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3 documents du jour pour expliquer les ZEP : Emmanuel Davidenkoff (France info), "Historique de l’Education Prioritaire" (dossier Acad. Aix-Marseille), Qu’est ce qu’un RRS ? (le Progrès de Lyon)

16 septembre 2013

L’éducation prioritaire, c’est 20% des élèves. 5% dans ce qu’on appelle les réseaux Eclair. Là on est vraiment dans la difficulté lourde. Avec 22% d’élèves en retard à l’entrée en 6e, soit deux fois plus que la moyenne nationale. Egalement deux fois plus d’enfants issus de familles où les parents sont ouvriers ou inactifs – ils représentent 35% des élèves hors Education prioritaire, 73% dans les réseaux Eclair.

Réseaux Eclair, 5% des élèves. Les 15 % restants ?
Ils sont dans les Réseaux de réussite scolaire (RRS). 18% d’élèves en retard en 6e, 57% d’enfants de familles défavorisées.

Tout cela c’est ce qu’on appelait les Zep avant...
Oui, les Zones d’éducation prioritaire. On a changé le nom, mais la réalité n’a guère évolué. Le principe non plus, depuis la création des ZEP par Alain Savary en 1982 : le principe est de donner plus à ceux qui ont moins. Vous avez donc dans l’EP un meilleur taux d’encadrement, que ce soit en enseignants ou en personnels d’éducation.

Et pourtant ça ne marche pas...
Oui et non. [...]

Extrait de franceinfo.fr du 16.09.13 : Education prioritaire : la réforme impossible

 

Historique de l’Education Prioritaire depuis 1981

Evolution de la politique de l’éducation prioritaire depuis 1981, au fil des réformes et relances

Repères historiques

Le mouvement de démocratisation de l’enseignement, la prolongation de la scolarité obligatoire à 16 ans (1959), la création du collège unique (1977), ont conduit à s’interroger sur les causes de l’échec scolaire. Des travaux de sociologie ont mis en lumière le rôle déterminant de l’origine sociale, de « l’environnement familial et social », dont le niveau d’instruction des parents, sur la réussite à l’école. Ces recherches ont particulièrement montré comment inégalités sociales et disparités spatiales se conjuguent et se renforcent conduisant de fait à la concentration, dans certaines zones, d’enfants en grandes difficultés scolaires.

Ces constats sur les inégalités sociales dans la réussite scolaire sont à l’origine de la création, en 1981, des « zones prioritaires » (ZP), devenues « zones d’éducation prioritaires » (ZEP). Cette politique connaîtra une première relance en 1990, suivie en 1997 par la création des réseaux d’éducation prioritaire (REP) qui remplaceront les premières ZEP. La dernière relance de 2006 verra quant à elle, la création des réseaux « ambition réussite » (RAR) et des réseaux de réussite scolaire (RRS).

 

1981 – Création des zones prioritaires
Alain Savary, ministre de l’Éducation nationale, crée les « zones prioritaires » en 1981. Cette politique « est née, d’une part, de la conviction que notre système éducatif doit répondre aux besoins de formation de tous les enfants d’âge scolaire et, d’autre part, du constat des inégalités devant l’École dues à la grande diversité des milieux sociaux et culturels. Le souci de la formation des élèves en difficulté m’a conduit à définir une politique de priorité pour les zones défavorisées. La démocratisation du système éducatif et la lutte contre les inégalités sociales doivent se concrétiser par davantage de moyens et surtout par une plus grande attention pour ceux qui en ont le plus besoin. » (Extrait du discours du 13 juillet 1983)

Cette politique marque une rupture forte avec la conception traditionnelle de l’égalité républicaine. Il ne s’agit plus d’attribuer de façon égalitaire des moyens d’enseignement sur l’ensemble du territoire mais de « donner davantage à ceux qui en ont le plus besoin ». Cette inégalité des moyens vise à compenser les effets des difficultés socio-économiques pour obtenir une égalité de résultats dans des zones particulièrement défavorisées qui sont déterminées en fonction de critères essentiellement sociaux.

Les principes énoncés lors de la création des « zones prioritaires » perdurent jusqu’aux politiques actuelles :
br>- attribution de moyens supplémentaires ;

- ouverture du système éducatif sur l’extérieur et aux partenaires ;

- élaboration d’un projet éducatif par les acteurs ;

- cohérence avec l’ensemble du système éducatif.

A la rentrée 1982, 363 ZP sont créées. Elles scolarisent 8,3% des écoliers, 10,2% des collégiens, 7,4% des élèves de LP et 0,8% de ceux de LGT.

Zones prioritaires (PDF)->http://www.educationprioritaire.education.fr/textoff/81-238.pdf]
(Circulaire n° 81-238 du 1-7-1981)

Zones prioritaires et programmes d’éducation prioritaires (PDF)
(Circulaire n° 81-536 du 28-12-1981)

Conception et mise en œuvre de projets dans les zones connaissant des difficultés scolaires et dans les établissements à la recherche d’une vie éducative nouvelle (PDF)
(Circulaire n° 82-128 du 19-3-1982=

Suivi des projets dans les zones et les programmes d’éducation prioritaires (PDF)
(Circulaire n° 82-589 du 15-12-1982)

 

1990 – Première relance de l’éducation prioritaire
La relance de 1990 consolide la politique éducative des ZEP et met l’accent sur l’objectif de réussite scolaire. « L’’objectif premier de cette politique est d’obtenir une amélioration significative des résultats scolaires des élèves, notamment des plus défavorisés. » (Extrait de la circulaire n°90-028 du 1er février 1990)

Trois grands axes sont définis :
- amélioration des conditions de l’enseignement ;
- amélioration de l’image et du fonctionnement même des ZEP ;
- amélioration de la situation des enseignants.

La nomination d’un responsable et d’un coordonnateur de zone est actée et l’indemnité de sujétion spéciale ZEP (ISS ZEP) est mise en place par décret du 11 septembre 1991. L’évaluation interne et externe de chaque ZEP devient une nécessité. Ces deux types d’évaluation devront porter sur les résultats des élèves, les pratiques pédagogiques et le fonctionnement institutionnel de la zone.

Le centre Alain Savary, en tant que centre de ressources sur les pratiques en milieu difficile, est créé au sein de l’Institut national de recherche pédagogique en 1992.

Cette relance a conduit à l’extension de la carte des ZEP qui sont passées à 557.

Mise en œuvre de la politique des ZEP pour la période 1990-1993
(Circulaire n°90.028 du 01-02-1990)

La politique éducative dans les zones d’éducation prioritaires
(Circulaire n 92-360 du 07-12-1992)

 

1997 – Création des REP et contrats de réussite
En 1997, la deuxième relance prend appui sur l’analyse de la politique d’éducation prioritaire. La priorité à donner aux apprentissages des élèves est confortée. « Nous savons maintenant que les ZEP qui réussissent ont pris le parti de concentrer leur projet sur les apprentissages des élèves. Il convient d’affirmer clairement cette priorité. Mais il ne s’agit ni de fermer l’école sur elle-même, ni de réduire les apprentissages à leur strict minimum. » (Extrait de la circulaire n°97-233 du 31-10-1997)

Cette relance s’accompagne d’une révision de la carte des zones d’éducation prioritaires et de la création des réseaux d’éducation prioritaire (REP). Ces réseaux associent, à des établissements déjà en ZEP, des écoles et établissements qui nécessitent une aide particulière en raison des difficultés qu’ils rencontrent.

S’inspirant des conclusions du rapport des inspecteurs généraux MOISAN et SIMON sur les déterminants de la réussite scolaire en zone d’éducation prioritaire, dix objectifs sont prescrits :

- réaffirmer les exigences communes pour assurer un égal accès de tous au savoir ;
- assurer la maîtrise de la lecture et des langages ;
- développer les activités culturelles et sportives ainsi que l’éducation à l’image ;
- encourager la scolarisation précoce ;
- assurer le soutien des élèves les plus fragiles et lutter contre l’échec scolaire ;
- l’éducation à la citoyenneté et à la morale civique ;
- resserrer les liens de l’école avec les parents ;
- ouvrir l’école sur le quartier pour créer les conditions d’un partenariat efficace ;
- donner aux acteurs de terrain des outils efficaces pour évaluer leur progrès ;
- améliorer l’accompagnement des enseignants et créer les conditions d’un pilotage plus performant.

Chaque réseau formalise un contrat de réussite. Ce document fixe ses objectifs dans le cadre des 10 priorités nationales.

A la rentrée scolaire 2000, 916 ZEP/REP regroupent 7 329 écoles, 1 061 collèges, 45 LGT et 124 LP. Ils scolarisent 1,7 millions d’élèves, soit 17,9% des élèves de primaire et 21,2% des collégiens.

Les zones d’éducation prioritaires (PDF)
(Circulaire n°97-233 du 31-10-1997)

Relance de l’éducation prioritaire : mise en place des réseaux d’éducation prioritaires et des contrats de réussite
(Circulaire n°98-145 du 10-7-1998)

Relance de l’éducation prioritaire : élaboration, pilotage, et accompagnement des contrats de réussite des réseaux d’éducation prioritaires
(Circulaire n° 99-007 du 20-1-1999)

Dans les ZEP et les réseaux d’éducation prioritaire : des pôles d’excellence scolaire au service des apprentissages
(Circulaire n° 2000-008 du 8-2-2000)

 


2006 – Création des RAR et des RRS

L’objectif de réussite scolaire assigné à l’éducation prioritaire se concrétise désormais dans le cadre du socle commun de connaissances et de compétences. « Le plan de relance de l’éducation prioritaire énonce également un même principe de réussite pour tous les élèves de l’éducation prioritaire et un même niveau d’exigence pour tous les élèves de l’École de la République. Tous doivent acquérir les connaissances et les compétences du socle commun par le développement d’un environnement de réussite, en atténuant notamment la rupture entre l’école et le collège. » (Extrait de la circulaire n°2006-058 du 30 mars 2006)

L’objectif de réduction des écarts de réussite entre les élèves scolarisés en éducation prioritaire et ceux qui ne le sont pas devient un impératif, tout comme l’amélioration des parcours scolaires de réussite, voir d’excellence.

De nouveaux réseaux sont constitués. Chacun d’entre eux comporte un collège et les écoles, maternelles et élémentaires, qui l’alimentent. Cette nouvelle organisation vise à renforcer la cohérence pédagogique autour du parcours scolaire des élèves.

Deux niveaux d’intervention sont clairement définis en tenant compte de la concentration des difficultés sociales et scolaires dans les établissements. Les réseaux « ambition réussite », créés dès la rentrée 2006, bénéficient de 1 000 enseignants supplémentaires et 3 000 assistants pédagogiques. La constitution des réseaux de réussite scolaire revient aux académies qui les mettent en place à partir de la rentrée scolaire 2007.

Trois principes d’action fondent cette troisième relance :
- renforcement de la structuration de l’éducation prioritaire et du pilotage pédagogique ;
- renforcement et accompagnement des équipes pédagogiques dans les RAR ;
- suivi et évaluation des politiques mises en œuvre.

A la rentrée scolaire de 2006, 249 RAR sont créés. Ils sont composés de 249 collèges et 1 715 écoles. Les collèges accueillent 126 000 élèves soit un collégien sur 20 du secteur public.

Principes et modalités de la politique de l’éducation prioritaire
(Circulaire n° 2006-058 du 30-03-2006)

Orientations actuelles

Extrait de ac-aix-marseille.fr du 14.09.13 : Historique de l’éducation prioritaire depuis 1981

 

Information des parents et du grand public sur les ZEP : signalons l’article (payant) du Progrès de Lyon du 16.09.13 : Le Réseau de réussite scolaire, qu’est-ce que c’est ?

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