP » qui n’ont pas intégré cette donnée sont vains. Les appellations et les étiquetages peuvent entraîner, nous dit-on ici justement, des stigmatisations qui réduiront à néant tous les efforts pédagogiques entrepris et toutes les sortes de moyens apportés.
Le Centre Alain Savary poursuit donc son travail de recherche et de réflexion de fond : il faudrait que tous les acteurs de l’éducation prioritaire lisent régulièrement ce petit bulletin qui se bonifie au cours des années.
Cela dit, pourquoi le Centre Alain Savary a-t-il repris, il y a quelques temps, l’appellation ancienne (1993) de « Centre national de ressources sur les pratiques éducatives et sociales en milieux difficiles » ? Voilà exactement ce qui est dénoncé dans l’édito. Des « milieux difficiles » ? Que cela signifie-t-il scientifiquement ? Rien, il n’y a aucune définition. Il ne s’agit que de représentation négative de certains « milieux ». Représentations du corps enseignant et du Français moyen devant des situations où le service public de l’Education nationale peine à s’adapter pour assurer ses missions. Ce qui est difficile c’est l’adaptation à faire par le service public, ce n’est pas le public ou le milieu dans lequel il vit !
Le Centre Alain Savary s’est appelé ensuite « Centre national de ressources pour l’éducation prioritaire » et je comprends que l’on ne cite plus ce titre qui n’a jamais correspondu ni à sa nature, ni à ses objectifs ni à ses moyens. Mais pourquoi réutiliser un titre non valable institutionnellement et dangereux, on nous l’explique bien ici, pédagogiquement et socialement ?
Le nom du ministre Alain Savary, créateur des ZEP en 1981, serait suffisant.
Et, s’il faut un complément, pourquoi ne pas indiquer qu’il s’agit du « Département de l’Institut National de recherche Pédagogique (INRP) spécialisé pour l’éducation prioritaire ». Tout serait dit et on ne stigmatiserait pas des populations appartenant à des « milieux difficiles » conceptuellement incertains mais très clairs pour la dénonciation publique a priori.
« Les professionnels de l’éducation doivent rester particulièrement vigilants sur le choix des mots et être conscients de leur impact » écrit très justement Christiane Cavet dans cet excellent bulletin.
Je ne suis pas enseignante, c’est au titre d’animatrice socio-culturel que la crétion de P.R.E. m’a touché. Habitante d’un quartier défavorisé et stigmatisé j’ai commencé par donner de mon temps au centre social de ce quartier : en accompagnement à la scolarité et en atelier d’arts plastiques.
Quelques mois plus tard j’ai accepté une embauche de quelques heures par semaine et continué mon bénévolat en accompagnement à la scolarité car j’y avais trouvé un élément clé dans le lien avec les familles. Depuis j’ai été embauché à plein temps et j’ai travaillé à développer l’accompagnement à la scolarité en direction des élémentaires et des adolescents ( collège et lycée ) . Peu de moyens humains, Des subventions CLASS et Contrat de ville insuffisantes, je ralais, pestais et me démenais avec l’équipe pour faire vivre cette action et apporter aux familles, aux enfants et jeunes ce que nous pouvions. Le partenariat avec les écoles du quartier et le collège de secteur était casi inexistant, malgré notre volonté, rien n’arrivait à percer de ce côté là.
Toutefois le directeur d’une des écoles élémentaire qui est aussi coordinateur ZEP me confie que ses collègues sont contents des progrés scolaires de certains enfants que nous accueillons, qu’il est content du travail que je fais en inter-classe , activité théatre, et cela m’encourage. Nous commençons à tisser des liens. Sur l’autre école élémentaire , la résistance moins forte du directeur nous permet d’avancer aussi. Au niveau du collège notre seul lien passe par l’A.S. qui ne fait pas, de fait, partie de l’éducation nationale , le directeur nous ignore, la CPE aussi. La mairie fait un appel au bénévolat (ce que nous faisions avec beaucoup moins de résultat) et cela nous permet d’accueillir enfin des bénévoles motivés , qui n’ont pas peur du quartier, et avec qui nous travaillons de mieux en mieux, l’équipe s’étoffe, notre projet évolue de façon satisfaisante.
Parallèlement j’entends parler pour la première fois du PRE et suis invitée sur les réunions de mise en place du projet. Chacun prend la parole et comme par miracle le partenariat se met en place, nous sommes tous là pour les mêmes raisons, faciliter la réussite des enfants et jeunes. Les partenaires Sociaux sont frileux, mais ils soulèvent avec raison, le problème d’une aide individuelle et nominative qui nous conduirait à donner à la mairie des éléments au sujet desquels, unanimement, nous sommes tous opposés. Nous proposons un projet de renforcement d’accompagnement à la scolarité en lien avec les écoles et le collège, à l’intérieur duquel la parentalité est bien sûr mise en avant ( travail sur le passage du CM2 à la sixième avec les familles des enfants, rencontres débats ...) en précisant que nous sommes daccord pour rendre compte sur un effectif, sur une évaluation du projet, mais que nous garderons par devers nous les données nominatives.
Ce projet est accepté, le budget est voté et à l’heure actuelle j’ ai un mi-temps de coordinatrice de l’action accompagnement à la scolarité sur le centre social, les liens avec écoles et au collège sont désormais existantes, porteuses d’espoir, nous accueillerons plus d’enfants dans de meilleures conditions : embauches d’animateurs, tous les bénévoles reviennent, création d’activité d’expression avec un intervenant formé ( théatre, atelier d’écriture) sur les écoles et sur le temps d’accompagnement à la scolarité, présentation du projet à l’équipe éducative des écoles ...
Je ne peux que me féliciter de l’apport du PRE et souligner l’effet de la mise en place efficace du partenariat des acteurs sociaux et éducatifs de la ZEP. Evidemment j’ai encore plein de doutes et de questions, le budget est reconductible tous les ans, tous ceci est encore fragile. Pour nous aussi l’aide efficace passe par le financement de moyens humains et par le respect de nos convictions de travailleurs sociaux. Je suis certaines que la réussite éducative ( et non scolaire je précise ) passe par le travail partenarial de tous les acteurs de la ZEP, le soutien aux familles qui sont facilement oubliées certaines fois ( voir culpabilisées ) et la valorisation des enfants et jeunes. Le PRE accompagne le RAR , prendre l’élève dans sa globalité ( vie de famille, vie de quartier, ressources à sa portée, loisirs dont il dispose ...) et prendre en compte toutes les structures qui peuvent y contribuer me semble logique.
Que les professeurs se sentent donc encouragés dans leur travail et regardent l’apport qu’ils peuvent trouver en dehors de l’éducation nationale, plutôt que de rester centrés sur ce seul univers.
Je ne sais si j’ai pu répondre aux questions posées, Les faits exposés ne concernant que la mise en place du PRE, sachant que celle ci dépent du réseau partenarial existant et qu’il peut être différent d’une ZEP à l’autre.
Coordinatrice d’accompagnement à la scolarité
Dans ma ZEP-RAR, on a reçu un schéma à remplir, envoyé par le niveau départemental (ou rectoral, je ne sais). Il y a donc déjà eu une réunion pour le remplir, ce qui sera vite fait.
Cela est choquant car remplir des cases toutes préparées, ce n’est pas élaborer collectivement un projet localement adapté partenarial et interdegrés.
Pourtant, à la réception de ce texte, on a apprécié. En effet, par deux fois depuis 1999 on a élaboré en équipe un projet qui nous semblait être exactement ce qui convenait à notre ZEP et il nous a été retoqué par l’administration parce que "hors sujet" !
Quand aura-t-on des relations adultes entre administration et base ?
Que les Cahiers de doléances de 1789 aient eu du mal à s’élaborer et aient eu recours à des schémas tout préparés, on le comprend (même si c’est regrettable). En revanche, 120 ans plus tard, cette volonté administrative de tout encadrer est mortifère. De même qu’est mortifère l’imprécision quand il n’y a aucun cadre donné par celui qui décide ensuite tout seul. Le travail en commun, et lui seul, peut aboutir à satisfaire les deux "camps".
Je suis à la recherche d’informations sur les modalités d’élaboration des projets ambition réussite.
Qui les écrit, comment la communauté éducative a -t-elle été associée à la préparartion de ces projets, comment ont-ils été validés ? Quels en sont les axes ? Dommage qu’il n’existe pas un espace de mutualisation des projets...
Bonjour,
Quel réconfort pour nous de pouvoir contacter une équipe ambition réussite.
Je suis "prof référent" histoire-géo avec 3 assitants pédagogiques nommés depuis la rentrée dans un collège.
Nous avons ciblé avec le Principal quelques objectifs (priorité aux 6ème, aide aux professeurs nouvellement nommés) et nous sommes très motivés mais nous aurions besoin de quelques pistes pour nous organiser...
Pourriez-vous nous expliquer très succintement comment vous fonctionnez ?
D’avance, MERCI !!
Bonjour !
Quel réconfort pour nous de pouvoir contacter une équipe ambition réussite !Je suis "prof référent " histoire-géo avec 3 assistants pédagogiques nommés depuis la rentrée dans un collège.
Nous avons ciblé quelques objectifs avec le Principal (priorité aux 6ème ,aide aux professeurs nouvellement nommés) et nous sommes très motivés mais nous aurions besoin de quelques pistes pour nous organiser...Pourriez-vous nous expliquer très succintement comment vous fonctionnez ?
D’avance, MERCI !!
je me pose une question simple : que devient l’éducation prioritaire sans les coordonnateurs ?
postes non pourvus, postes disparus, passage de temps plein à mi-temps qui devient la règle ...
n’est-on pas en train d’assister à une mise en touche voire à une disparition qui ne se dit pas ? en toute discrétion....
il me semblait pourtant qu’éducation prioritaire rimait avec cohérence des actions, évaluation, suivi, accompagnement, partenariat et territoire ...tâches qui nécessitaient bien une personne pour oeuvrer à tout ça..
or il semble que le coordonnateur d’indispensable qu’il était soit devenu inutile voire gênant ...
redéfinir ses missions, ne pas le laisser désespérement seul face à ce travail de titan certainement ... mais le supprimer même en douceur ?
quelle idée de l’éducation prioritaire, quelles évolutions de notre système éducatif se cachent derrière ce danger de disparition ?
Bonjour,
Je viens de prendre connaissance de votre site et j’avoue que je suis très intéressé par toutes vos activités. Je suis formateur-enseignant de métier et je souhaiterais assister à une de ces rencontres que vous organisez bientôt pendant quelques jours. Celle du 4 octobre 2006 me conviendrait, pour peu que vous m’acceptiez et que je réponde aux critères de participation.
Mes salutations.
Farid B
novembre 2005 : URGENCE - émeutes dans les quartiers.
Qu’est ce que ces jeunes font dans la rue au lieu d’être...au collège ? Pas "dans les écoles", "au collège" ! Résultat : "collège ambition réussite"... euh non "Réseau ambition réussite"... ben oui mais collège quand même !
Dans notre ville moyenne, la mixité sociale est réalisée dans les collèges qui recrutent sur les villages voisins (favorisés) et les quartiers de la ville (souvent défavorisés voire très défavorisés). Mixité réalisée dans les collèges... pas dans les écoles !
Pour nous, le résultat de la réforme des ZEP telle qu’elle est envisagée, c’est que 2 groupes scolaires déjà classés en ZEP et 1 groupe scolaire classé en REP pourraient sortir de l’Education Prioritaire puisque ce sont des écoles... et pas des collèges ! Autre conséquence, 2 autres groupes scolaires qui pourraient prétendre intégrer l’Education Prioritaire (la refonte de la carte des ZEP a du bon) ne pourront pas car ce sont des écoles ...
Alors, qu’on veuille éteindre le feu (et préparer les élections) pourquoi pas, d’où l’intérêt de travailler sur le collège (qui en a besoin) mais, bon sang, il ne faudrait pas fournir le bois et les allumettes pour les prochains incendies qui pourraient bien être allumés par des "petiots" qu’on aura pas vu venir parce que les écoles auront été oubliées !
D’où les questions suivantes :
– Peut-il y avoir une ZEP 2 composée uniquement des écoles de la ville ? (certaines stagnent tout de même à 80% de CSP défavorisées depuis 3 ans !)
– Où va se situer la barrière entre EP2 et EP 3 ? selon quels critères ?
Un coordonnateur de ZEP/REP dans les écoles... et le collège
il y une difference majeure entre le lycée de saint nazaire et le lycée à seine saint denis.
je renvois pour toute information concernant le lycée experimentale de saint nazaire sur wikipedia.
Concernant le logement. Il est impossible malgrés des projet annuelle en ce sens, d’élaborer un internat. Il s’agit de conflit financier, de trouver un logement adapter pour.
Sachez madame que l’état loin de nous aider, mettra des batons dans les roues d’un tel projet.
C’est bien malheureux et nous en sommes désolé.
Un éléve du lycée experimentale.
j habite rue pierre albrand ( 200 m a pied de ce collége) et tous les matins j’utilise mon véhicule pour amener mon fils (40 minutes de trajet a/r) au fin fond des chutes lavies (collége lacordaire) je paye 220 euros par mois.Je travaille à la gare st charles (agent de maîtrise à la SNCF)
c ’est la seule solution que j ’ai trouvé pour que mon fils est un statut social supérieur au mien
Messieurs les bons penseurs lorsque vous mettrez vos enfants dans ce collége je vous rejoindrai
Un partisan du service public.
cordialement
Je me permets de signaler une initiative lancée sur le site Éppee (Échanges de Pratiques Pédagogiques des Écoles d’Épinay-sur-Seine...et d’ailleurs) concernant l’opportunité d’utiliser en classe “l’affaire Zidane” pour son côté exemplaire.
Par ailleurs, le forum du site de Philippe Mérieu contient plusieurs interventions intéressantes en lien avec l’événement.
Cordialement,
accroite le controle sur la vie privée des femmes en familialisant les ressources et en généralisant le statut discriminant de cohabitant.
creer par le vote d’une loi une inégalité de droit qui permettra au conseil généraux de manger leurs pauvres à la sauce locale
porter un coup fatal à la laicité par l’immiction d’associations caritatives religieuse dans la vie privée des plus pauvres (encore une fois des femmes puisque nous sommes les plus concernées par la précarité)
dans les fait trouver un réservoir de main d’oeuvre à bas prix et la forcer à executer les boulots les plus sordides, et les plus mal payes en dissimulant la baisse du prix du travail !!!
Le projet du MEDEF et de Martin Hirsch :
Nous faire traverser le périphérique les yeux bandés !!
Certain(e)s d’entre nous néanmoins les ont gardés ouverts.
Le collège des explorateurs était en "Réseau d’éducation prioritaire" jusqu’en 2004.
je suis enseignante en lettres modernes dans un collège de seine saint denis et vais occuper le poste de professeur référent qui implique donc de se pencher très concrètement sur la liaison école-collège. Si ma situation vous semble intéressante pour votre article je suis prête à vous communiquer expériences et/ ou informations.
Cordialement.