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Près des deux tiers des élèves du secondaire résidant en ZUS sont scolarisés en éducation prioritaire (rapport Onzus 2012)

17 novembre 2012

Rapport de l’Onzus 2012 : les habitants des quartiers, et notamment les femmes, sont plus touchés par la crise

Comme tous les ans, ce rapport propose un panorama détaillé de la situation des quartiers (emploi, santé, éducation, sécurité, discriminations) qui bénéficient des dispositifs de la politique de la ville. Il constate, cette année, que les habitants des zones urbaines sensibles sont plus touchés par la crise que le reste de la population nationale. Ainsi, la part de la population vivant sous le seuil de pauvreté y est de 36,1%, soit presque trois fois plus élevée que dans leurs agglomérations ; tandis que le taux de chômage est en augmentation, touchant particulièrement les jeunes (40,7 %) et de plus en plus les seniors.

S’agissant de l’éducation, le rapport constate le retard scolaire des collégiens de Zus et l’orientation majoritaire en filière professionnelle des lycéens qui sont résidents de Zus. Ce dernier rapport zoome, par ailleurs, sur les 2 millions de femmes qui vivent en Zus : malgré une réussite scolaire meilleure que celle des garçons, leur accès à l’emploi n’est pas bon et moins d’une femme sur deux occupe un emploi. [...]

Lire le rapport

Lire la synthèse du rapport

Le rapport 2011

 

Les passages (sans les tableaux) de la synthèse portant sur l’éducation (pp 9-12)

Éducation : des efforts en matière d’éducation prioritaire qui perdurent
dans les établissements publics du secondaire situés en Zus

Dans les collèges publics situés en Zus, la part des enseignants à faible ancienneté (moins de deux ans) diminue entre la rentrée 2009 et la rentrée 2010 pour atteindre 31,1 %. La part des jeunes enseignants (moins de 30 ans) suit la même tendance (17,9 % en 2010-2011). La dotation horaire1 (supérieure dans les collèges en Zus) et le nombre d’élèves par classe
(inférieur en Zus) illustrent les efforts des pouvoirs.

Les élèves issus de collèges en Zus restent plus souvent orientés vers la filière professionnelle que les autres collégiens hors Zus
La part des élèves issus de collèges de Zus qui ne La part des élèves issus de collèges de Zus qui ne se retrouvent par un an plus tard au lycée est de 10,9 % (contre 12,5 % des élèves de collèges hors Zus). Nous n’avons pas d’éléments sur leur orientation.
Deux ans après le collège, les élèves issus d’établissements en Zus s’orientent nettement plus fréquemment vers la filière professionnelle (27,3 %
en 1re professionnelle, Terminale BEP ou 2e année de CAP) que ceux de collèges situés dans d’autres quartiers (19,7 %). À l’inverse, les cursus en filière générale sont moins répandus : 24,6 % pour les collégiens issus de d’établissements en Zus s’orientent vers une 1re S, L ou ES contre 37,4 % des élèves issus de collèges en dehors de ces quartiers.
En matière de résultats scolaires, la réussite au diplôme national du brevet continue de progresser dans tous les collèges, y compris ceux situés en Zus (74,6 % de diplômés contre 85,4 % hors Zus). L’écart entre les établissements en Zus et en dehors se réduit (10,8 points de différence pour l’année scolaire 2010-2011). Quelle que soit la filière de baccalauréat considérée, les établissements en Zus enregistrent des taux de réussite inférieurs à ceux de la moyenne nationale. Pour la session 2011, l’écart avec l’ensemble des établissements est relativement ténu en ce qui concerne la filière générale. Exception faite de la série STL, cet écart devient plus important pour les séries technologiques, et se creuse encore davantage pour les séries professionnelles.

Plus de 400 000 élèves du secondaire résident en Zus
Une analyse inédite a permis cette année de produire sur l’année scolaire 2009-2010 des indicateurs centrés sur les élèves du secondaire selon qu’ils résident ou non en Zus, contrairement au paragrapheprécédent qui s’intéresse aux élèves scolarisés dans des établissements localisés en Zus.
On compte près de 411 000 élèves du secondaire résidant en Zus : plus de la moitié (233 000) étudient au collège, 77 500 au lycée dans une filière générale ou technologique, près de 79 000 au lycée dans une filière professionnelle et, enfin, 22 000 dans une autre voie (notamment en apprentissage). Ils représentent 7,3 % de l’ensemble des élèves du secondaire.
Ces élèves sont bien plus souvent issus de catégories sociales défavorisées que ceux résidant en dehors des Zus. On compte ainsi parmi les collégiens
résidant en Zus 64,6 % de jeunes issus de catégories sociales défavorisées quand cette part atteint seulement 34,9 % chez les collégiens résidant
dans les autres quartiers. L’écart est particulièrement important en ce qui concerne les filières générale ou technologique et se réduit quelque peu
pour les élèves suivant une filière professionnelle.

Autre constat, le régime des demi-pensionnaires est très nettement sous représenté chez les élèves du secondaire résidant en Zus. Ainsi, les collégiens résidents de Zus sont en proportion deux fois moins nombreux à être inscrits comme demi-pensionnaires que leurs homologues résidents des autres quartiers (30,8 % contre 69,7 %). Plus la catégorie sociale progresse, plus le taux de demi-pensionnaires augmente. L’écart observé entre les parts de demi-pensionnaires chez les élèves résidant en Zus et hors Zus résulte donc non seulement de différences géographiques (les élèves vivant en milieu urbain sont plus rarement demi-pensionnaires), sociales et culturelles, mais aussi d’inégalités de revenus des familles, en moyenne plus défavorisées en Zus.
L’origine sociale modeste contribue également à une moindre réussite scolaire des élèves résidant en Zus. Au collège, le retard scolaire est ainsi beaucoup plus répandu chez les élèves résidant en Zus : plus d’un collégien sur trois (37,1 %) ont au moins un an de retard (compte tenu de leur âge et de la classe qu’ils fréquentent). Cette proportion n’est que de 23,2 % pour les collégiens résidant en dehors d’une Zus mais dans une commune abritant une Zus, et de 20,7 % pour les élèves résidant dans une commune ne comprenant pas de Zus. Les filles, en Zus comme en dehors des Zus, sont moins souvent en retard scolaire que les garçons. Plus la catégorie sociale de l’élève est favorisée, plus le taux de retard diminue. Toutefois, quel que soit le sexe de l’élève, ou la catégorie sociale de ses parents, à profils comparables, les collégiens résidant en Zus sont systématiquement plus fréquemment en retard scolaire que les collégiens résidents des autres quartiers.
Conformément à ce que l’on observe au niveau établissement, les lycéens résidant en Zus s’orientent plus souvent en filière professionnelle et moins souvent en filière générale. On compte ainsi près d’un élève de 1re sur quatre (22,8 %) résidant en Zus en filière générale (contre 43,8 % des 1re résidant hors Zus) et 57,3 % en filière professionnelle (contre 36,5 % des 1re résidant en dehors des Zus). Cette orientation plus fréquente vers la voie professionnelle des élèves résidant en Zus se vérifie quel que soit le sexe ou la catégorie socioprofessionnelle.

Près de deux élèves du secondaire sur trois résidant en Zus sont scolarisés dans un établissement de l’éducation prioritaire
Pour l’année scolaire 2009-2010, les zonages de l’éducation prioritaire (réseau de réussite scolaire, réseau ambition réussite) et des zones urbaines sensibles, bien que ne se superposant pas totalement, ciblent souvent les mêmes populations. De fait, une majorité des collégiens résidant en Zus (62,1 %) bénéficient de l’éducation prioritaire.
En revanche, une minorité des résidents de Zus étudie en Zus. En effet, sur les quelque 411 000 élèves du secondaire résidant en Zus, seuls 141 500 étudient en Zus soit 34,4 % d’entre eux. Au sein des Zus comprenant au moins un établissement du secondaire cette proportion progresse toutefois très nettement : par exemple, 64,6 % des collégiens résidant dans une Zus abritant au moins un collège étudient en Zus (contre 48,8 % de l’ensemble des collégiens résidant en Zus).
Au sein des lycées généraux, technologiques et polyvalents, chez les élèves résidant dans une Zus comprenant au moins un établissement de ce type, la part d’élèves étudiant en Zus atteint 48,1 % (contre 16,7 % sur l’ensemble des lycéens résidant en Zus) tandis qu’elle est de 35,3 % pour les élèves de lycées professionnels (contre 14,8 % sur l’ensemble des lycéens professionnels des Zus).

Les élèves résidant en Zus mais n’étudiant pas en Zus sont en proportion globalement plus souvent issus de classes sociales favorisées que ceux résidant et étudiant en Zus (16,0 % contre 9,4 %). En se concentrant uniquement sur les établissements situés en Zus, on observe que, là aussi, la part des élèves résidant en Zus est minoritaire : 35,0 % des élèves des collèges ou lycées situés en Zus résident en Zus. L’analyse de la scolarité selon le lieu de résidence des élèves permet donc sans doute d’avoir
une vision plus exhaustive de la scolarité en Zus que ne le permet une observation basée uniquement sur la localisation des établissements.
Voir les tableaux sur l’original du rapport

 

Le dernier rapport de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles (ONZUS) donne pour la première fois des éclairages sur la scolarité des élèves résidant en ZUS. Les indicateurs jusqu’à présent disponibles concernaient les élèves qui y étaient uniquement scolarisés et non de ceux qui y habitaient. Ces données risquent de peser lourd « dans la réflexion engagée sur la meilleure articulation des périmètres d’intervention de l’Education nationale et de la politique de la ville » comme le souligne en préambule l’étude.

Extrait de lesechos.fr du 16.11.12 : Les élèves résidant en zones urbaines sensibles connaissent plus de difficultés à l’école

 

Note du QdZ : C’est la première fois que le rapport de l’ONZUS analyse le nombre d’élèves de Zus scolarisés en éducation prioritaire.
Nous avions tenté en 2009, à une époque où il n’existait pas de liste des RRS, de procéder à une comparaison entre les différents dispositifs : éducation prioritaire, ZUS, plan Espoir banlieues. Sur la comparaison ZEP/ZUS, nous n’avions pu conclure que ceci : "On peut légitimement penser que le taux de recouvrement entre les deux listes de zones est élevé."

"35,0 % des élèves des collèges ou lycées situés en Zus résident en Zus", dit le rapport Onzus. Cette donnée, un peu surprenante au premier abord, peut s’expliquer par le fait que les lycées ont souvent une zone de recrutement beaucoup plus large que les limites de la Zus où ils sont implantés. Pour les collèges, c’est également vrai mais à un niveau moindre.

La nouvelle carte de la politique de la Ville, qui est le thème de l’un des trois groupes de travail de la concertation organisée par François Lamy, devrait être rendue publique au cours du premier trimestre 2013. Elle influera directement sur la nouvelle carte de l’éducation prioritaire qui devrait entrer en application à la rentrée 2014.

Lire le texte de présentation du groupe de travail "Une nouvelle géographie prioritaire"

Le co-président de ce groupe est Claude Dilain, sénateur, qui animera la prochaine rencontre de l’OZP le mercredi 12 décembre 2012 sur le thème : Les politiques éducatives des collectivités territoriales

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