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Présidentielle. Le discours de Nicolas Sarkozy sur l’éducation (Montpellier, 28 février 2012) avec le texte intégral en PDF. Les réactions

29 février 2012

LE DISCOURS

Le texte intégral du discours sur le site de l’UMP

 

COLLEGE. "Il faudra repenser complétement le collège", estime le candidat pour qui "la multiplicité des professeurs contribue à déstabiliser" les enfants qui y arrivent. Il faudrait donc des "professeurs polyvalents" en 6ème et 5ème, puis, en 4ème, dès lors que les savoirs fondamentaux sont acquis, diversifier les parcours de formation. "Le collège unique a fait exploser les inégalités au lieu de les réduire."

PEDAGOGIE. N. Sarkozy voudrait des "études surveillées du CP à la terminale". Il n’est "pas favorable à la suppression du redoublement, qui serait un signal de complaisance", ni "à la suppression des notes" et voudrait la "généralisation des groupes de niveau à l’école comme au collège".

ENSEIGNANTS. Après avoir dénoncé le corporatisme, et exalté une école qui est l’affaire de tous, "au coeur de la République" et qui "appartient d’abord à toutes les familles de France qui leur confient leurs enfants", il propose, sur la base du volontariat aux enseignants du second degré, d’être présents 8 heures de plus par semaine dans l’établissement, et de bénéficier d’une augmentation de salaire de 25 %.

"Je souhaite qu’ils disposent d’un bureau pour recevoir leurs élèves", notamment parce qu’il y a "des choses intimes qui doivent se dire" et qui ne peuvent l’être dans la classe.

PARENTS. En ce qui concerne les parents, le candidat considère qu’ "on est responsable de ses enfants" et que "la société n’est pas responsable de tout". Il indique qu’il y a eu en tout "171 suspensions des allocations familiales". Il ajoute qu’il "est du devoir des parents de suivre l’éducation de leurs enfants" et que "chaque année", ils pourraient avoir "l’obligation d’inscrire eux-mêmes leurs enfants auprès de l’enseignant ou du professeur principal".

ETABLISSEMENTS. Le candidat souhaite donner à chaque établissement le pouvoir de recruter directement leurs enseignants, avec des "régimes indemnitaires différenciés".

Extrait de touteduc.fr du 28.02.12 Nicolas Sarkozy fait du collège l’enjeu d’un second mandat

 

Selon Nicolas Sarkozy, seront ainsi "résolus deux problèmes : celui de l’augmentation de la présence des adultes" dans les établissements scolaires, et "celui de l’amélioration du statut des enseignants". D’après son entourage, un nouveau corps de professeurs certifiés (titulaires d’un Capès) serait ainsi créé.

L’entourage du candidat a également annoncé à la presse, à l’issue de son discours, que les instituteurs seraient "exonérés" de la règle selon laquelle un fonctionnaire sur deux partant à la retraite n’est pas remplacé.

Extrait de challenges.fr du 29.02.12 : Sarkozy propose aux enseignants de travailler plus pour gagner plus

 

Dans son discours sur l’école mardi à Montpellier, Nicolas Sarkozy renverse un à un les grands mythes éducatifs, du collège unique au statut des enseignants. Une politique de la terre brûlée pour un bilan difficile à vendre.

[...] Ce nouveau statut vise les titulaires du capes qui pourront intégrer un nouveau corps en échange d’une meilleure rémunération et d’un temps de travail plus important, précise à LExpress son conseiller éducation Jean-Baptiste de Froment.

[...] Nicolas Sarkozy s’attaque à un autre totem : le collège unique. "Avec le collège unique, la sélection par l’échec et l’orientation par défaut était louable. Mais le collège unique a fait exploser les inégalités au lieu de les réduire, cette vérité je la martèlerai". Nicolas Sarkozy propose donc des professeurs moins nombreux en 6ème et 5ème et des enseignements regroupés : disciplines littéraires d’un côté et enseignements scientifiques de l’autre. Puis dès la quatrième s’ouvrirait pour les élèves l’heure d’un "premier choix" d’orientation.

Extrait de lexpress.fr du 29.02.12 : Sarkozy ou la stratégie de la terre brûlée

 

« L’Ecole appartient d’abord à toutes les familles de France ». Dans son discours sur l’éducation à Montpellier le 28 février, Nicolas Sarkozy a d’emblée opposé enseignants et familles. Un discours très politique où l’on remarquera un grand absent et finalement quatre propositions.

« Pendant les 5 années qui viennent c’est à l’école que je veux donner la priorité » a-t-il promis. Il la définit avec 4 objectifs. Le premier concerne l’augmentation du temps de travail des enseignants. « Nos enseignants sont mal payés parce qu’ils sont trop nombreux » a-t-il déclaré. Il propose aux enseignants volontaires de travailler 26 heures de cours (au lieu de 18) pour une augmentation de 25%. Le candidat UMP souhaite également augmenter l’autonomie des établissements scolaires en leur donnant la possibilité de recruter directement les enseignants et en variant les rémunérations. N Sarkozy s’est fait aussi l’apôtre de la sélection précoce. Jugeant que le collège unique a échoué, il souhaite des classes de niveau et une sélection à la fin de la 5ème, « le socle étant acquis » à ce moment là… Enfin il veut également s’attaquer au bac pour en relever le niveau.

[...]
Au bout d’une heure de discours, le président de la République avait fait l’impasse sur des points importants. La question des rythmes scolaires n’a pas été évoquée dans son discours. Plus surprenant encore, à aucun moment l’enseignement primaire n’est apparu dans le discours alors même qu’il se propose de lutter contre l’échec scolaire.

Extrait de lecafepedagogique.net du 29.02.12 : Sarkozy : Plus qu’un programme, une stratégie qui oppose enseignants et familles sur l’Ecole

 

Notes du QdZ :
Nous relevons ici l’absence ou la discrétion de certains thèmes.
 Dans le passage sur l’autonomie des établissements, Nicolas Sarkozy n’a pas cité le programme Eclair. Il a évoqué seulement "la nécessité de "valoriser les enseignants qui veulent travailler dans les établissements les plus difficiles".
 Dans son bilan, le candidat n’a fait qu’une brève allusion à l’assouplissement de la carte scolaire, qui a « desserré le carcan des ghettos scolaires ».
 Comme le fait remarquer le "Café pédagogique", le thème des rythmes scolaires était également absent du discours.
 Dans le passage sur la l’école de l’autorité", il a rappelé la création des ERS pour "quelques perturbateurs"," les cas les plus difficiles", sans citer le thème de la violence scolaire.
 Enfin, le discours était centré sur le collège en laissant une place très minime au primaire et à la maternelle.

 

LES REACTIONS

Comme souvent, c’est le "Café pédagogique" qui est le plus complet dans le relevé des réactions, qu’il a lui-même sollicitées.

Surprenant pour les uns, agressif pour les autres, le discours de Nicolas Sarkozy sur l’éducation froisse les acteurs de l’Ecole. A commencer par les parents.

« Sarkozy n’écoute pas les parents », a déclaré au Café Jean-Jacques Hazan, président de la Fcpe

« Le bilan de N Sarkozy en matière scolaire est désastreux », nous a confié Thierry Cadart, secrétaire général du Sgen Cfdt.

« Il refait le coup de 2007 sur la reconnaissance du métier. [...], nous a expliqué Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp. Mais ce qui le frappe en premier c’est l’impasse sur le primaire.

« Je suis désagréablement surpris », nous confie Vincent Peillon, chargé de l’éducation auprès de F Hollande. « C’est un discours désolant et très agressif. N Sarkozy parle des internats d’excellence (0,02% des élèves), des ERS (100 élèves !) mais il ne dit rien sur les lycées professionnels, rien sur la maternelle, rien sur l’élémentaire, là où tout se joue, rien sur la formation des enseignants.

Pour François Cocq, responsable des questions d’éducation au Front de Gauche, interrogé par le Café, le discours de N. Sarkozy exprime clairement le choix de l’individualisme contre la responsabilité collectivement assumée de la réussite de tous les élèves.

Extrait de cafepedagogique.net du 29.02.12 : Les réactions au discours de Montpellier

 

Lire l’analyse du discours du candidat dans la revue de presse de Philippe Watrelot (CRAP - Cahiers pédagogiques) le 29.02.12

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