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La place de l’éducation dans la concertation sur la politique de la Ville : extraits des rapports et contributions (institutions, habitants, élus...) dont celle de de l’Apfée

9 février 2013

Parmi les rapports et contributions en ligne

Les grands axes du rapport de synthèse (2p.)
[...] S’agissant des mesures destinées à faire face aux difficultés des habitants des quartiers ciblés, le rapport préconise, par ailleurs, de mettre l’accent sur tous les sujets à la fois (éducation, emploi, sécurité, santé, …) et de manière transversale, en fixant des prioritésd’action adaptées aux besoins.

 

Synthèse des cahiers d’acteurs « Habitants et associations" (13 janvier 2013)
Voir en particulier pp. 16-17
4. L’éducation
L’accent est mis sur les besoins d’aide à la parentalité. Informer, former, responsabiliser les parents, leur proposer un lieu d’écoute et de partage pour faire part de leurs difficultés face à l’échec scolaire de leurs enfants sont des pistes pour les contributeurs.
Pour être plus disponibles auprès de leurs enfants, plusieurs parents demandent le développement des modes de garde, comme les crèches ou les haltes-garderies.

« Malgré les nombreux moyens de garde et d’éveil existant pour les enfants il manque de nombreuses places. De plus, les modes de garde doivent se diversifier pour répondre aux besoins professionnels des gens qui ont des horaires décalés, de nuit ou autre. Cela permettrait également de répondre au grand nombre de familles monoparentales qui sont en grande difficulté dans leur recherche d’emploi parce que forcées de faire un choix entre rester auprès de leurs enfants et partir vers l’insertion. Elles sont trop souvent obligées d’aller vers le recrutement d’une assistante maternelle qui coûte cher pour ces familles et reste compliqué administrativement. Devenir employeur constitue de plus une peur particulière ».
« Des écoles qui forment à des métiers et de la morale à l’école ».
« Il faudrait d’avantage mobiliser les parents afin que ces derniers viennent aux réunions parents-professeurs,et ainsi voient les progrès de leurs enfants à l’école. Qu’ils soient derrière l’éducation de leurs enfants. Peut être mettre en place un système d’aide à l’éducation (aides aux devoirs pour les enfants) et une aide pour que les parents arrivent à suivre l’évolution scolaire ».

[...] page 23.
18 - Quels sont les 3 domaines (répondre par priorité 1, 2, 3) qui vous semblent prioritaires pour votre quartier ?
Sur l’ensemble des cahiers d’acteurs « habitants et associations », les trois domaines à privilégier sont, par ordre de priorité : l’emploi, l’éducation et la sécurité.
Si l’on ne considère que les cahiers renseignés par les habitants, on retrouve ces trois priorités classées dans le même ordre. Le développement économique du quartier et les questions de mobilité et de transports arrivent respectivement en quatrième et cinquième positions.
En revanche, si l’on prend en compte les cahiers renseignés par les associations, l’ordre de priorité est différent. L’éducation apparaît comme la première priorité, suivie de l’emploi, de la participation des habitants, la sécurité ne venant qu’en quatrième position.

 

Synthèse des cahiers d’acteurs « Élus et professionnels »

p. 13 [...] Favoriser la réussite scolaire de l’ensemble des élèves des quartiers constitue, après l’emploi, l’enjeu qui revient de manière la plus récurrente dans les contributions. L’acquisition des savoirs de base et notamment la maîtrise de la langue française est présentée comme un prérequis à l’insertion sociale et professionnelle. Les répondants identifient fréquemment le rôle important
des parents dans la réussite scolaire et soulignent ainsi la nécessité de conduire des actions pour renforcer les liens entre l’école et les familles et pour soutenir la fonction parentale. La lutte contre le décrochage scolaire ressort également fréquemment.

p. 20 [...] - Faut-il dans certains quartiers adapter la pédagogie
et éventuellement le contenu de l’enseignement dans les établissements scolaires ?

Près de deux tiers des répondants considèrent qu’il n’apparaît pas opportun et qu’il serait même dangereux d’adapter le contenu de l’enseignement selon les spécificités de certains quartiers populaires. Ils mettent en avant le respect du principe d’égalité républicaine et craignent le développement d’une école à deux vitesses. Certains redoutent par ailleurs les effets stigmatisants d’une telle mesure. Selon eux, la solution se trouve davantage dans les dispositifs d’accompagnement comme le programme de réussite éducative (PRE) ou le contrat d’accompagnement à la scolarité (CLAS), destinés à donner à chacun les conditions nécessaires pour assimiler les contenus éducatifs et favoriser la réussite. Le rôle essentiel des
parents est également fréquemment souligné.
En revanche, les répondants sont majoritairement favorables à une adaptation de la pédagogie et des méthodes éducatives : modulation des rythmes scolaires, approche plus individualisée, travaux en petits groupes, scolarisation dès 2 ans, développement de l’accompagnement éducatif, davantage d’activités développées en lien avec l’univers extra-scolaire et notamment le monde associatif, etc. De nombreuses contributions appellent à une collaboration renforcée entre l’éducation nationale et les acteurs du quartier.
Quelques élus pensent qu’il faut se résoudre au pragmatisme et recentrer l’enseignement primaire des quartiers populaires sur l’acquisition des savoirs « de base » : la lecture, les mathématiques et l’éducation civique.
Enfin, certains estiment que la réflexion sur le contenu des enseignements et la pédagogie ne doit pas occulter un enjeu fondamental, celui des moyens de l’éducation nationale...

« Le contenu de l’enseignement ne peut être remis en cause sauf à rompre l’égalité républicaine en la matière. Mais il est nécessaire de faire confiance aux enseignants pour innover et expérimenter. Peut-être doit-on songer à la manière dont on attire vers ces établissements des enseignants expérimentés capables d’animer un corps éducatif tout entier autour de projets ambitieux. » (ville d’Asnières-sur-
Seine)
« Vivre dans un quartier populaire doit donner les mêmes chances de réussite et d’épanouissement professionnel et personnel aux enfants qu’ailleurs. Ceci est déterminant pour l’avenir des quartiers populaires et pour éviter la ségrégation sociale dans les établissements. Nos travaux et actions menés avec de nombreux acteurs éducatifs nous amènent à formuler les propositions suivantes : refaire de
la possibilité d’une scolarisation précoce dans ces quartiers une priorité nationale (…), prioriser une augmentation des moyens de l’éducation nationale sur les territoires et établissements où les élèves sont les plus en difficultés et où la mixité sociale est la plus faible (…), augmenter significativement le nombre d’enseignants chevronnés par une valorisation systématique du volontariat et de l’implication des professionnels autrement qu’avec des bonus d’ancienneté qui encouragent au départ,
inciter les établissements à l’innovation pédagogique et renforcer la formation des enseignants aux pédagogies innovantes, y compris la formation locale (…), profiter de toute rénovation ou construction d’établissement pour adapter les locaux aux ambitions de l’éducation prioritaire (…), revaloriser la médecine scolaire (…), inciter à la cohérence des stratégies éducatives locales plutôt qu’à l’éparpillement des dispositifs, etc. » (collectif « Cités en mouvement », jeunes professionnels du
développement social et urbain)
« La gestion des ressources humaines par l’éducation nationale est un point déterminant pour aborder la question éducative dans la politique de la ville. L’ADCF estime absolument nécessaire l’adaptation des moyens humains dans les établissements accueillant des élèves résidant les quartiers prioritaires. Le surplus de moyens déployé doit être pris dans une triple mission d’enseignement
au contact des élèves, d’interface et de relations avec les parents d’élèves et de partenariat avec les acteurs publics sur le territoire (collectivités, CAF, etc.). La GRH concerne également la mobilité des personnels et la recherche de stabilité des équipes pédagogiques et d’encadrement. » (assemblée des
communautés de France)
« Il faudrait créer des dynamiques de projets pédagogiques en lien avec les problématiques de ces quartiers » (en dehors des programmes scolaires). » (centre communal d’action sociale de Saint-Marcel, Eure)
« Il n’y a pas de contenu particulier à développer dans les établissements scolaires. Ceci renforcerait le constat malheureux d’écoles de seconde zone, contraire aux principes républicains. Par contre, le mode de travail doit être adapté. Renforcer l’accompagnement scolaire, renforcer le travail en partenariat entre l’Éducation nationale et les autres acteurs péri scolaires du territoire, renforcer
l’ouverture culturelle des élèves nous semblent essentiels. » (Fédération des centres sociaux du Vaucluse)

 

Contributions des partenaires nationaux de la concertation de la politique de la ville
Voir en particulier la contribution de l’Association pour favoriser l’égalité des chances à l’école (Apfee) :
Synthèse (1 p. sur 7) : LA RÉUSSITE ÉDUCATIVE DOIT ÊTRE UNE DES PREMIÈRES PRIORITÉS DE LA POLITIQUE DE LA VILLE
Une des priorités du quinquennat actuel est la réussite éducative ; celle-ci doit donc être une des premières priorités de la politique de la ville.
Selon l’Apféé :
► les sources principales d’inégalité des chances de réussite se situent hors du temps scolaire
► une coopération éducative locale, pilotée par les municipalités en étroit partenariat avec leurs écoles, est un levier indispensable pour tarir cette source
d’inégalités.
► les programmes de réussite éducative sont des outils pertinents qu’il convient de conserver en les perfectionnant.
► des objectifs très ambitieux peuvent être visés et atteints dès la fin du quinquennat à condition de :
1. sécuriser, sur 5 ans, le volume des crédits affectés aux programmes de réussite éducative
2. mettre en place une formule de guichet unique accessible aux municipalités (avec une possibilité de recours en cas de blocages injustifiés).
► à titre d’exemple, un outil de coopération éducative peut être déployé à grande échelle : le Coup de Pouce Clé ; une réduction massive des échecs précoces en
lecture est à notre portée, dès 2017.

L’ensemble de ces données et analyses conduit l’Apféé à faire 5 propositions
précises ; leur mise en oeuvre serait susceptible de changer la donne sociale
des débuts de scolarité, dès 2017.

 

Lire l’ensemble du dossier sur ville.gouv.fr du 31.01.13 : François Lamy clôture la concertation nationale sur la réforme de la politique de la ville

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