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Le groupe de travail de Terra Nova sur les quartiers de rélégation publie une analyse de Jacques Donzelot sur la difficulté qu’éprouvent 3 établissements de la banlieue lyonnaise (2 lycées et 1 collège) à contribuer à l’intégration des cités dans la vie de l’agglomération

21 avril 2012

Après Grenoble, Bordeaux, Rouen et Strasbourg, le groupe de travail de Terra Nova sur les quartiers de relégation en partenariat avec la revue Esprit et avec le soutien de la Fondation Total se penche sur les limites sur le terrain des opérations de rénovation. Dans cet article, Jacques Donzelot montre que si les bénéfices de ce travail de rattachement des grands ensembles de la périphérie de l’agglomération au centre-ville, consacré par la Biennale de la danse, sont tangibles, il apparaît difficile de faire suivre aux institutions, notamment celles de l’éducation, le mouvement imprimé à la ville à travers l’urbanisme.

2. 1 - Le lycée Jacques-Brel aux Minguettes

[...] En fait, la scolarité, ce n’est pas tant ce qui aide les gens à bouger par les contenus et le mode de fonctionnement de l’école. C’est plutôt ce qui fait que les gens partent dès qu’ils en ont les moyens pour pouvoir suivre un meilleur parcours scolaire dans un quartier ayant une meilleure réputation. « L’école est la première cause de demande de mutation », précise un bailleur.

L’école, les collèges et les lycées surtout, constitue, de fait, la question la plus névralgique, la plus chargée de contradictions pour l’intégration des cités dans la vie de l’agglomération. Pour les élus locaux, soucieux de sortir les cités sociales de leurs ornières, de leur conférer une véritable dimension urbaine, maintenir ou créer des établissements d’enseignement secondaire en leur sein constitue un objectif essentiel, [...]

2. 2 - Le lycée Doisneau à Vaux-en-Velin

Quant à la construction du lycée Robert-Doisneau, à Vaux-en-Velin, elle relève quasiment de l’épopée. Le projet en remonte à la fin des années 1970, tant il paraissait déjà inconcevable aux élus que cette commune de 45 000 habitants ne dispose d’aucun lycée. Le rectorat faisait de la résistance, redoutant qu’un lycée installé dans une commune devenue une gigantesque ZUP ne fasse pâtir les élèves de l’effet ghetto mais surtout ne subisse par trop les effets de l’érosion scolaire consécutifs d’une telle localisation. [...]

L’installation d’établissements scolaires de niveau secondaire constitue une nécessité de plus en plus reconnue pour sortir la population d’une cité de son état de relégation. Mais, en même temps, ces établissements réussissent bien mal à symboliser cette ouverture de la cité sur la ville. Faut-il voir alors dans cette difficulté le seul effet de la logique de ghetto ou bien, aussi, celui de la rigidité des structures de l’enseignement ? [...]

2. 3 - Le collège Schœlcher à la Duchère

[...] Deux voies sont possibles : faire venir le quartier dans le collège et amener les enseignants à s’investir dans le quartier. Telle fut en tout cas la double tâche à laquelle s’attela le principal durant les quatre années de son exercice. Avec un succès très inégal selon le versant considéré.

[...] Côté enseignants, l’ouverture est beaucoup plus difficile. Il a commencé par les inciter à faire acte de présence dans cette cour qui symbolise le versant quartier du collège. Les syndicats ont refusé mais quelques enseignants ont accepté. Cela a permis un changement notable. [...]

[...] Peut-on, selon lui, améliorer ces résultats ? Il faudrait pour cela modifier sensiblement le recrutement des enseignants et mettre en place une commission ad hoc. Ce que les profs ont refusé. « C’est bien là tout le problème : le mode de fonctionnement du corps enseignant, son taux de présence d’abord. Il faudrait vingt-cinq heures de présence, dont seize de cours, quel que soit le statut. À quoi riment les mille euros de plus que touchent les agrégés sans valeur ajoutée ? Son rapport à la mobilité aussi : pour pouvoir recruter les profils correspondant à la variation de difficulté dans les collèges, il faudrait établir des clauses de mobilité tous les dix ans. »

Extrait de tnova.fr http://www.tnova.fr/note/lyon-le-fe...

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