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Présidentielle. François Hollande, en visite dans un RRS des Hauts-de-Seine, confirme la priorité donnée au primaire, aux classes charnières (6ème) et à l’éducation prioritaire. Le reportage-communiqué sur le site du candidat

7 mars 2012

François Hollande a affirmé mardi qu’il affec­te­rait les moyens pour l’Education en prio­rité pour "le pri­maire, les classes char­nières [la 6ème] et les zones prio­ri­taires" et indi­qué que la ques­tion des salaires des ensei­gnants ferait par­tie d’une "négociation".

Le can­di­dat socia­liste à l’Elysée s’exprimait lors d’une table ronde avec la com­mu­nauté éduca­tive du col­lège Edouard-Manet de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de Seine), pour lequel est prévu à la ren­trée pro­chaine une dimi­nu­tion des heures d’enseignement.

Extrait de vousnousils.fr du 06.03.12 : Hollande : moyens éducatifs en priorité pour le primaire, les classes charnières et les ZEP

 

Bruno Julliard a aussi rappelé en marge de cette visite que les 12 000 postes annuels sur 5 ans qu’on pouvait imaginer étaient peut-être un modèle trop mathématique. M. Hollande a en effet précisé que serait mis en place un pré-recrutement des enseignants dès l’année de licence.

Une fois que le dispositif portera ses fruits et que le vivier de candidats enseignants s’étoffera, les recrutements pourront trouver preneurs, alors que les premières années il sera difficile d’augmenter de manière conséquente les postes aux concours enseignants.

Extrait de lemonde.fr du 06.03.12 : François Hollande choisit les Hauts-de-Seine pour répondre aux propositions sur l’école du candidat Sarkozy

 

Le reportage sur le site du candidat (07.03.12)

Le 6 mars, François Hollande s’est rendu dans un établissement ZEP de Villeneuve-la-Garenne dans les Hauts-de-Seine. Au collège, Edouard Manet, le candidat a écouté les enseignants et les parents d’élèves inquiets pour l’avenir des élèves et de l’école publique.

Aujourd’hui, François Hollande a précisé que parmi les 60 000 postes créés dans l’Education nationale, les nouvelles affectations iraient en priorité aux :
 écoles primaires,
 établissements en Zone d’éducation prioritaire (ZEP)
 classes charnières telles que la sixième et la seconde.

« On ne peut pas faire un chantage sur l’avenir de nos enfants ! On ne peut pas brader l’école publique ! », s’insurge un parent d’élève du collège Edouard Manet de Villeneuve-la-Garenne. Dans cet établissement classé en zone d’éducation prioritaire (ZEP), les conditions d’enseignement se sont dégradées depuis cinq ans, tandis que les élèves cumulent déjà plus de difficultés scolaires et sociales qu’ailleurs. « En 2011, 58% des élèves ont obtenu leur brevet, ce qui est inférieur de 28% à la moyenne de l’académie. Nous connaissons donc des difficultés scolaires lourdes, précise Mickaël Gamrasne, professeur d’histoire-géographie. Et on est également dans difficultés sociales lourdes puisqu’un élève sur deux dans l’établissement est issu de catégorie socio-professionnelle défavorisée, tandis qu’à côté il y en a un sur 20 ». Difficultés accrues donc, mais des moyens insuffisants et à la baisse.

« On nous met dans une précarité insupportable ! »

Ici la grande majorité des enseignants a moins de 35 ans. Des jeunes qu’on paye moins et qu’on ne forme plus. Le collège devrait donc bénéficier de dotations financières plus importantes et d’un cadre enseignant renforcé. Rien de tel. Au contraire, les prévisions pour la prochaine rentrée scolaire ont alerté le personnel de l’établissement qui a déjà du mal à joindre les deux bouts. Avec 33 heures en moins de financées l’an prochain, le collège est contraint à des choix drastiques : supprimer une classe de 6e et accroître le nombre d’élèves par classe, ou supprimer les dispositifs supplémentaires mis en place par les enseignants en dehors de leurs heures de cours pour venir en aide aux élèves les plus en difficulté, ou le dédoublement des classes pour les TP de sciences naturelles par exemple. « On nous met dans une précarité insupportable ! Cette politique manque totalement de cohérence ! D’un côté on encourage la nouveauté et un nouveau type d’évaluation. De l’autre, on supprime des postes et des heures de cours et on augmente les effectifs de nos classes. Comment voulez-vous faire une bonne évaluation individuelle avec 30 élèves ou plus par classe ! », dénonce Pauline Richard, professeur d’anglais.

« Votre collège doit être un collège comme tous les autres »
Réunis autour d’une table ronde avec François Hollande, le 6 mars, les 43 personnels du collège et 25 parents d’élèves présents n’ont pas caché leur exaspération et leurs inquiétudes. Depuis le mois de janvier, ils se mobilisent pour dénoncer les décisions dont ils font les frais. Et c’est unis qu’ils sont apparus devant François Hollande avec l’espoir d’être enfin entendus et pris en compte. Seul candidat à la présidentielle à avoir répondu à leur demande de rencontre, François Hollande a attentivement écouté leurs préoccupations pendant près d’une heure, après quoi il a tenté de les apaiser en précisant ses propositions.
Le candidat a rappelé qu’il aurait pu aller dans de nombreux autres établissements qui souffrent également de la dégradation des conditions d’enseignements. Une situation qu’il n’accepte pas. Et à laquelle il compte s’attaquer s’il est élu en mai prochain. « Le parti au pouvoir n’a pas tenu sa promesse à l’égard des établissements en difficulté, dits prioritaires », a-t-il estimé avant d’ajouter qu’il est « légitime qu’il y ait davantage de moyens pour ces établissements et qu’ils soient regardés comme des établissements de la réussite. Votre collège doit être un collège comme tous les autres. Tous les élèves doivent être accompagnés vers l’excellence ! ».

Il est revenu sur sa volonté de créer 60 000 postes supplémentaires dans l’éducation nationale, tout en mettant fin au non remplacement d’un fonctionnaire sur deux dans l’éducation, la police et la gendarmerie. A cet égard, il a précisé que l’affectation des nouveaux personnels irait en priorité aux écoles primaires, aux établissements ZEP et aux classes dites charnières, comme la 6e. Il a ajouté qu’il discuterait avec les partenaires sociaux de la possibilité de dédoubler les classes pour certaines matières, et surtout revaloriser les rémunérations des professeurs. Appelant à une « politique extrêmement volontariste », François Hollande a défendu le collège unique, celui de tous les élèves. « Chaque élève doit pouvoir accéder aux meilleures études. Sinon ce serait un processus de sélection qui ne dit pas son nom ».

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1 Message

  • J’ai assisté à l’intervention de François Hollande au collège Edouard Manet. Alors qu’à Orléans il n’avait pas parlé de l’éducation prioritaire directement, là, il en a parlé de façon intéressante. Il connaissait son sujet. Pas de misérabilisme, mais volonté d’égalité et conscience de l’ambiguité d’un dispositif particulier pourtant nécessaire.

    Cette intervention était d’autant plus délicate qu’il s’agit d’un collège relativement ordinaire, comme il y en a des centaines ou des milliers en France : une répartition sociale des élèves montrant une part importante de familles de milieu populaire et un pourcentage très faible de milieux favorisés. Est-ce un profil suffisant pour l’éducation prioritaire ? Si celle-ci doit être l’exception pour sortir d’un marasme éducatif chronique un petit nombre de territoires, la réponse est évidemment non. Pourtant, il y a lieu que l’Education nationale ait un "oeil attentif et positif" sur de tels collèges qui restent fragiles. Il y est annoncé une réduction de 33 h dans la DHG 2012-2013. C’était donc plus un appui à l’ensemble des collèges en milieu populaire qu’une application des paroles prononcées sur l’éducation prioritaire.

    A. Bourgarel

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