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Un débat organisé par la région Ile-de-France et son observatoire de la mixité sociale et de la réussite scolaire (dans les lycées) oppose le bureau Education prioritaire de la DGESCO et Jean-Yves Rochex

4 juillet 2012

Que peut faire une collectivité territoriale pour lutter contre le creusement des inégalités sociales dans le système éducatif ? Réunir experts et acteurs de l’Ecole pour l’aider à revoir sa politique de solidarité. C’est ce que Henriette Zoughebi, vice-présidente du conseil régional en charge des lycées, a fait le 2 juillet en présence de Jean-Paul Huchon, président du conseil régional, et de George Pau-Langevin, ministre déléguée à la réussite éducative, et des experts et acteurs de l’Observatoire régional de la mixité sociale et de la réussite scolaire.
Au coeur de l’événement : un débat éclairant entre Jean-François Bourdon, chef du bureau de la politique d’éducation prioritaire du ministère de l’éducation nationale et Jean-Yves Rochex, professeur à Paris 8, spécialiste des inégalités scolaires.

[...]

Ancienne et future politique prioritaire

Bien seul face à un Observatoire volontiers critique, Jean-Philippe Bourdon a tenté de défendre la politique prioritaire menée par la Dgesco sous Chatel. Pour lui la réforme du lycée, en accordant plus d’autonomie aux établissements, a agi en ce sens tout comme la réforme du bac pro en 3 ans. Les internats d’excellence, les cordées de la réussite également. "On a encouragé de toutes les façons l’entrée des entreprises dans les lycées" a rappelé JP Bourdon, ancien proviseur d’un établissement prioritaire.

"La politique d’égalité des chances de Sciences Po, les internats d’excellence, c’est inefficace", réplique Jean-Yves Rochex. A Sciences Po la proportion de jeunes dont les parents sont ouvriers ou employés est passée de 11 à 12% alors que celle des CSP+ a augmenté. Tous ces dispositifs Chatel concernent un jeune sur 1500 présent en établissement prioritaire. Par contre les valeurs brandies dans ces dispositifs "ont fait éclater le système éducatif" et sont en contradiction avec une politique centrée sur la réduction des inégalités sociales.

Au-delà, la politique menée ces dernières années a trop étendu la qualification "prioritaire". Elle a marginalisé le traitement de la difficulté scolaire au sein du système éducatif. On a trop vite fait le lien entre innovation et démocratisation scolaire. On a fait glisser la politique de réduction des inégalités sociales dans l’Ecole vers un traitement de la violence scolaire. Pour JY Rochex, il est temps de lier la dotation des établissements à des indicateurs sociaux

[...] Sur les 500 lycées franciliens, 165 bénéficient de la dotation de solidarité régionale, rappelle Henriette Zoughebi. Si, pour elle, "mixité sociale et réussite vont de pair", "la ségrégation sociale entre établissements est importante et se creuse". Elle dénonce également "le renoncement au traitement de la difficulté scolaire dans l’école". Face à cette situation elle interroge l’Observatoire sur l’affectation des 5 millions du fonds de solidarité des lycées. Faut-il cibler davantage certains établissements ?

Extrait de cafepedagogique.net du 03.06.12 : Ile-de-France : Comment réduire les inégalités sociales à l’école ?

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