Dans la ZEP de Saint-Nazaire (44)

25 mai 2005

Extrait de « maville.com » du 25.05.05 : la mixité sociale cale encore à l’école

Même si les motifs de demandes de dérogation sont dans la plupart des cas fondés, trop de familles cherchent encore à éviter les écoles situées en zone d’éducation prioritaire

Les écoles situées en ZEP (ici Albert-Camus) sont les plus évitées par le fait des dérogations. La mixité sociale y garantît pourtant une évolution intéressante pour tous les élèves

Le cliché reste tenace : « Ecole de ZEP, école à problèmes. » Le travail fourni par les équipes éducatives demeure mal reconnu par certains parents qui refusent de croire à la mixité sociale, terme choisi par l’institution pour décrire le mélange à l’école d’enfants issus de milieux défavorisés et de familles aux revenus plus confortables. Les chiffres parlent : les écoles Pierre-Brossolette dans le quartier du Petit-Caporal, Albert-Camus à Avalix, Bayet-Escurat à la Chesnaie, Gambetta à Toutes-Aides, écoles de ZEP, sont celles qui perdent le plus d’élèves habitant le périmètre de l’école. « Ce n’est pas nouveau, mais ce qui est embêtant c’est que ça ne change pas malgré la naissance de lotissements autour des immeubles. » Isabelle Taghersout, directrice de l’école Pierre-Brossolette et déléguée syndicale Sgen-CFDT, siège depuis dix ans à la commission de dérogation. Souvent avec fermeté, mais toujours en essayant de comprendre chaque cas particulier, elle participe au contrôle avec d’autres représentants syndicaux, de parents, d’élus et de fonctionnaires de la ville. La mixité initiée par la politique du logement n’a donc pas l’impact qu’elle devrait avoir. « Seulement 20 % d’enfants de nouveaux lotissements viennent à Brossolette. 50 % vont dans le privé, 30 % obtiennent des dérogations », cite en exemple l’institutrice. La conséquence sur les ouvertures ou les fermetures de classes n’est pas négligeable. Isabelle Taghersout le sait, la commission ne règle pas tous les problèmes, mais elle sait être intransigeante et efficace. « La création d’une deuxième commission, en juin, va nous donner plus de poids. Si la baisse du nombre de demandes de dérogations se poursuit, ce sera encourageant. »

Reste aussi à faire savoir que les écoles de ZEP ne sont pas ce que certains voudraient faire croire. « Le message doit passer : les bons élèves, nous savons nous aussi les tirer vers le haut. »
Frédéric Salle

Lire l’article

Répondre à cet article