Sarkozy pour la discrimination positive

7 juillet 2005

Extrait de «  Métro » du 04.07.05 : Sarkozy, croisé de la « DP »

Le ministre de l’Intérieur persiste et signe : pour lui, sans discrimination positive, point de salut.
La discrimination positive est, aux yeux de Nicolas Sarkozy, la meilleure méthode permettant de combler les handicaps de certaines minorités. « Pour arriver à l’égalité des chances, il faut discriminer », a-t-il à nouveau affirmé vendredi, à l’occasion d’une rencontre avec quelques journalistes. Le concept est tout à la fois un autre habit pour le volontarisme politique dont il a fait sa marque de fabrique, un corollaire au « nettoyage » qu’il promet à certaines cités et une énième façon d’afficher sa différence face à un Président de la République et un Premier ministre dont il fait, au final, peu de cas.
Selon l’un de ses conseillers, cette croisade se nourrit d’une réflexion déjà ancienne, alimentée par « de nombreuses rencontres et discussions ». Parmi les interlocuteurs ou inspirateurs du ministre, ce conseiller avance le nom de Richard Descoing, le directeur de Sciences-Po Paris, dont le partenariat de son école avec les lycées de ZEP a fortement retenu l’attention du patron de l’UMP (Richard Descoing accompagnait d’ailleurs Nicolas Sarkozy lors de sa récente visite à La Courneuve)

A l’écoute du ministre de l’Intérieur, les discriminations sont omniprésentes, et la discrimination positive doit l’être tout autant. « La discrimination positive, ce n’est pas seulement des blacks et des beurs, lance-t-il. Elle concerne aussi les handicapés. » Ainsi, l’embauche accélérée de personnes handicapées au Conseil général des Hauts-de-Seine, que Nicolas Sarkozy préside également, devient elle aussi de la discrimination positive. Tout comme l’est le projet d’ « internat pour la réussite », qui verra sa première application à Asnières à la rentrée de septembre (8 places). Mais attention, prévient Nicolas Sarkozy, « je ne veux pas que ça devienne un internat pour pré-délinquants. Il sera réservé à enfants prometteurs issus de familles modestes, dans des situations fragilisantes. » Avant de conclure : « On est vraiment dans la discrimination positive ».

Mais au-delà de ce combat, le ministre de l’Intérieur rappelle qu’il est aussi président de l’UMP, et à ce titre, il a « vocation à me mêler de tous les débats ». De toute façon, estime-t-il, « je suis obligé d’avancer à coups de boutoir pour faire bouger les choses ». Sa traduction personnelle de l’ « affirmative action » des anglo-saxons.

François Bourboulon

Lire l’article

Répondre à cet article