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Quelques remarques d’Anne Armand sur la spécificité de la pédagogie et de l’accompagnement en ZEP, d’après son article publié dans "Administration & Education" (déc. 2011)

11 janvier 2012

Des RAR aux ÉCLAIR :
comment répondre au défi de l’égalité des chances de réussite scolaire ?
Anne ARMAND

Quel bilan pédagogique de cinq années de politique éducative et quelles
perspectives dessiner pour donner un sens au concept d’inclusion en
éducation prioritaire ?

Cet article est extrait de l’important numéro de décembre 2011 d’Administration & Education", dont nous avons publié récemment le sommaire complet "L’école au défi del’inclusion"

 

Faute de pouvoir reproduire l’ensemble de cet article très dense de 9 p., nous avons relevé quelques phrases significatives.

 

p. 2
Effets positifs
L’attention de tous les acteurs s’est focalisée sur le coeur de la classe, sur l’action d’enseignement, sur la réflexion didactique et pédagogique. La création des professeurs dits « référents » ou « supplémentaires » ou « d’appui » selon les académies a tout d’abord permis une connaissance effective de l’autre cycle.

S’ajoute à cela la possibilité, grâce aux enseignants supplémentaires et aux assistants pédagogiques, d’avoir plus d’un adulte dans une classe. On peut dire que le début d’une démarche d’inclusion se met alors en place, à partir du moment où l’on dépasse la logique de remédiation [...] pour entrer dans une logique nouvelle : intervenir « avant » [...]

p. 3
Cette attention portée davantage à l’élève dans sa
singularité [...] et dans sa globalité [...] au fil des années est devenue une des caractéristiques des RAR.

p. 4
Points de blocage
Mais [...] bien peu d’innovations ont pu être observées.
Quasiment aucune la première année, un peu plus ensuite avec la mise en place de cours en barrettes pour pouvoir faire varier les effectifs des groupes. Et, présentée comme la perle de l’innovation, la co-animation, assez souvent décevante à observer.

p. 4
Comment répondre au défi de l’inclusion en éducation prioritaire ?

Programmes et objectifs
Une situation préoccupante est évoquée assez généralement par les enseignants référents de collège qui, rappelons-le, sont nécessairement des « volontaires » dans une démarche d’innovation pédagogique. Autant ils sont désormais à l’aise dans leur rôle de « référent », autant ils « font profil bas » parmi leurs collègues enseignant la même discipline qu’eux.

p. 7
Egalité, individualisation, personnification
L’individualisation, la prise en compte d’un « individu » ne s’inscrit pas
aisément dans la politique d’éducation prioritaire, construite sur la prise en compte de territoires, à l’inverse de la discrimination positive anglo-saxonne.
L’individualisation ne va pas de soi chez les enseignants, surtout si l’on ne cherche pas à la définir avant de vouloir la mettre en oeuvre.

[…] On connaît aussi ce constat : certains élèves ne travaillent que dans le cadre du PPRE, du dispositif d’aide, en attendent tout, et ne font rien en classe. Il peut être très difficile pour un élève de passer du groupe classe à la situation individuelle si on ne l’aide pas à gérer chacun de ces moments dans ses spécificités. La notion de « personnalisation » semble donc plus opératoire que celle
d’individualisation dans le domaine des apprentissages (adapter la
constitution d’un groupe, la durée, le contenu d’enseignement, la modalité de travail et d’évaluation en fonction des besoins des élèves).

p. 8
La définition du statut d’enseignant a été percutée par la politique RAR, puis par le programme CLAIR. Qu’est-ce qu’un professeur référent ? Un professeur expérimenté, ce que dément immédiatement la réalité dans les académies les plus en difficultés, parce qu’il n’y a pas d’enseignants expérimentés dans les collèges en très grande difficulté.

[…] Le programme CLAIR, instituant les préfets des études, orientent les missions des ex-enseignants référents vers celles des CPE ; beaucoup de CPE ont d’ailleurs spontanément répondu à l’appel d’offre de cette mission.

p.8

[…] S’il y a un métier qui ne s’apprend pas à l’université, c’est bien celui d’enseignant en éducation prioritaire.

Les RAR, puis les ÉCLAIR, sont les lieux où l’on demande le plus
explicitement aux enseignants d’entrer dans l’évaluation de la performance : celle de leurs élèves, bien évidemment, mais aussi la leur.

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