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Le texte intégral du discours de François Hollande sur la refondation de l’école. Les extraits qui concernent les inégalités territoriales et l’éducation prioritaire

10 octobre 2012

Clôture de la concertation sur l’Ecole

Paris (la Sorbonne) - Mardi 9 octobre 2012

Extrait de elysee.fr du 09.10.12 : Discours de M. le Président de la République à la suite de la concertation sur l’Ecole

EXTRAITS

[...] J’en dégage deux principaux [objectifs] :

1/ Le premier, c’est la réussite pour tous.

Je veux remettre tout simplement, le système à l’endroit et donner la priorité au primaire. Là où sont acquises les bases solides qui détermineront la suite du parcours. Il ne s’agit pas d’imposer les cycles les uns aux autres, il s’agit de prendre les systèmes scolaires dans sa logique même. On l’a dit, on l’écrit depuis des années. Cela n’a pas empêché le sous-investissement chronique et inconséquent dans le premier degré.

Aussi, j’assume pleinement, ici devant vous, le choix de cibler les moyens, de les concentrer là où ils seront le plus utiles.

D’abord, la scolarisation des enfants de moins de trois ans, qui doit être centrée sur les apprentissages premiers et notamment le langage oral. C’est dans le très jeune âge que se nouent souvent des inégalités qui deviennent rapidement irréversibles. L’école maternelle peut les atténuer et les corriger. Encore doit-elle offrir une scolarisation adaptée à l’âge des enfants et à leurs besoins psychologiques et physiologiques spécifiques. Cette politique s’engagera dès la rentrée 2013 dans les territoires en difficulté.

Ensuite, l’école élémentaire, sa mission est de transmettre les premiers éléments des savoirs fondamentaux. Elle doit bénéficier d’une pédagogie nouvelle et de la mise en place du principe du « plus de maîtres que de classes ». Cet apport d’enseignants dans les établissements qui en ont le plus besoin facilitera justement le travail en commun, introduira de nouvelles méthodes de suivi personnalisé des élèves et permettra de prévenir les premiers retards.

Je fais miennes vos propositions. Sur les redoublements qui ne sont pas toujours utiles et dont le nombre devra être réduit.

Sur la notation, dont l’objet - précieux, nécessaire - est d’indiquer un niveau plutôt que de sanctionner un élève.

Egalement sur les devoirs qui doivent être faits dans l’établissement plutôt qu’à la maison si l’on veut accompagner les enfants et rétablir l’égalité.

[...] Je propose d’utiliser face au décrochage toute la gamme des instruments, de l’alerte jusqu’au traitement personnalisé à travers un encadrement dans l’établissement, et parfois hors de l’établissement, permettant ensuite un retour. Mais c’est en amont que l’efficacité peut être la plus grande. Je retiens, là encore, une proposition de la concertation : celle d’un référent présent dans les collèges et les lycées professionnels où nous connaissons un fort taux d’absentéisme.

[...] Reste la question des inégalités territoriales et donc de la justice. Nous avons des progrès à réaliser. Comment comprendre que selon l’établissement, parfois selon la filière, il y ait la certitude de réussite ou la prévisibilité de l’échec ? Nous devons donc faire en sorte qu’il ne puisse pas y avoir de fatalité et que les établissements ne soient pas marqués comme étant ceux de l’excellence ou ceux du risque.

Le système éducatif a accumulé les dispositifs, souvent résumés à autant d’acronymes plus ou moins heureux : ZEP, Eclair, ZRR et bien d’autres. Et ce faisant, la « labellisation » n’a pas toujours su éviter le piège de la stigmatisation. Nous n’avons pas toujours su bien traiter, dans leur diversité, les difficultés territoriales, qu’elles soient urbaines ou rurales, du fait d’une rigidité souvent excessive, d’une concurrence souvent mal maîtrisée entre les différents « labels », et finalement de priorités qui n’étaient pas assumées.

Je préconise une autre approche. Elle est sortie aussi de vos échanges. Celle de « l’aide personnalisée » aux établissements. Il s’agira de différencier, dans le cadre de leur contrat d’objectifs, les moyens en fonction des spécificités territoriales, sociales, et scolaires de chacun des établissements. Cette méthode aura l’avantage, en plus d’associer les collectivités locales, de redonner de la souplesse et d’en terminer avec un système qui s’est essoufflé.

Dans le même temps, je propose d’affecter dans les territoires en difficulté, des enseignants expérimentés, sur la base du volontariat et de garantir une grande stabilité des équipes parce que c’est ce qui est le plus efficace. En contrepartie, je suis prêt avec le Premier ministre et le ministre de l’Education nationale à accorder de meilleures conditions de travail pour ceux, celles qui sont confrontés à des situations éprouvantes.

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