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Emmanuel Davidenkoff : Refonder l’Ecole par le primaire mais en s’attaquant aussi à "l’élitisme forcené de notre système"

10 janvier 2013

Pourtant, et Vincent Peillon y insiste régulièrement, une partie non négligeable des problèmes de notre école vient du poids que l’élitisme forcené de notre système fait peser sur les élèves, les familles et, dans une certaine mesure les enseignants (dans une certaine mesure seulement car nombre d’entre eux y sont attachés). De là les contournements de carte scolaire ou le choix du privé.
De là la concurrence féroce entre lycées publics dans les grandes villes et notamment de Paris pour attirer les meilleurs éléments. De là le cortège de vexations, parfois d’humiliations, qui jalonnent le parcours des élèves qui ne répondent pas aux canons de la beauté scolaire (en gros : être soumis à l’autorité et bon en maths). De là la persistance du redoublement qui, selon tous nos récents ministre, de droite comme de gauche, "coûte cher et ne sert à rien". De là l’empire des sciences sur les humanités, du mathématicien sur le philosophe ; le moule des élites administratives et économiques.

[...] Les élèves, les parents, les enseignants, en début d’année, ne regardent pas le passé mais le futur. Ils calent leurs valeurs, leurs choix, sur ce qu’ils imaginent être le meilleur ou le plus désirable pour l’année suivante. Refonder l’école sans offrir de perspectives d’avenir radicalement différentes aux élèves de collège et de lycée, à leurs parents, à leurs enseignants, refonder l’école sans réformer le bac, les classes préparatoires et l’accès aux grandes écoles, refonder l’école sans reformer la carte scolaire afin d’éviter que le service public ménage et nourrisse en son sein les inégalités qu’il prétend combattre, refonder l’école "par le bas" portera sans doute quelques fruits, mais ne fera pas reculer l’élitisme d’un iota. Car l’école, si elle tient bien "par le bas", change "par le haut".

Extrait de huffingtonpost.fr du 09.01.13 : L’école tient par le bas mais change par le haut

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